Guérison miraculeuse (Aix-en-Provence, 18 septembre 1639)

Au cœur de l’Aix-en-Provence de 1639, ville parlementaire et pôle de la Contre-Réforme, cette anecdote éclaire la place primordiale de la foi dans l’existence quotidienne. L’affliction d’Anne Bonette, épouse d’un procureur aisé (« homme de robe »), est décrite dans le langage médical de l’époque comme une « défluction au serveau », symptôme grave perçu comme un écoulement d’humeurs. Face à l’impuissance de la médecine galénique, la guérison est attribuée à l’huile sainte du Saint-Rosaire. L’offrande d’une tête de cire, consignée dans les registres ecclésiastiques, scelle publiquement cette intercession miraculeuse, soulignant l’importance sociale du vœu et du culte marial chez la bourgeoisie provençale.

« Le 18 septembre 1639, Mademoiselle Anne Bonette, femme à Monsr Cameron, procureur, estant attainte d’une grande défluction au serveau, laquelle luy dessendoit au gozier et oz narines, ayant esté oincte de l’huile de la lampe du St-Rosaire, à l’instant feut garie ; cejourd’huy est veneue randre son voeu à la chappelle, ayant offert une teste de sire. »
  • Registre des sépultures de l’église des Frères Prêcheurs, AM Aix, GG86, f°12.
  • Illustration : Albrecht Dürer, Der Tod der Crescentia Pirckheimer, 1504, détail, Kunsthalle, Brême.

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