Le chevalier Paul a eu la naissance qui le destinait à devenir un héros. C’est du moins ce que prétend la légende : l’homme aurait vu le jour dans une barque par une froide journée d’orage en décembre 1598 entre Marseille et le château d’If. On ne sait rien d’autre sur son origine, ni son vrai nom, ni celui de ses parents. Tout pour faire une légende.
La réalité est que sa mère serait une lavandière et son père, Paul de Fortia, gouverneur du château d’If (1).
C’est à l’âge de douze ans qu’il embrasse la passion de sa vie, la mer, mais devra attendre sa seizième année pour embarquer à La Ciotat sur un navire de l’ordre de Malte.
Il va obtenir au cours des années la réputation d’un pourchasseur d’Infidèles. Ses exploits lui vaudront le titre de chevalier de Malte en 1637 et celui de commandeur en 1659.
Doté d’un caractère fougueux, on lui prête d’avoir tué un sergent qui l’avait insulté. Sa valeur au combat lui servit de monnaie de rachat et ses exploits contre les Turcs lui permirent d’obtenir sa grâce. Au cours d’un combat, le capitaine ayant trouvé la mort, Paul prit le commandement du navire et coula plusieurs vaisseaux ennemis.
Le 14 juin 1646, lors de la bataille d’Orbitello, il anéantit deux frégates ennemies. Le 3 avril 1647, à la tête de six vaisseaux, il parvient, à Naples, à échapper à un ennemi supérieur en forces. Le 19 décembre 1648, il participe à la bataille de Castellamare qui voit la déroute des forces espagnoles. Le mois suivant, il coule un vaisseau anglais.
De nombreuses autres expéditions achèvent de forger sa renommée. Malade, il est contraint de rentrer à Toulon en 1666. Il y mourra le 20 décembre 1667.
(1) Selon G. Bergoin, il était le fils d’Elzias Samuel et de Jeanne Riche, de Marseille, et n’était pas un enfant naturel. Il est toutefois le seul à prétendre ceci, alors que la plupart des auteurs pensent tout autre.
Illustration : DR.
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