04 - Reillanne Archives - GénéProvence https://www.geneprovence.com/category/04-reillanne/ 500 ans de faits divers en Provence Thu, 17 Apr 2025 18:09:34 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.3 https://www.geneprovence.com/wp-content/uploads/2024/04/cropped-434541497_912630390609581_141579584347965292_n-32x32.png 04 - Reillanne Archives - GénéProvence https://www.geneprovence.com/category/04-reillanne/ 32 32 La régularisation d’un scandale (Montjustin, 25 décembre 1703) https://www.geneprovence.com/la-regularisation-dun-scandale-montjustin-25-decembre-1703/ https://www.geneprovence.com/la-regularisation-dun-scandale-montjustin-25-decembre-1703/#respond Thu, 12 Sep 2024 16:12:02 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=22175 Le 25 décembre 1703 eut lieu un mariage quelque peu inattendu dans la petite église de Montjustin, près de Reillanne, en Haute-Provence. Il faut dire que les deux mariés n’étaient…

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Le 25 décembre 1703 eut lieu un mariage quelque peu inattendu dans la petite église de Montjustin, près de Reillanne, en Haute-Provence.
Il faut dire que les deux mariés n’étaient pas des jouvenceaux et qu’ils avaient déjà un parcours de vie particulièrement long.
Il n’était d’ailleurs pas anodin que les deux tourtereaux aient choisi le 25 décembre, jour de Noël, pour convoler en justes noces, d’autant plus « à l’aube », une heure où peu de gens pourraient se présenter en l’église et causer des problèmes.
Ce matin-là, le marié se nommait Jean Noat. Il était le fils de feus Guillaume Noat et Jeanne Roberte, et était né à Montjustin dans les années 1630.
Celle qu’il allait épouser, Marguerite Rigaud, fille de feus André Rigaud et Anne Givaudan, était elle aussi née à Montjustin, mais était une jeunette en comparaison, puisqu’elle n’avait qu’une quarantaine d’années.
Il se trouvait que les deux étaient en état de consanguinité spirituelle. En effet, Jean avait été le parrain d’une fille que Marguerite avait eu de son précédent époux, Toussaint Vial. Cet état vaut lien familial et il fallait donc solliciter une dispense auprès de l’Église, ce qui fut fait par le vice-légat d’Avignon en date du 28 novembre 1703.
Les époux n’étaient pas des gens aisés. « L’urgente pauvreté des parties qui ne vivent que de leur travail » était une raison d’être dispensés des frais liés à cette demande de dispense.
Une autre question à régler était le fait que les deux nouveaux époux s’étaient déjà connus charnellement et qu’ils avaient même eu une fille. Forcément, Marguerite était déjà veuve quand elle eut cette fille et vivre ainsi seule avec cette enfant dont on ne connaissait le père causait un véritable scandale dans la petite communauté de Montjustin.
Ce mariage venait donc régulariser cette situation qui ne pouvait plus durer. Aussi, le curé du village unit-il les deux personnes et leur permit « de s’épouser en face de notre sainte mère l’Église, sans aucun scrupule de conscience ». Il ajouta que les futurs enfants qui naîtraient de cette union seraient considérés comme légitimes et naturels.
Nous comprenons bien maintenant pourquoi ce mariage fut célébré le matin de Noël à l’aube…

Sources
  • Source : Registre paroissial de Montjustin, Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, 1 MI5/0234.

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Un empoisonnement sur la Grand-Place (Reillanne, 9 avril 1840) https://www.geneprovence.com/un-empoisonnement-sur-la-grand-place-reillanne-9-avril-1840/ https://www.geneprovence.com/un-empoisonnement-sur-la-grand-place-reillanne-9-avril-1840/#respond Wed, 21 Aug 2024 19:28:06 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=21892 Le journal Le Mercure aptésien signalait qu’en avril 1840, un crime affreux avait eu lieu à Reillanne (Basses-Alpes). Une femme, à qui son mari reprochait son inconduite et ses infidélités,…

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Le journal Le Mercure aptésien signalait qu’en avril 1840, un crime affreux avait eu lieu à Reillanne (Basses-Alpes). Une femme, à qui son mari reprochait son inconduite et ses infidélités, venait de l’assassiner par empoisonnement.
Malheureusement, il est difficile d’en savoir plus tant la presse de l’époque est muette sur le sujet. Par recoupements, nous pensons que l’homme en question, sauf erreur, pourrait être André Agnel, époux de Marie Reyne, mort le 9 avril 1840 à 14 heures.
Bien entendu, les accusations portées contre la femme sont à prendre avec précaution. Il ne s’agirait pas de la première femme qui tue son mari et tente de s’en disculper en évoquant son mauvais comportement.
Si Agnel est bien la victime de cet empoisonnement, disons quelques mots de lui : André Agnel avait 46 ans au moment de sa mort et exerçait la profession de cordonnier. Pourtant, Agnel n’habitait pas à Reillanne. Il était en réalité domicilié à Manosque et, deux mois avant sa mort, il était venu habiter à Reillanne chez un négociant du village, peut-être un ami, François Eymieu, qui vivait sur la Grand-Place (actuelle place de la Libération).
Son épouse vivait certainement à Manosque aussi. Alors, comment a-t-elle été accusée d’avoir empoisonné son mari ? Sans doute avait-elle fait le trajet jusqu’à Reillanne où elle avait cuisiné un repas pour l’homme, qui avait mangé sans rien soupçonner.

L’épouse indigne fut jugée en août 1840 et condamnée aux travaux forcés à perpétuité.

  • Sources : Le Mercure aptésien, 19 avril 1840, p. 3 ; ibid., 23 août 1840, p. 3.
  • Registre d’état-civil de la commune de Reillanne, Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, 1MI5/1133.

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Massacre à la bastide de Bonny (Reillanne, 10 mai 1575) https://www.geneprovence.com/massacre-a-la-bastide-de-bonny-reillanne-10-mai-1575/ https://www.geneprovence.com/massacre-a-la-bastide-de-bonny-reillanne-10-mai-1575/#respond Thu, 30 May 2024 13:42:47 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=20968 La fin du XVIe siècle est une période particulièrement violente en Provence, marquée par les guerres de religion entre catholiques et protestants. Ces conflits sanglants, exacerbés par des rivalités locales…

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La fin du XVIe siècle est une période particulièrement violente en Provence, marquée par les guerres de religion entre catholiques et protestants. Ces conflits sanglants, exacerbés par des rivalités locales et des tensions politiques, ravagent la région. Les villes fortifiées, telles qu’Avignon et Marseille, deviennent des bastions stratégiques, tandis que la population des villages souffre de pillages, de massacres et de sièges prolongés. La Haute-Provence n’est pas épargnée. En témoigne ce texte qui relate le massacre par des protestants huguenots de dix-neuf Reillannais, dont la majorité sont des enfants :

« L’an que dessus et le dixième jour du mois de mai fut fait un massacre à la bastide de Bonni, par les huguenots, des enfants de Reillanne et premièrement Ambroise Lieutaud, Louis Martin, maître François Vespier, Pierre Gibony, Christol Bigardier, maître Huguet Aubert, Domenche Aubert, maître Guillaume Gras, maître Antoine Olivier, maître Jean Olivier, frères, Laurent Vener, Étienne Granon, Antoine Thomas, maître Poncet Aubert, Laurent Serpoul, Louis Roustan, Jacques Pernus, Jean Pintal, Gaspard Boyer, domine dona animae eorum in pace requiescant1. »

1. « Seigneur, fais que leurs âmes reposent en paix. »
  • Registre paroissial de Reillanne, Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, 1MI5/0443.
  • Texte signalé par Hélène Fréret.
  • Remerciements pour la transcription : Stéphanie Dick, Sébastien Avy et Marie-Dominique Germain.

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Mort sous un chêne (Reillanne, 30 janvier 1884) https://www.geneprovence.com/mort-sous-un-chene-reillanne-30-janvier-1884/ https://www.geneprovence.com/mort-sous-un-chene-reillanne-30-janvier-1884/#respond Sun, 19 May 2024 19:45:17 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=20826 Le 30 janvier 1884, déambulant en début d’après-midi au quartier de Tréchiou, près des Bouissounades, à Reillanne, Frédéric Chabassus aperçut, se balançant à un chêne, le corps d’un homme pendu.…

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Le 30 janvier 1884, déambulant en début d’après-midi au quartier de Tréchiou, près des Bouissounades, à Reillanne, Frédéric Chabassus aperçut, se balançant à un chêne, le corps d’un homme pendu. Il le reconnut assez facilement. C’était Denis Granon, un cultivateur du village, âgé de 53 ans.
L’homme était connu dans Reillanne pour s’adonner à la boisson et au jeu. Les Reillannais disaient de lui qu’il avait causé le malheur de sa famille, constituée de son épouse, Joséphine Borel, et de ses trois enfants, dont le plus grand, un garçon, avait vingt ans. Était-ce pour cette raison qu’il avait décidé d’en finir, emportant avec lui ses secrets ?
On prévint la gendarmerie qui se rendit sur les lieux mais ne put que constater le décès.
  • Source : Le Petit Alpin, 2e année, no 24, édition du 9 février 1884, page 2.
  • Registre d’état civil de Reillanne, Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, 1MI5/1631.

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Un enfant aventurier (Reillanne, 12 juillet 1626) https://www.geneprovence.com/enfant-aventurier-reillanne-12-juillet-1626/ https://www.geneprovence.com/enfant-aventurier-reillanne-12-juillet-1626/#respond Sun, 10 Mar 2024 20:58:00 +0000 http://www.geneprovence.com/?p=19863 « Le douze juillet 1626 a été baptisé Arnoulx, fils aventurier, ne sachant au vrai qui est son père, sa mère est Catherine Ollivier, Ainsi que l’a dit la sage-femme. Son…

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« Le douze juillet 1626 a été baptisé Arnoulx, fils aventurier, ne sachant au vrai qui est son père, sa mère est Catherine Ollivier,
Ainsi que l’a dit la sage-femme.
Son parrain Arnoulx d’Argène, sa marraine Cibille Bremonde, par moi, »
[Signature du curé]
  • Registre paroissial de Reillanne, AD04 1MI5/0443.

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Dermitanis : rectification d’une orthographe oubliée (Forcalquier, 11 décembre 1862) https://www.geneprovence.com/dermitanis-rectification-dune-orthographe-oubliee-forcalquier-11-decembre-1862/ https://www.geneprovence.com/dermitanis-rectification-dune-orthographe-oubliee-forcalquier-11-decembre-1862/#respond Sun, 25 Aug 2013 00:01:21 +0000 http://www.geneprovence.com/?p=8910 Le 11 décembre 1862 est un jour où le tribunal de première instance de Forcalquier (Basses-Alpes) siège pour rendre la justice. Ce jour-ci, ce ne sont pas moins de neuf personnes qui viennent demander qu’on leur rende un nom que, par oubli ou méconnaissance, leurs ancêtres immédiats avaient négligé d’écrire correctement.

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Le 11 décembre 1862 est un jour où le tribunal de première instance de Forcalquier (Basses-Alpes) siège pour rendre la justice.

Ce jour-ci, ce ne sont pas moins de neuf personnes qui viennent demander qu’on leur rende un nom que, par oubli ou méconnaissance, leurs ancêtres immédiats avaient négligé d’écrire correctement. Outre l’intérêt immédiat pour les familles concernées, ce document a l’avantage de nous plonger dans un pan d’histoire locale.

Leur identité ?

  • Julie d’Ermitanis, femme dûment autorisée de M. Polydore Délestrac, chevalier de la Légion d’honneur, ingénieur des ponts et chaussées, domiciliée et demeurant à Nice (Alpes-Maritimes),
  • Martin Eugène d’Ermitanis, avocat avoué près le tribunal de Forcalquier, y domicilié,
  • Camille d’Ermitanis, propriétaire à Banon (Basses-Alpes), y domicilié,
  • Ernest d’Ermitanis, percepteur des contributions directes à Thoard, y demeurant et domicilié,
  • Thérèse Marie Émilie d’Ermitanis, femme dûment autorisée de M. Ernest de Gyves, receveur de l’enregistrement et des domaines à Poitiers (Vienne), y demeurant et domiciliée avec lui,
  • Mlle Marie Amélie Élodie d’Ermitanis, propriétaire demeurant chez Mme veuve d’Ermitanis, sa mère, à Reillanne (Basses-Alpes),
  • Marie Suzanne Mélanie d’Ermitanis, femme dûment autorisée de M. Pierre Théodore Jean-Baptiste Sardou, commandant de gendarmerie en retraite, chevalier de Saint-Louis et de la Légion d’honneur, demeurant et domiciliée avec lui à Marseille (Bouches-du-Rhône), rue Sénac, numéro 41A,
  • Magloire Ferdinand d’Ermitanis, capitaine d’infanterie en retraite, chevalier de la Légion d’honneur, domicilié et demeurant à Manosque,
  • Mlle Reyne Dorothée d’Ermitanis, fille majeure, demeurant à Reillanne.

reillanne

Ce collectif familial s’est donné un représentant en la personne de l’avocat Martin Eugène d’Ermitanis qui va prendre la parole au nom de tous les exposants.

Voici la transcription des mots qu’il prononce :

« Messieurs,
Dès l’année 1600, dans tous les actes civils et privés, actes dont un grand nombre sera mis sous vos yeux, le nom de notre famille est signé d’Ermitanis, avec une apostrophe et un E, et, quelque fois, avec une apostrophe et un H (mais rarement et presque toujours dans les actes écrits en latin ou par des clercs).
Cette orthographe fut continuée sans interruption jusqu’à la Révolution. À cette époque, par des motifs qu’il est inutile d’expliquer, l’orthographe en un seul mot prévalut, quoique dans les actes de baptême des membres de la famille alors vivants, le nom et particulièrement les signatures fussent toujours écrits avec une apostrophe.
Messieurs André et Auguste Joseph et Madame Sardou, qui avaient eu le malheur de perdre leur père en 1788, se contentant de la notoriété et de l’honorabilité attachée à leur nom, continuèrent de signer en un seul mot.
Mais la loi de 1854, en règlementant la matière, appela l’attention de M. Auguste Joseph, survivant, sur les origines de la famille ; il regretta de les avoir un instant oubliées et, quand nous avons eu le malheur de le perdre, il avait réuni tous les documents propres à réparer son oubli et nous avait recommandé de ne rien négliger pour atteindre ce but.
C’est l’accomplissement de ce devoir qui nous amène devant vous et non le futile désir de nous parer d’une distinction sociale à laquelle ne sont plus attachés ni droits ni prérogatives exceptionnels.
Nous venons vous prier de nous rendre le nom de nos pères, nom auquel est attaché pour nous le souvenir de trois siècles bientôt d’honorables services rendus à la cité et au pays, dans les modestes fonctions du consulat et de la mairie, de même que dans celles plus relevées de la magistrature.

Au XVIIe siècle, un d’Ermitanis avait l’honneur de posséder à ce siège l’office de Conseiller secrétaire du roi ; à la fin du XVIIIe, notre aïeul était avocat en la Cour et juge des villes de Reillanne et de Manosque.
Enfin, depuis 1540, on trouve presque toujours un d’Ermitanis au corps de ville de Reillanne ; on le voit représenter cette communauté aux États de 1717, 1746, 1773, 1787 et 1788.

Nous déposons sur la barre à l’appui de cette requête deux liasses de pièces justificatives, l’une composée de trente extraits en forme ou expéditions régulières d’actes de baptême ou autres, établissant, depuis l’année 1633 et sans interruption, la filiation de notre famille. L’autre, contenant pièces diverses, démontrera, comme la première, le continuel usage de l’apostrophe et la possession plus que séculaire de notre nom en cette forme : d’Ermitanis.

Nous ne voudrions pas abuser des moments du tribunal. Cependant nous croyons indispensable d’appuyer notre demande d’une rapide analyse de toutes ces pièces et d’entrer dans quelques détails pour lesquels nous réclamons toute son indulgence.

D’après une tradition conservée dans la famille, elle serait originaire du Piémont, d’un village appelé Roccasparvera1 et serait établie à Reillanne depuis 1340, époque à laquelle un cadet, écuyer de la reine Jeanne et appelé de Arémitanis, serait venu s’y fixer.
Aux archives de Reillanne, au livre de la directe due au seigneur en cette communauté, on trouve au numéro 514, sous la date du 6 septembre 1418, une vente d’un mollin sous la directe du sieur vicomte notaire Alexis de Aremitanis.
Au même livre en 1493 et 1513, il est mention d’autre Alexis d’Armitanis.
Un certificat de M. le maire de Reillanne atteste qu’au cadastre de cette commune, année 1542, folios 189 à 193, on trouve le relevé des propriétés appartenant à Esprit et Antoine de Arémitanis. Plus tard, au cadastre, ce nom se transforme en 1590. Il s’écrit d’Armitany. Le 26 mai 1599 à la paroisse de Forcalquier a été baptisée Loyse d’Armitanis, fille d’André.
La langue française exige l’élision à la rencontre de ceux voyelles. En se francisant, de Arémitanis devait devenir d’Armitanis et, comme en langue romane chacun sait combien d’un village à l’autre la prononciation des voyelles est différente, personne ne s’étonnera qu’en 1600 le nom ne soit écrit d’Ermitanis, avec l’apostrophe, signe indispensable de l’élision ; ici, la grammaire et la logique justifient et confirment les faits.

roccasparvera

À partir de 1600, plus de changement si ce n’est quelque fois mais très rarement l’emploi de l’H devant l’E. Cela s’explique par l’origine latine que les clercs durent donner au nom, mais cela n’a plus de raison d’être quand on songe à l’origine italienne de la maison. L’H n’existe pas en italien et depuis Voltaire le français y a renoncé dans les mots ermite, ermitage.
Gaspard d’Ermitanis était notaire royal à Reillanne de 1590 à 1615 ; il y fut remplacé par son fils Esperit de 1616 à 1655. Leurs minutes sont à l’étude de Maître Miane.

La deuxième pièce de la première liasse est l’acte de baptême d’Antoine d’Ermitanis, fils d’Esperit et de Catherine Poussin (le texte dit Poussine en féminisant).

Avant d’aller plus loin, nous croyons devoir faire remarquer que, si dans le corps des actes par l’ignorance ou l’incurie des scribes, le nom est parfois écrit Dermitanis en un seul mot, ces mêmes actes sont toujours signés d’Ermitanis avec l’apostrophe et la jurisprudence est bien fixée sur ce point que c’est la signature qui fait la loi des familles en cette matière.

Cet Antoine, notaire royal (minutes chez Maître Miane), il épousa Marguerite Moynier, Monier ou Monyer. Ils eurent dix enfants, dont l’un, Antoine, deuxième du nom, né le 15 septembre 1661, fut prieur de Saint-Antoine et vicaire général de Montjustin.
Un autre Esperit, deuxième du nom, né le 5 juin 1670, fut plusieurs fois maire et consul de Reillanne et député aux États de Provence, à Lambesc, en 1717. Un de leurs filles, Magdelaine, née le 26 février 1680, épousa le 10 septembre 1704 Ange Maure, avocat au Parlement. Elle fut la mère de Suzanne Victoire Maure, mariée le 24 novembre 1748 à Jean Antoine du Virail (nobiliaire d’Artefeuil, tome 2, page 530, numéro 1534 du catalogue).
Enfin, leur sixième enfant, François, premier du nom, né le 11 février 1668, fut pourvu d’un office de conseiller au Siège de la ville de Forcalquier, par lettres patentes données à Versailles le 2 juillet 1693, et reçu en cette qualité par le Parlement de Provence suivant arrêté du 16 octobre 1693.
De la pièce C, certificat du greffier de ce tribunal, il appert que toutes les minutes et autres pièces de procédure où il a figuré sont signées d’Ermitanis, le certificat en mentionne quatre, notamment l’arrêt de mort Chabat du 7 octobre 1723. […] François Dermitanis paya le 23 mai 1695 la taxe sur les nobles et vivant noblement, il épousa le 17 décembre 1693 Jeanne de Gueidan, fille de feu monsieur François de Gueidan, avocat au Parlement, et nièce de monsieur Pierre de Gueidan, président à la chambre des comptes de Provence. Ils n’eurent que deux filles et deux fils ; François, deuxième du nom, né le 21 janvier 1714, ne laissa qu’une fille. L’aîné, Antoine, deuxième du nom, né à Forcalquier le 3 novembre 1704, fut maire de Reillanne en 1729, 1744, 1746 et 1749. Il assista en cette qualité à l’assemblée de la viguerie de Forcalquier tenue en 1746.
Il épousa le 6 juin 1736 Suzanne Victoire Devoulz, dont il eut plusieurs enfants.

  • L’aîné, François, troisième du nom, épousa le 5 février 1776 Marguerite Jeanne Delacroix, fille de Bernard Delacroix, seigneur du Roussillet (contrat de mariage reçu par Maître Viguier et Gabriel, notaires royaux de Babiès et Saléran). Il était maire de Reillanne en 1790 et le fut encore en l’an douze, après le rétablissement de l’ordre. On n’a pas encore oublié à Reillanne les services qu’il rendit dans ces jours difficiles.
  • Le second, Dominique, né le 30 mai 1737, fut curé d’Esparron-de-Pallières, prieur de Saint-Antoine et de Saint-François et installé à la cure de Reillanne le 24 août 1784.
  • Le troisième, Antoine, troisième du nom, né le 16 décembre 1838.
  • L’une de leur fille, Anne Suzanne, née le 15 mai 1745, fut mariée à monsieur de Raspaud, avocat au Parlement, enfin leurs septième et dixième enfants furent Joseph et Louis, auteurs des exposants.
  • Joseph d’Ermitanis, né le 12 mai 1744, fut reçu avocat à la cour de Parlement le 30 mars 1772, député de Reillanne aux États de Provence assemblés à Lambesc les 28, 29 et 30 novembre 1773, juge de Manosque le 14 janvier 1755, juge de Reillanne pour les années 1783, 1785 et 1787. Investi de la coseigneurie de Vachères le 17 juin 1779, il fit hommage au roi dans la Cour des comptes de Provence ledit jour 17 juin 1779. Il avait épousé le 21 juillet 1778 Victoire Marguerite Reyne Plantat, du lieu de Simiane.

De ce mariage naquirent :

  • Trois filles : le 31 mai 1780 Pétronille Rose Victoire Thérèse, mariée à monsieur Madon , notaire à Viens. Le 5 mai 1783, Thérèse Julie Suzanne, décédée le 9 germinal an douze. Et le 5 septembre 1784 Marie Suzanne Mélanie, mariée le 11 novembre 1818 à monsieur le commandant Sardou et exposante.
  • Dominique Antoine, mort en bas âge ; le 19 janvier 1787 André, marié le 13 décembre 1820 à Mme Pauline Sarrasin, dont il eut le 1er février 1827 Julie, mariée le 19 janvier 1847 à monsieur Étienne Polydore Délestrac, aussi exposante.
  • Le 3 avril 1788 Auguste Joseph, né la veille de la mort de son père, ce qui explique comment son acte de naissance n’est pas signé et comment les scribes ont pris pour un H le grand E particulier à la signature de Joseph d’Ermitanis.

Joseph Auguste, décédé le 5 octobre dernier, épousa le 15 février 1819 Mme Victoire Sarrasin dont il eut :

  • Eugène d’Ermitanis, avocat, né le 23 octobre 1823.
  • Jules, décédé.
  • Camille, né le 5 juin 1832.
  • Ernest, né le 9 février 1836.
  • Thérèse Marie Émilie, née le 19 août 1820, mariée à Ernest de Gyves.
  • Et Marie Aurélie Élodie, née le 21 mars 1838.

Tous les cinq exposants.

Louis d’Ermitanis, dixième fils d’Antoine et de Suzanne Victoire Devoulz, né le 27 février 1755, après avoir servi dans l’artillerie de marine, épousa en 1801 Mme Marie Dorothée Noat, dont il eut deux fils :

  • Magloire Ferdinand, né le 17 thermidor an 10 (5 août 1802), capitaine d’infanterie, l’un des exposants.
  • Louis Mathieu, né le 25 vendémiaire an douze (18 octobre 1803), décédé en 1834.

Ce Louis Mathieu avait épousé le 18 avril 1826 Mme Élisabeth Pétronille Miane, dont il eut le 11 mai 1831 Mlle Reyne Dorothée d’Ermitanis, aussi exposante.

Après cette longue énumération et ce long historique de la famille, l’avocat supplie le tribunal de vouloir bien ordonner que le nom des d’Ermitanis avec une apostrophe sois substitué à celui des Dermitanis en un seul mot. Cette demande concerne 13 actes d’état civil, demande à laquelle le tribunal accède.

Les actes concernés sont :

Note

1. La commune de Reillanne est jumelée à Roccasparvera (737 habitants en 2010) depuis 1996.

Photographies

1. Vue générale de Reillanne.
2. Vue de Roccasparvera. Par Béotien lambda (Travail personnel) (GFDL ou CC-BY-SA-3.0-2.5-2.0-1.0), via Wikimedia Commons.

Familles de Provence

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Les maires de Reillanne (Alpes-de-Haute-Provence) https://www.geneprovence.com/les-maires-de-reillanne-alpes-de-haute-provence/ https://www.geneprovence.com/les-maires-de-reillanne-alpes-de-haute-provence/#respond Mon, 05 Aug 2013 01:45:56 +0000 http://www.geneprovence.com/?p=7906 XVIIIe siècle 1793-1801 : François DERMITANIS XIXe siècle 1801-1802 : Michel MARTIN-FERRÉOL 1804 : François MARTIN-FERRÉOL 1804-1807 : Joseph DAUPHIN 1808-1823 : Paul DEVOULX 1823-1826 : Pierre-Paul ARNAUD 1826-1830 : Jean-Denis ISOARD octobre 1830-1831 : Marie-Denis MARTIN décembre 1831-octobre 1840 : Pierre-Paul ARNAUD octobre 1840-avril 1848 : Étienne CHAUVIN avril 1848-1851 : Jean-Baptiste ROMAN 1852-1857 : Jean-Auguste DERMITANIS 1857-1860 : Hercule César Alfred DE SALVE décembre 1860-avril 1861 : Joseph-Balthazard AUBERT avril 1861-octobre 1861 :

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XVIIIe siècle

  • 1793-1801 : François DERMITANIS

XIXe siècle

  • dauphin-maire-reillanne1801-1802 : Michel MARTIN-FERRÉOL
  • 1804 : François MARTIN-FERRÉOL
  • 1804-1807 : Joseph DAUPHIN
  • 1808-1823 : Paul DEVOULX
  • 1823-1826 : Pierre-Paul ARNAUD
  • 1826-1830 : Jean-Denis ISOARD
  • octobre 1830-1831 : Marie-Denis MARTIN
  • décembre 1831-octobre 1840 : Pierre-Paul ARNAUD
  • octobre 1840-avril 1848 : Étienne CHAUVIN
  • avril 1848-1851 : Jean-Baptiste ROMAN
  • 1852-1857 : Jean-Auguste DERMITANIS
  • 1857-1860 : Hercule César Alfred DE SALVE
  • décembre 1860-avril 1861 : Joseph-Balthazard AUBERT
  • avril 1861-octobre 1861 : Hercule César Alfred DE SALVE
  • novembre 1861-juillet 1869 : Joseph-Louis AUBERT
  • juillet 1869-juin 1906 : Sébastien DE SALVE

XXe siècle

  • juin 1906-avril 1912 : Casimir-Amédée MARTIN
  • mai 1912-1935 : Jean DE SALVE
  • 1935-1945 : Roger LESBROS
  • 1945-1953 : Daniel REYNAUD
  • 1953-1959 : Raoul ANGLES
  • 1959-1961 : Maurice BRUN
  • 1962-1965 : Raoul ANGLES
  • 1965-1971 : Paul BLANC
  • 1971-1977 : Jean-Pierre BRUNET
  • mars 1977-novembre 1996 : Georges ALLIAUD
  • décembre 1996-janvier 2009 : Raymond BRESSAND

XXIe siècle

  • mars 2009-mars 2014 : Alain CALVET
  • mars 2014-septembre 2015 : Christine BAPTISTE
  • septembre 2015- : Claire DUFOUR

reillanne

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La Grand-Rue de Reillanne hier et aujourd’hui https://www.geneprovence.com/la-grand-rue-de-reillanne-hier-et-aujourdhui/ https://www.geneprovence.com/la-grand-rue-de-reillanne-hier-et-aujourdhui/#respond Thu, 09 Aug 2012 23:01:00 +0000 http://s430202914.onlinehome.fr/geneprovence/?p=25 Les années ont bien passé entre ces deux photos de la Grand-Rue de Reillanne (Alpes-de-Haute-Provence), aujourd'hui boulevard Long-Barri. Le goudron a remplacé la terre battue. Les gens attardés dans la rue à papoter ont été remplacés par les véhicules garés. La colline de Saint-Denis a été abondamment boisée.

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Les années ont bien passé entre ces deux photos de la Grand-Rue de Reillanne (Alpes-de-Haute-Provence), aujourd’hui boulevard Long-Barri. Le goudron a remplacé la terre battue. Les gens attardés dans la rue à papoter ont été remplacés par les véhicules garés. La colline de Saint-Denis a été abondamment boisée. Les maisons situées à la droite de la rue ont quasiment été toutes démolies et remplacées par des pavillons plus modernes.
Mais finalement, en restant un instant sur place, on retrouve le charme du Reillanne d’antan et ces moments d’autrefois.
(Cliquez sur les photos pour les agrandir et remarquer leurs détails.)

La rue en 1910

reillannegrandrue

 coll. pers. Jean Marie Desbois

La rue en 2012

reillannegrandrue2

© Jean Marie Desbois, 2012

Photographies anciennes de Reillanne

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Réception de reliques (Reillanne, 18 avril 1791) https://www.geneprovence.com/reception-de-reliques-reillanne-18-avril-1791/ https://www.geneprovence.com/reception-de-reliques-reillanne-18-avril-1791/#respond Tue, 16 Aug 2011 23:10:00 +0000 http://s430202914.onlinehome.fr/geneprovence/?p=219 « Le dix-huit avril mil sept cent quatre-vingt onze, nous avons reçu dans cette paroisse les reliques des bienheureux compagnons de saint François, que le révérend père Pouthion, prêtre supérieur du couvent des ci-devant Cordeliers de Manosque, nous a envoyées.

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pretre-relique-reillanne-1791

« Le dix-huit avril mil sept cent quatre-vingt onze, nous avons reçu dans cette paroisse les reliques des bienheureux compagnons de saint François, que le révérend père Pouthion, prêtre supérieur du couvent des ci-devant Cordeliers de Manosque, nous a envoyées.
Cette précieuse relique appartenait aux ci-devant Cordeliers de la maison établie autrefois à Reillanne et fut transportée à Manosque lors de la vente de cette maison, parce que cette paroisse devait la posséder. »
[Bedos curé]
  • Registre paroissial de Reillanne

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Morte en odeur de sainteté (Reillanne, 12 février 1792) https://www.geneprovence.com/morte-en-odeur-de-saintete-reillanne-12-fevrier-1792/ https://www.geneprovence.com/morte-en-odeur-de-saintete-reillanne-12-fevrier-1792/#respond Sun, 14 Aug 2011 08:41:00 +0000 http://s430202914.onlinehome.fr/geneprovence/?p=220 « Jeanne Isoard, vulgairement appelée Clairon, âgée d’environ quarante-quatre ans, fille à feu Jean Isoard, bastier, et de feue Delphine Eyriès, après une vie des plus exemplaires, est morte munie de tous les sacrements, en odeur de sainteté, le jour d’hier, et a été ensevelie dans le cimetière de cette paroisse aujourd’hui, treizième février mil sept cent quatre-vingt douze.

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antoine-watteau-etude-femme« Jeanne Isoard, vulgairement appelée Clairon, âgée d’environ quarante-quatre ans, fille à feu Jean Isoard, bastier, et de feue Delphine Eyriès, après une vie des plus exemplaires, est morte munie de tous les sacrements, en odeur de sainteté, le jour d’hier, et a été ensevelie dans le cimetière de cette paroisse aujourd’hui, treizième février mil sept cent quatre-vingt douze.
Ont été présents Elzéas Viguier, notre clerc, signé avec nous, et François Luc, illitéré. »

 

[E. VIGUIER, BEDOS, curé]
  • Registre paroissial de Reillanne
  • Étude de tête de femme, Antoine Watteau, c. 1710, Musée de l’Hermitage.

 

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