Le journal Le Mercure aptésien signalait qu’en avril 1840, un crime affreux avait eu lieu à Reillanne (Basses-Alpes). Une femme, à qui son mari reprochait son inconduite et ses infidélités, venait de l’assassiner par empoisonnement.
Malheureusement, il est difficile d’en savoir plus tant la presse de l’époque est muette sur le sujet. Par recoupements, nous pensons que l’homme en question, sauf erreur, pourrait être André Agnel, époux de Marie Reyne, mort le 9 avril 1840 à 14 heures.
Bien entendu, les accusations portées contre la femme sont à prendre avec précaution. Il ne s’agirait pas de la première femme qui tue son mari et tente de s’en disculper en évoquant son mauvais comportement.
Si Agnel est bien la victime de cet empoisonnement, disons quelques mots de lui : André Agnel avait 46 ans au moment de sa mort et exerçait la profession de cordonnier. Pourtant, Agnel n’habitait pas à Reillanne. Il était en réalité domicilié à Manosque et, deux mois avant sa mort, il était venu habiter à Reillanne chez un négociant du village, peut-être un ami, François Eymieu, qui vivait sur la Grand-Place (actuelle place de la Libération).
Son épouse vivait certainement à Manosque aussi. Alors, comment a-t-elle été accusée d’avoir empoisonné son mari ? Sans doute avait-elle fait le trajet jusqu’à Reillanne où elle avait cuisiné un repas pour l’homme, qui avait mangé sans rien soupçonner.
- Sources : Le Mercure aptésien, 19 avril 1840, p. 3.
- Registre d’état-civil de la commune de Reillanne, Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, 1MI5/1133.