La chapelle Saint-Christol, à Mirabeau (Alpes-de-Haute-Provence)

chapelle-saint-christolLe choix de l’emplacement de la chapelle Saint-Christol n’est pas dû au hasard. Construite en galets au plus tard au XIe siècle (puisque citée en 1079), elle se trouve précisément sur le trajet d’une ancienne voie antique reliant Sisteron à Fréjus, sur l’emplacement d’une ancienne villa gallo-romaine. C’est dire l’ancienneté du choix du site.
Cette chapelle, aujourd’hui appelée chapelle Saint-Christol (ou parfois Saint-Christophe), se trouve sur le territoire de la commune de Mirabeau, dans les Alpes-de-Haute-Provence. C’était jadis l’église paroissiale de Beauvezet, un hameau perché désormais inhabité et que l’on aperçoit sur les hauteurs.
beauvezet-mirabeauLa chapelle est dans un bien bel état car elle a été restaurée il y a quelques années.
Le fait qu’elle soit dédiée à saint Christol n’est pas anodin. Ce saint aurait vécu au début du IIIe siècle et est considéré comme le patron des voyageurs. Choix approprié car la chapelle se situe à proximité d’un gué qui traverse la Bléone toute proche et qu’empruntaient les voyageurs au Moyen Âge en dépit des dangers que pouvait provoquer le cours d’eau.
La forme qu’on lui voit aujourd’hui n’est pas celle de l’origine. En effet, comme beaucoup d’édifices de la région, la chapelle a dû faire face aux aléas du temps mais surtout à ceux des hommes et notamment des Guerres de religion et des pillards.
En 1795, Beauvezet est intégré au territoire de la commune de Mirabeau et perd son statut d’église paroissiale, devenant dès lors une simple chapelle de quartier.
chapelle-saint-christol-interieurL’élément architectural qui attire le plus l’œil est l’obélisque qui se dresse au milieu du cimetière. Il est l’œuvre du vice-président du tribunal de Digne, Joseph Latil, qui l’avait fait construire en hommage à son épouse, son frère et son père morts lors de l’épidémie de choléra qui frappa la région entre 1832 et 1836. On lit notamment sur la face nord de l’édifice :
« À la mémoire d’Hipolite Latil, ancien juge auditeur, frappé du choléra le XIII août MDCCCXXXV à l’âge de XXXII ans. Par son frère Joseph. »
Au sommet de l’édifice a été gravée une étoile qui témoignerait de l’appartenance de Joseph Latil au mouvement de la franc-maçonnerie.

Photographies

© Jean Marie Desbois, 2013.

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