Une séquestration familiale (Arles, 17 juin 1881)

Dans le mois de juin 1881, la population arlésienne fut particulièrement émue par un acte de séquestration. Le vendredi 17, la police fit une découverte choquante. En effet, les voisins de Monsieur G. J., un négociant résidant avenue de la Crau, s’inquiétaient depuis des années de la disparition de l’une de ses filles. Des plaintes avaient été déposées contre lui.
À la suite de ces dénonciations, la police mena des perquisitions à son domicile. Ils y trouvèrent une jeune femme de 29 ans. Elle était enfermée dans une petite pièce orientée au nord, dépourvue de fenêtre sécurisée. La victime portait seulement une chemise.
Cette malheureuse femme était séquestrée dans ce réduit depuis trois ans. Lorsque les forces de l’ordre la libérèrent, elle était accroupie sur un grabat en mauvais état, infesté de puces. Un morceau de couverture recouvrait son corps.
Le parquet fut immédiatement informé. Une descente de justice eut lieu le même jour. La victime n’avait subi semble-t-il aucun acte de violence physique durant sa longue captivité. Cependant, elle était d’une extrême maigreur et sa santé mentale était ébranlée.
  • Source : L’Homme de bronze, 19 juin 1881, p. 2.

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