Castrum de Aqueria au XIe siècle.
Située à l’extrémité nord-est de la plaine de la Crau, Eyguières existait avant l’arrivée des Romains et se trouve sur le passage de l’ancienne voie Aurélienne. On a retrouvé de cette époque des sépultures dans le vallon des Vignes, ainsi qu’une nécropole gallo-grecque au mont Menu. Comme son nom l’indique, Eyguières une cité d’eaux. Trois sources y jaillissent: la source de Font-Vieille, la source des Bormes et la source de Gilouse. C’est aussi un endroit où les marécages s’étendaient au Moyen Âge.
Dès le XIe siècle, la population s’est regroupée autour du castrum, situé au sommet d’un éperon rocheux et administré à partir du XIVe par la co-seigneurie des Baudinard, Cadenet et Lamanon.
Roquemartine, rattachée à Eyguières depuis 1805, était autrefois une paroisse et une seigneurie indépendante dominée par les d’Albe. Son castellas, d’une beauté hallucinante, date des XIIe et XIIIe siècles et rappelle le château des Baux, dont il n’a pourtant pas la notoriété.
Aujourd’hui, Eyguières garde le cachet d’un bourg médiéval dont le rempart se laisse encore admirer, avec une porte à herse. Sa devise provençale l’aigo fai veni pouli (litt. « l’eau rend beau ») rappelle ce qu’elle doit à l’eau, qui en fait un village particulièrement verdoyant, en comparaison de ses voisins des Alpilles. Les cultures maraîchères et fruitières y tiennent une place importante; on y cultive aussi le melon et l’on y tire un vin AOC des coteaux d’Aix.
Depuis la Révolution française, Eyguières est chef-lieu de canton.
Photographie : © Jean Marie Desbois, 2002.