Cambriolage chez la veuve Audin (Aix-en-Provence, 7 décembre 1873)

« Pardevant nous, Hivert, Pierre-Antoine, commissaire de police de la ville d’Aix, etc.
S’est présentée la nommée Pauline Verdillon, veuve Audin, âgée de 40 ans, demeurant rue des Bernardines, n°24, à Aix, laquelle nous a fait la déclaration suivante : »Le sept décembre courant, je suis rentrée de mon travail à sept heures du soir et, en arrivant devant mon appartement qui se compose d’une seule pièce, avec couloir et alcôve, j’ai trouvé la porte ouverte, fracturée, et une partie de la porte attenante à la serrure sur le palier. Après avoir jeté un coup d’œil dans l’intérieur, j’ai vu que tout y était bouleversé, mes linges à terre et dans le plus grand désordre. Je suis allée prévenir les voisins.
« Nous avons constaté ensemble que tous les tiroirs de la commode et de la garde-robe étaient ouverts et avaient été vidés sur le plancher.
The Conscientious Burglar, The Puch Magazine, 1920.« Après une vérification minutieuse, j’ai constaté qu’il ne m’avait été volé qu’une somme de dix francs en pièces de un franc renfermée dans une petite boîte dans ma garde-robe. Je ne crois pas qu’il m’ait été volé autre chose.
« Je ne puis porter mes soupçons sur personne, mais je dois dire que la femme qui occupe la chambre au-dessus de la mienne au 2me étage m’inspire quelques soupçons, attendu qu’il y a chez elle des allées et venues d’hommes et de femmes pendant une partie de la nuit. Cette femme n’est dans la maison que depuis la Saint-Michel [1] et on ne lui connaît pas d’occupations. »

Nous, commissaire de police, nous étant transporté sur les lieux, avons constaté que la porte d’entrée de la veuve Audin avait été fracturée comme il est dit ci-dessus ; que de nombreuses traces d’effraction existent encore sur la porte et sur le mur en face de la serrure, que cette effraction nous paraît avoir été faite à l’aide d’un ciseau à froid et d’un morceau de bois rond qui a été retrouvé sur les lieux et qui a dû servir de levier ainsi que l’indiquent les traces qu’il porte de l’instrument en fer et rond.
Toutes les recherches faites jusqu’à ce moment dans une maison où se trouvent cinq locataires qui n’ont pu fournir aucun renseignement, sont restées infructueuses.
La locataire de l’étage inférieur, la nommée Émilie Caire, femme Nallin Désiré, âgée de 42 ans, sans profession déterminée et dont le mari, dit-elle, habite Marseille, rue Ménetier, n°9 ou 6, est partie le 8 courant pour rejoindre son mari, emmenant avec elle un jeune homme qu’elle a dit être son neveu et qui paraît âgé de 20 à 22 ans. Cette femme nous a déclaré avant son départ qu’elle était absente probablement au moment du vol, mais que cependant vers quatre heures du soir, en rentrant chez elle, elle avait entendu une clef grincer dans la serrure de l’appartement au-dessus du sien, sans en concevoir aucune inquiétude.
Nous avons en outre constaté qu’il existe des traces de tentatives d’effractions à la porte de la nommée Virginie Borelly, tailleuse, voisine de celui de la veuve Audin.
Fait à Aix, etc. »


[1] 29 septembre.

  • Archives municipales d’Aix, I1-16.
  • Illustration : The Conscientious Burglar, The Puch Magazine, 1920.

 

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