
Un jour, lou fraire de moun paire partiguè emé lou patrounage en roumavage à Lourdo e tóuti lou vesinage ié demandè alor, de ié recampa qu un pau d’aigo, qu uno vierge de Lourdo, qu un capelet e bèn segur n’i’avien que demandèron uno simplo carto poustalo.
Arriba à destinacioun, moun ouncle, car pèr forço èro moun ouncle, pensè en tóuti ; mai au moumen d’escriéure à Ana l’especiero, noun se pousquè ramenta soun noum… cercavo que cercara… ié fuguè pas poussible ! Ana… Mai Ana coume ? Demandè en tóuti autour d’éu. Res pèr ié douna d’endico.
Quand aguè proun tastouneja se decidè pamens à escriéure sus la carto :
Dono Ana-Caga
Carriero de Port-de-Bouc
Miramas
Carriero de Port-de-Bouc
Miramas
E bèn, me creirias se lou voulias mai la carto poustalo arribè bèn à bon port emé… quàuqui cacalas mai d’espousc tambèn !
Martino Bautista
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Un jour, le frère de mon père partit avec le patronage à Lourdes et tout le voisinage lui demanda alors qui un peu d’eau, qui une vierge de Lourdes, qui un chapelet et bien sûr il y en eurent qui demandèrent une simple carte postale.
Arrivé à destination, mon oncle, car par force il était mon oncle, pensa à tous ; mais au moment d’écrire à Anna l’épicière, il ne put se rappeler de son nom. Il chercha, chercha, chercha… cela lui fut impossible d’y mettre un nom de famille. Anna…. Mais Anna comment ? Il demanda à son entourage. Mais personne ne put le renseigner.
Après bien des hésitations, il se décida enfin à écrire :
Madame Anna-Caga
Rue de Port-de-Bouc
Miramas
Rue de Port-de-Bouc
Miramas
Et bien, vous me croirez si vous le voulez mais la carte postale arriva bien à bon port avec… quelques éclats de rire mais pas seulement !
Martine Bautista