Noyé dans le Vieux-Port (Marseille, 27 octobre 1793)

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« L’an second de la République française, le 27 octobre 1793, après-midi, pardevant nous, officier public de cette ville de Marseille et dans la maison commune, est comparu le citoyen Claude Durrand, premier assesseur suppléant au défaut du juge de paix du cinquième arrondissement du canton de Marseille, lequel, pour se conformer à l’article 8 du titre 5 de la loi du 20 septembre 1792, nous a remis ce jourd’huy une expédition en forme de verbal par lui dressé le 21 de ce présent mois, par lequel il conste que, ayant été instruit par la voix publique qu’un homme avait été trouvé noyé dans le port vers la palissade du juge de palais et que, s’y étant transporté avec son secrétaire greffier, les citoyens Paul Antoine Jouvant, navigant, et Louis Guigues, deux citoyens actifs, avec le citoyen Antoine Daniel, chirurgien de cette ville, où, étant, nous avons trouvé cet homme étendu par terre, habillé d’une camisole bleue, âgé d’environ 50 ans, et, ayant été visité par ledit chirurgien, il a trouvé que cet homme, en tombant dans la mer, s’étoit donné un coup à la tête sur la partie du coronal qui a occasionné une commotion dans le cerveau, qui a causé l’apoplexie accidentelle qui l’a fait mourir et, de suite, avons fait la perquisition nécessaire pour connaître ledit cadavre, d’où il a résulté qu’il se nommait Telme Brun, natif d’Aracio, dans la république de Gênes, qui étoit gardien d’un navire appelé le Saint-Esprit, et qu’il étoit tombé dans la mer depuis quatre jours, d’après lequel renseignement et, pour qu’il en conste, nous avons dressé le présent acte. »
  • Illustration : Le port de Marseille, Balthasar Friedrich Leizelt, Augsbourg, 1778.
  • État-civil de Marseille, municipalité unique