« L’an mil sept cent quatre vingt trois et le dix-sept octobre a été ondoyée à la maison sur les dix heures du matin par Anne Aron, sage-femme, une fille à deux têtes, quatre bras et un seul tronc (au moins apparent) dont le père est Laurent Latty, travailleur, et la mère Marie Esbraya, épouse d’icelui.
La dite Anne Aron nous a déclaré n’avoir versé de l’eau et prononcé les paroles de la forme du baptême que sur celle des deux têtes de la jumelle imparfaite qui a paru la première donnant des signes de vie, par la chaleur naturelle qu’elle a conservé pendant environ trois-quarts d’heures, après lesquels les couleurs du visage ont changé et la mère a été délivrée du phénomène qu’elle portait dans son sein. La sage-femme n’a point ondoyé même sous condition1 la seconde tête, qui a paru alors par la raison que ce corps extraordinaire ne donnait aucun signe de vie quelconque. Ainsi l’a attesté le sieur Jean Picard, maître en chirurgie, qui fut appelé quelques moments après l’apparition de la première tête, en suite de la demande présente qu’en fit la dite Anne Aron. Le sieur Jean Picard a signé avec nous ; le père et la sage-femme, de ce enquis, ont dit ne sçavoir.
[ARNOUX curé]
La dite Anne Aron nous a déclaré n’avoir versé de l’eau et prononcé les paroles de la forme du baptême que sur celle des deux têtes de la jumelle imparfaite qui a paru la première donnant des signes de vie, par la chaleur naturelle qu’elle a conservé pendant environ trois-quarts d’heures, après lesquels les couleurs du visage ont changé et la mère a été délivrée du phénomène qu’elle portait dans son sein. La sage-femme n’a point ondoyé même sous condition1 la seconde tête, qui a paru alors par la raison que ce corps extraordinaire ne donnait aucun signe de vie quelconque. Ainsi l’a attesté le sieur Jean Picard, maître en chirurgie, qui fut appelé quelques moments après l’apparition de la première tête, en suite de la demande présente qu’en fit la dite Anne Aron. Le sieur Jean Picard a signé avec nous ; le père et la sage-femme, de ce enquis, ont dit ne sçavoir.
Note
1. Sous la condition qu’elle fût en vie, naturellement.
- Registre des BMS de Mouriès, 1783, 14e feuillet, verso.
- Texte transmis par Agnès Charrel-Berthillier.
- Photographie : Vue générale de Mouriès. DR.