L’éclairage de la ville d’Aix au XIXe siècle

gazJusqu’en l’an X (1802), les rues d’Aix ne bénéficiaient d’aucun éclairage nocturne.  L’historien aixois Ambroise Roux-Alphéran décrit dans ses Rues d’Aix la façon dont on devait se déplacer jusqu’alors dans ces rues sombres : « On était obligé de courir les rues pendant la nuit avec une petite lanterne à la main ou de se faire accompagner par un porteur de fanal. Les laquais, montés derrière les voitures des gens riches, portaient des flambeaux allumés et, lorsqu’il ne passait pas dans une rue une de ces voitures ou un de ces porteurs de fanaux, on était dans la plus profonde obscurité. »
C’est donc en 1802 que fut mis en place un système d’éclairage à l’huile. La municipalité faisait sous-traiter l’éclairage par une société à laquelle elle fournissait l’huile. Ce système lui coûtait environ 5 000 francs chaque année, une somme très conséquente, mais qui traduit bien le désir d’investir dans des équipements favorisant la sécurité des citoyens. Pourtant, les plaintes concernant une ville mal éclairée ne cessaient pas réellement, ce qui contraignit la municipalité à fixer des horaires stricts d’éclairage dès 1813 lors de l’adjudication.

1802-1859 : Huile
1859-1906 : Gaz
Depuis 1906 : Électricité

Ce système perdura jusqu’en 1844, année où la mairie entreprit de convertir Aix à l’éclairage au gaz. Les travaux furent achevés en 1859. Le 17 janvier de cette année, toute la cité du roi René commença à être éclairée au gaz. Le 21 novembre 1850 était constituée la Société anonyme de l’usine à gaz d’Aix. Elle installa des becs de gaz dans toute la ville.
L’étape suivante nous mène au  13 septembre 1906. Un arrêté préfectoral autorise alors la municipalité à installer des lignes électriques, marché qui sera pris en charge par la société Énergie électrique du littoral méditerranéen (EELM).
Aujourd’hui, il n’existe plus une rue d’Aix dans l’ombre. L’époque des allumeurs de gaz est révolue.

  • Illustration :  La Rue Mosnier au bec de gaz (détail), par Édouard Manet, mine de plomb et lavis d’encre de Chine, 1878, Art Institute of Chicago.