Le troupeau perdu (Molines-en-Queyras, 23 octobre 1864)

On était le dimanche 27 octobre 1864. Le soleil ne s’était pas encore levé, il n’était que 4 heures du matin. On vint avertir la brigade de gendarmerie de Château-Queyras, à Château-Ville-Vieille (Hautes-Alpes), qu’un troupeau de 3200 bêtes à laine, appartenant à un berger du nom de Barbaroux, était pris dans les neiges au col Agnel (commune de Molines-en-Queyras), à 30 kilomètres de là.
À cette nouvelle, toute la brigade se mit en route, requit le service personnel des habitants des hameaux de Pierre-Grosse et de Fontgillarde, se mit à leur tête et parcourut, pour arriver à ce troupeau, une distance de 12 kilomètres dans un mètre cinquante de neige, sous le commandement du brigadier Joseph Toussaint Laugier et des gendarmes Belletable, Perrot, Galvan et Hermitte.
Après dix heures d’un travail pénible et risqué, le troupeau fut à l’abri de tout danger. Faute de nourriture, dont il était déjà privé depuis quatre jours, il aurait immanquablement péri.
À l’issue de cette péripétie, le maire de Molines, M. Gérente, ne manqua pas de féliciter l’intervention et le courage du brigadier de gendarmerie.
Le berger Barbaroux, lui aussi, adressa ses plus sincères remerciements aux gendarmes.
Le brigadier Laugier, quant à lui, fut décoré d’une médaille d’honneur « pour avoir puissamment concouru au sauvetage du sieur Barbaroux […] sur le point de périr dans une tourmente de neige. »
  • Sources : L’Annonciateur, 5 novembre 1864, p. 1 ; ibidem, 12 novembre 1864, p. 1 ; ibidem, 11 février 1865, p. 1.

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