Menons l’enquête : Le crime de Saint-Pantaléon (Luberon, 1837)

[Avertissement : Cette enquête est purement fictive et n’a pour but que de divertir le lecteur, contrairement aux habituels faits divers de GénéProvence qui sont tous authentiques.]
L’enquête commence après l’image.

1. Relation du crime

Le 12 juin 1837, à Saint-Pantaléon, un paisible village niché entre les collines du Luberon, le corps sans vie de Jean-Baptiste Malet, 62 ans, a été découvert au petit matin, affalé sur le sol de sa bastide. Il avait été frappé à la tête avec une pierre plate retrouvée non loin, encore couverte de sang.

La porte n’était pas forcée. Aucun objet ne semblait manquer. Sur la table : pain rassis, fromage entamé, deux verres de vin, deux assiettes et un couteau. Les chandelles n’étaient pas allumées malgré la pénombre à l’heure estimée de la mort (entre 19h et 21h).

Une lettre fut retrouvée dans sa poche : « Antoine est trop colérique. Giraud veut mon argent. Angèle, elle… je n’y vois plus clair. »

Trois suspects furent identifiés : Antoine Malet (neveu évincé du testament), Maître Giraud (notaire), Angèle Bastide (voisine proche).

2. Indices révélés

  • Indice 1 : Le vin avait une odeur de thym — peut-être altéré.
  • Indice 2 : Les chandelles n’avaient pas été allumées ; les mèches intactes.
  • Indice 3 : Le mot « je n’y vois plus clair » peut être littéral.
  • Indice 4 : Encre encore humide sur le bureau, indiquant un écrit récent.
  • Indice 5 : Le défunt allumait toujours une chandelle pour dîner — ce soir-là, il ne l’a pas fait.

3. Solution de l’énigme

Le coupable : Angèle Bastide

Elle aurait versé une préparation à base de plante toxique dans le vin (camouflée par le thym) provoquant confusion ou cécité temporaire chez Jean-Baptiste. Tandis qu’il perdait ses moyens, elle l’aurait frappé avec la pierre. Le repas interrompu, les chandelles intactes, le mot confus retrouvé dans sa poche, tout converge vers cette hypothèse. Elle connaissait parfaitement les lieux et avait un mobile affectif : jalouse d’être exclue du testament au profit d’un orphelin.

4. Gazette ancienne – Révélation du coupable

Journal du Vaucluse et des Basses-Alpes – Édition du 20 juin 1837

Saint-Pantaléon – Le meurtrier enfin confondu !

… Après plusieurs jours d’investigations méthodiques, le crime vient de connaître son dénouement. C’est Angèle Bastide, fileuse, qui a été arrêtée. Elle aurait versé un breuvage altérant les sens dans le vin du défunt avant de le frapper. Interrogée, elle finit par avouer à demi-mots : « Je voulais juste qu’il me regarde encore une fois comme avant… »

Elle sera jugée à Digne, devant la Cour d’assises.

5. Procès d’assises à Digne – Octobre 1837

Ce lundi, la salle des Assises de Digne était pleine à craquer. Les témoignages ont mis en lumière la jalousie affective d’Angèle Bastide. Le substitut du procureur parla d’un crime « né de la jalousie sourde et du désespoir affectif ».

Après délibération, le verdict tomba : coupable – 15 années de travaux forcés.

Elle fut transférée le soir même à la maison centrale de Montpellier. À Saint-Pantaléon, le silence est revenu, mais certains disent que les ombres rôdent encore autour de la bastide du vieux Malet…


Menons l’enquête

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