Les communes moins touchées par la tremblement de terre (2e partie)

Après la secousse, des bruits commencèrent à poindre dans toute la Provence. On disait que 30 000 personnes avaient péri à Nice, qu’Aix avait été ravagée et que la Côte d’Azur avait été engloutie.
Localement, les secousses ressenties furent toutefois impressionnantes :

Marseille (Bouches-du-Rhône) :
« La première secousse fut légère. D’autre suivirent, plus fortes, plus violentes, provoquant en certains immeubles la chute des frontons de meubles et même de petites cloisons. Le public s’effraya. […] L’instinct de conservation fit sortir de chez eux grand nombre de gens. Une sorte de panique se produisit. Les enfants surtout criaient, pleuraient, voulaient quitter les maisons et chercher un abri. »

Montpellier (Hérault) :
« Aucun accident n’est signalé, sauf une femme qui aurait été projetée de son lit sur le sol de sa chambre. »

Avignon (Vaucluse) :
« De nombreuses familles ont veillé toute la nuit de crainte d’être surprises dans leur lit par une nouvelle trépidation […] « À Saint-Ruf, un jardinier, qui arrosait ses plantes et se trouvait sur une passerelle, a été si surpris par la trépidation, qu’il est tombé dans une fosse sans se faire du mal. Au bar des Glaces, des bouteilles mal assujetties sur les étagères se sont cassées.

Cadenet (Vaucluse) :
« La secousse a duré de 3 à 5 secondes. […] Dans les cafés, les chaises ont été renversées ; les pendules se sont arrêtées à 9 h 15 ; des plafonds et des cheminées se sont écroulés, mais sans causer d’incident. »

Ansouis (Vaucluse) :
« Les lits roulaient, les sonnettes des maisons résonnaient, la lumière électrique s’est éteinte. »

Carpentras (Vaucluse) :
« Les portes ont été agitées et le gaz s’est éteint dans les cafés. »

Orange (Vaucluse) :
« Les secousses ont été violentes ; bon nombre d’habitants sont descendus dans la rue à demi-vêtus ; des réservistes effectuant une période d’instruction au 15e escadron, pris de frayeur, quittèrent la caserne et se dispersèrent dans la cour. »

Toulon (Var) :
« Exactement à 9 h 17, un léger tremblement de terre a été ressenti […]. Les habitants descendent dans les rues, se forment en groupes et se font part de leurs impressions. On ne signale jusqu’ici aucun accident de personnes.
« Dans la rue Neuve, des habitants qui étaient encore à table au moment du tremblement, déclarèrent que les assiettes ont remué et que des lampes se sont éteintes. D’autres personnes disent que dans de grandes cages les oiseaux se sont mis à voler ; on raconte aussi que des chiens ont aboyé au moment de la commotion.
« À l’hôpital maritime, presque tous les malades ont quitté leur lit et il a fallu la prière instante du docteur Abeille de la Colle pour leur faire réintégrer les salles.
« Dans les casernes du 111e de ligne et de l’infanterie coloniale, tous les soldats abandonnèrent la chambrée. L’intervention des officiers a rassuré les hommes.

 

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