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tant seulement espérant de son bon coeur et de l’amitié qu’elle a pour moy qu’elle priera le bon Dieu pour le repos de mon âme. Fait à Aix le quatorzieme du mois de may mil sept cent huict.
L’ABBÉ DE THOMASSIN
Le texte qui précède a été rédigé le 14 mai 1708 par l’abbé de Thomassin comme attestation d’un don de 2.000 livres à l’hôpital de la Miséricorde. Ce don est effectué sous la condition du versement d’une rente annuelle de 100 livres pour l’abbé et pour sa nièce, Radégonde de Thomassin. L’expression « de Rognac » peut laisser perplexe car il ne semble pas que la famille Thomassin était liée seigneurialement à la ville de Rognac. On peut alors peut-être lire le texte sous la forme « Radégonde de Thomassin, de Ro[u]gnac ».
À Aix, la famille de Thomassin s’est éteinte en 1781 (le dernier Thomassin était viguier à Aix). Elle y était présente depuis le milieu du XVIIe siècle, précisément dans l’actuelle rue des Eyguésiers et au 12 de l’actuelle rue Piere-et-Marie-Curie. Cette famille de seigneurs de la Garde et marquis de Saint-Paul possède quelques noms renommés, tel celui du grand oratorien Pierre de Thomassin (fondateur de bonnes oeuvres à Aix vers 1680). L’abbé de Thomassin qui écrivit la lettre ci-dessus pourrait (sans en être tout à fait certain) être lié au célèbre évêque de Sisteron, doyen des évêques de France, qui mourut accidentellement en 1718, soit dix ans après la présente, en tombant d’une terrasse du château de Lurs (Basses-Alpes). Cet évêque aurait reçu une épitaphe humoristique dont voici le contenu :
CI-GÎT MONSIEUR DE THOMASSIN / QUI DE LA MORT SE VOYANT PROCHE / SE PRÉCIPITA D’UNE ROCHE / POUR ÉPARGNER LE MÉDECIN.
Quelques exemples d’écriture :
= « ville d’Aix » | |
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= « soeur Radégonde » |
- Sources : Archives personnelles de l’auteur.