Le dimanche 25 juin 1848, une procession de la Fête-Dieu avait lieu à Aubagne (Bouches-du-Rhône), selon la coutume. Mais alors que les habitants fêtaient l’événement, la panique s’invita.
Alors que la procession défilait dans une rue de la ville, un cheval de cabriolet, effrayé par le bruit du tambour, brisa en se débattant les courroies qui le retenaient et s’élança vers les rangs de jeunes filles qui étaient en tête du cortège.
On voulut l’arrêter, on se heurta, on lança des chaises et d’autres objets à portée pour retenir le cheval, et bientôt le désordre se mit dans la procession tout entière. Les pénitents se débarrassèrent de leurs robes, les curieux coururent dans tous les sens et, au milieu des cris confus, on ne put savoir d’où venait le désordre.
Ce qui aggrava la chose fut le bruit d’un coup de feu que l’on prit pour un signal d’émeute1.
Heureusement tout s’expliqua bientôt. Le coup de feu avait été tiré en l’air par un garde national qui avait cru prudent de nettoyer son fusil en allant s’armer chez lui.
Le cheval, cause de la terreur universelle, fut rattaché à son véhicule et la procession continua sans autre incident.
Note
1. Précisons que trois jours plus tôt, la ville voisine de Marseille avait été l’objet de nombreuses émeutes ouvrières qui avaient causé la mort de plusieurs personnes.
- Sources : La Gazette du Midi, 26 juin 1848, p. 3.