Le sieur Amédée, demeurant avenue Villermant, à Nice (Alpes-Maritimes), poursuivait depuis longtemps de ses indiscrètes assiduités une femme mariée, que nous prénommerons Louise, domiciliée dans le voisinage.
Cette dame avait plusieurs fois remis à sa place cet adorateur démonstratif. Celui-ci se vengeait en l’insultant toutes les fois qu’il la rencontrait.
Le 10 mai 1895, pendant qu’elle était à sa fenêtre à prendre le frais, Amédée passa en l’invitant à descendre pour qu’il lui administrât des coups de canne. Mme Louise, s’armant à son tour d’une canne, descendit et se mit à le poursuivre mais il avait pris la fuite.
Au moment où elle allait l’atteindre, il se retourna et lui donna un coup de canne sur la tête.
Louise riposta et, d’un coup sec de son bâton, brisa la canne d’Amédée qui était une canne à épée.
On imagine sans peine la stupéfaction de cette femme qui voyait son adversaire désormais armé, non pas d’un simple morceau de bois, mais d’une épée menaçante que l’énergumène tenait dans sa main.
Il frappa Louise mais heureusement le coup porta à plat et celle-ci ne fut que légèrement blessée.
Elle se rendit aussitôt à la police où elle raconta ce qui venait de se passer et une enquête fut ouverte.
- Source : La République du Var, 12 mai 1895, p. 3.