Un cadavre dans le fossé d’arrosage (Lamanon, 16 juillet 1749)

Ce bref acte paroissial du 17 juillet 1749 nous plonge dans le quotidien de la petite Provence rurale du milieu du XVIIIe siècle, sous le règne de Louis XV. L’événement, la découverte d’un cadavre non identifié dans un canal d’arrosage à Lamanon, est typique d’une époque où l’itinérance et la précarité sont courantes. L’acte souligne l’autorité ecclésiastique et judiciaire (le curé, le procureur juridictionnel, le viguier) dans la gestion des morts inconnues. La mention du chapelet est la seule maigre indication sur l’identité de l’homme, possiblement un pèlerin ou un mendiant de passage, dont la mort restera anonyme, rapidement consignée dans les registres.

« L’an que dessus [1749] et le 17 juillet, à la réquisition du procureur juridictionnel et par ordonnance de Monsieur le viguier, en date de ce jourd’hui,
J’ai enterré dans le cimetière de l’église Saint-Denis, paroisse de Lamanon1, un cadavre d’un homme qui fut trouvé le jour d’hier, noyé dans le fossé d’arrosage de la grande Lamanon,
Qui n’a été reconnu par personne et dont on ignore le nom, dans les poches duquel on a trouvé un chapelet,
En présence du susdit procureur juridictionnel, soussigné, et de Joseph Siméon, illettré, témoins requis, en foi de quoi j’ai signé. »
[De Louezet, Guigues, curé]


1. Écrit “la manon”.

  • Registre paroissial de Lamanon, Archives départementales des Bouches-du-Rhône, 203 E 255.

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