Un garde-champêtre peu zélé (Montgardin, 1er janvier 1845)

Plongeons-nous un instant au cœur de la Provence rurale de la Monarchie de Juillet (1830-1848). En ce 1er janvier 1845, Montgardin, haut-village des Alpes, vit au rythme difficile de l’agriculture et des rudes hivers. L’agent communal, le garde champêtre, est la figure locale de l’ordre. Assermenté et chargé de protéger les récoltes et les propriétés, il incarne le lien fragile entre l’autorité préfectorale et la réalité des mœurs paysannes. Ces dernières, souvent marquées par l’isolement et la consommation fréquente de « boissons fortes » durant les fêtes, mettaient à rude épreuve la discipline d’un personnel sous-payé et souvent surchargé. Ce fait divers offre une lucarne sur la gestion quotidienne des troubles publics dans une France de montagne.

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Lettre du maire de Montgardin (Hautes-Alpes) au garde forestier communal.
À Montgardin le 1er janvier 1845.
Mon cher,
J’ai l’honneur de vous prévenir qu’il se fait de grands délits dans les forêts de cette commune. J’espère que vous voudrez bien, sans cependant trop exagérer dans les affaires, faire quelque apparition un peu plus fréquente.
Monsieur, j’ai l’honneur de vous saluer.

Le Maire

On peut raisonnablement penser, en lisant cette courte lettre, qu’il y a chez le maire de la commune, un agacement critique à peine voilé dans ses propos : « sans cependant trop exagérer… » La mairie de Montgardin a souvent eu du souci avec ses gardes. Nous y reviendrons.

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