
Le jeudi 23 septembre 1869, entre 8 et 9 heures du matin, on entendit de grands cris provenant de la route impériale, à Ollioules (Var). Accourus au bruit, des voisins virent le commissaire de police du lieu traînant un jeune enfant qui se débattait.
Arrivé sur la place des Aires, le commissaire, voyant une foule assez nombreuse, éprouva un peu de vergogne car il prit l’enfant par les bras, par une jambe et le porta à son bureau. Dans le trajet, l’enfant tomba même deux fois des mains du fonctionnaire.
Arrivés dans le cabinet, l’homme exaspéré et l’enfant en pleurs se trouvèrent seuls et en présence. On ne sait pas précisément ce qui se passa, mais on entendit à deux reprises un bruit sec à travers la cloison, bruit suivi d’un redoublement de cris. Il faut dire que de nombreux curieux encombraient les abords de la mairie, et quelques minutes après, l’enfant sortit avec une blessure sanguinolente à la tête.
On présume que cet enfant, pour avoir quelques petits fruits, avait lancé des pierres dans les micocouliers de la place. Puisqu’il est défendu de faire cela, on imagine que le commissaire aura voulu faire respecter le règlement, même s’il aurait été préférable de verbaliser l’enfant et ses parents.
L’histoire ne dit pas si ce jeune homme aura retenu cette rude leçon.
- Source : Le Progrès du Var, 24 septembre 1869, p. 3.