Jane Hading (1859-1940), artiste dramatique marseillaise

Portrait non daté de Jane Hading. DR.
Portrait non daté de Jane Hading. DR.

Jeannette Alfrédine Tréfouret, dite Jane Hading, est née à Marseille, au n° 15 du chemin du Roucas-Blanc, le 26 novembre 1859, d’une jeune mère célibataire, Jeanne Hermance Tréfouret,  coiffeuse de 18 ans, originaire de Nîmes (Gard). Sa mère ne la reconnut que le 22 août 1883 en mairie de Marseille.
Elle fait ses premiers pas sur scène à l’âge de trois ans. Au Gymnase de Marseille, elle remplace dans le Bossu la poupée de carton qui jusque-là représentait la petite Blanche de Caylus. Son père jouait au même théâtre les grands premiers rôles.
Quelques années plus tard, ce père ayant reconnu à sa fille une très belle voix et de réelles dispositions musicales, la fait entrer au Conservatoire de Marseille où, grâce aux soins de deux professeurs, Martin et Peyronnet, elle obtient le prix de solfège.

L’opéra du Caire (Égypte) DR.
L’opéra du Caire (Égypte) DR.

La jeune fille est par la suite pensionnaire du théâtre d’Alger à la fois comme ingénuité et chanteuse d’opérette. Elle interprète notamment Le Chef-d’Œuvre inconnu, Le Feu au couvent, Les Deux Orphelines, Giroflé-Girofla, etc.
D’Alger, elle part au Caire où elle fait partie de la troupe du théâtre Khédivial. Elle y interprète le rôle d’Amaranthe dans La Fille de Madame Angot.
Elle rentre ensuite à Marseille où son talent éclate, grâce à des rôles comme celui de la reine de Ruy-Blas, d’Esther dans Les Faux Ménages ou encore La Fille de Roland. Elle redevient alors artiste de chant dans La Petite Mariée, La Fille de Madame Angot, etc. C’est elle qui créa Le Grand Mogol.

Gravure représentant  Jane Hading vers 1896,  ainsi que son écriture  et sa signature. Coll. pers. Jean Marie Desbois.
Gravure représentant Jane Hading vers 1896, ainsi que son écriture et sa signature.
Coll. pers. Jean Marie Desbois.

Francis de Plunkett, le directeur du théâtre du Palais-Royal, à Paris, passe à Marseille où, séduit, il engage Jane Hading et l’emmène à Paris. Nouveaux adieux à l’opérette, retour à la comédie. Dès son premier rôle, dans La Chaste Suzanne, vaudeville en deux actes de Paul Perrier, elle conquiert le cœur de la capitale.

Victor Koning dirige la Renaissance où Jeanne Garnier triomphe ; celle-ci tombe malade et son directeur supplie Plunkett de lui céder sa pensionnaire qui accapare vite les bravos dans La Petite Mariée, La Jolie Persane, Belle Lurette, puis Héloïse et Abélard.

Montigny mort, Koning le remplace à la tête du Gymnase et, le 19 octobre 1883, Jane Hading, qui rompt cette fois définitivement avec le chant, paraît dans Paulette d’Autour du mariage. Le rôle de Claire de Beaulieu, joué trois cents fois dans Le Maître de forges, et sans aucune défaillance, classe la belle artiste parmi les reines du théâtre. Elle est désormais la première grande jeune première de Paris. On l’applaudit dans Le Prince Zilah, dans Sapho qui lui vaut l’enthousiasme des plus récalcitrants. Viennent ensuite La Comtesse Sarah et la reprise de Froufrou. Nous sommes en 1887. À cette époque, des événements personnels l’obligent à quitter le Gymnase. Elle part pour l’Amérique avec Coquelin. Moisson de bravos, pluie de dollars pour le comédien et la comédienne.

Coll. Jean Marie Desbois.
Coll. Jean Marie Desbois.

Jules Claretie réclame l’ancienne pensionnaire du Gymnase pour la faire entrer dans la maison de Molère. Jane Hading refuse et signe avec le Vaudeville ; cependant, après y avoir créé La Comtesse Romani, Le Député Leveau, Le Prince d’Aurec, à la porte Saint-Martin, L’Impératrice Faustine, elle se décide à aller rue Richelieu. Elle fait de belles apparitions en marquise d’Auberives dans Les Effrontés, interrompue par une nouvelle tournée américaine, mais reprise avec L’Aventurière, seconde et dernière pièce où elle devait être acclamée au Théâtre-Français.
À partir de décembre 1894, Carré et Porel retrouvent leur étoile en créant ou reprenant La Princesse de Bagdad, Les Demi-Vierges, Marcelle et Le Prince d’Aurec, Idylle tragique.
Dans les dernières années de sa carrière, elle joue dans Le Demi-monde, La Châtelaine, Retour de Jérusalem, de Charles Maurice Donnay, La Princesse Georges, de Dumas fils, et  Plus que reine, d’Émile Bergerat.
Elle est décédée en 1940, à l’âge de 81 ans.

4 commentaires sur « Jane Hading (1859-1940), artiste dramatique marseillaise »

  1. Actuellement en vente sur ebay, un document dit « Liste des Etrangers » mentionne l’arrivée de Jane Hading accompagnée de sa famille à Bagnères de Luchon à l’hôtel du Casino entre le 17 et le 21 août 1899.

  2. Bonjour, je travaille actuellement à une exposition et une livre sur la vie de Jane Hading et je voudrais contacter n’importe qui qui peut avoir plus d’information sur la sa vie et carrière (particulièrement ses parents). Signalez svp ici si vous avez une telle information!

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