84 - Apt Archives - GénéProvence https://www.geneprovence.com/category/84-apt/ 500 ans de faits divers en Provence Sun, 22 Jun 2025 20:43:09 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.3 https://www.geneprovence.com/wp-content/uploads/2024/04/cropped-434541497_912630390609581_141579584347965292_n-32x32.png 84 - Apt Archives - GénéProvence https://www.geneprovence.com/category/84-apt/ 32 32 Esclandre au marché d’Apt (Apt, 6 février 1841) https://www.geneprovence.com/esclandre-au-marche-dapt-apt-6-fevrier-1841/ https://www.geneprovence.com/esclandre-au-marche-dapt-apt-6-fevrier-1841/#respond Wed, 25 Jun 2025 05:30:55 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=25740 Depuis quelque temps, les habitants de Saint-Martin-de-Castillon (Vaucluse), à la suite de vols nombreux commis dans les environs, étaient devenus extrêmement méfiants. Un touriste allait-il vagabonder parmi les ruines du…

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Depuis quelque temps, les habitants de Saint-Martin-de-Castillon (Vaucluse), à la suite de vols nombreux commis dans les environs, étaient devenus extrêmement méfiants. Un touriste allait-il vagabonder parmi les ruines du vieux Castillon ? un amateur de la belle nature rêver aux bords de la Buye, ou au pied du rocher des Abeilles ? un botaniste herboriser sur le Luberon ? un géologue ou un industriel fouiller ses entrailles ? on l’épiait, on l’observait, on le traitait comme un vrai suspect. S’il se permettait la plus innocente question, s’il demandait l’heure, peu s’en fallait qu’on ne lui répondît :
« Monsieur, cela ne vous regarde pas. Passez au large, que l’on n’aille pas faire une déclaration à Monsieur le Maire. »
Sous l’empire de cette préoccupation, Mme Gilly rencontra, dans la journée du 5 février 1841, un troupeau de moutons près du pont de Céreste (Basses-Alpes). Le conducteur lui demanda à quelle distance il était d’Apt et s’il trouverait en cas de besoin des gîtes sur la route pour lui et ses moutons.
Un homme qui ne connaît pas la route qu’il suit, ni le marché auquel il se rend, voilà qui parut fort suspect à Mme Gilly. Évidemment, pour elle, ce troupeau avait été volé !

Le signalement et la confrontation au marché

« Le conducteur lui demanda à quelle distance il était d’Apt… »
Arrivée chez elle, elle fit part de ses soupçons à son mari qui, non content de les partager, se fit donner le signalement et du troupeau et de l’individu qui le conduisait. C’était un troupeau de vingt-cinq têtes et marqué de noir. Le conducteur avait une figure ronde, un chapeau à larges bords, un fouet de soixante centimètres et une blouse bleue.
Muni de ces renseignements, M. Gilly se rendit le lendemain au marché d’Apt. Là, il crut reconnaître le troupeau et l’homme du pont de Céreste. Même nombre de têtes, même marque pour le troupeau, du moins de peu s’en fallait. Quant au maître du troupeau, sa figure ne s’était pas encore allongée. Il portait d’ailleurs un chapeau à larges bords, un fouet qui ne sortait pas des magasins de Verdier et une blouse bleue. Point de doute, c’était lui.
L’erreur du sieur Gilly se conçoit du reste parfaitement. Beaucoup d’autres à sa place n’y auraient vu que du bleu et se seraient blousés. Quoiqu’il en soit, sa découverte une fois faite, il n’eut rien de plus pressé que d’aller en faire part à M. le commissaire de police.

L’accusation et la défense au marché

« Oui, M. le commissaire, ce troupeau a été volé, fit-il à l’officier des forces de l’ordre.
— Volé ? Mais à qui, où, comment ?
— Ma foi, je l’ignore. Mais n’importe, il a été volé. La preuve, ma femme l’a rencontré hier au pont de Céreste…
— Que parlez-vous du pont de Céreste ? Cet homme vient de Sault. Je puis le prouver, Dieu merci !
— Oui, il vient de Sault, fit un quatrième. Je puis l’assurer, moi, car je l’ai accompagné et j’ai couché hier avec le conducteur à Bourgane1.
— Connu ! connu ! on sait ce que c’est qu’un compère.
— Alors je vais quérir le propriétaire qui m’a vendu le troupeau et qui heureusement se trouve au marché.
— Connu ! connu ! on veut prendre la clef des champs. Mais monsieur le commissaire qui connaît ses devoirs, ne le permettra pas. Comment, monsieur le commissaire, vous le laissez s’éloigner ? Pour le coup, vous pourrez l’attendre longtemps ! »
Une demi-heure après, Joseph Bonis, le fameux berger de Sault, revenait avec son vendeur, tout s’expliquait, et le sieur Gilly lui faisait des excuses. Mais, après l’éclat qui avait eu lieu, il fallait au sieur Bonis une réparation plus complète. Il s’adressa à la justice pour l’obtenir.

Le procès et le verdict

« À l’audience, les rôles furent changés, c’était Monsieur Gilly qui pleurait comme un enfant. »
L’affaire vint donc à l’audience du vendredi 6 février, le même jour, au tribunal correctionnel d’Apt. Maître Pin, avocat, en fit l’exposé dans l’intérêt du sieur Bonis.
Les témoins furent ensuite entendus. L’un d’eux, le sieur Jacquier de Cadenet, provoqua une hilarité générale par l’originalité et l’énergie de sa déposition :
« Je venais, dit-il, d’acheter les moutons du sieur Bonis, lorsque M. le commissaire de police est arrivé, assisté du sieur Gilly. Aussitôt le payement du prix a été arrêté et le troupeau mis en fourrière. En voyant cela, je dis à Bonis : « À votre place, je saisirais l’homme qui m’accuse. » – Ici le témoin prend son mouchoir, l’attache fortement à son bras gauche, puis avec la main droite le tire encore plus fortement, comme s’il procédait à une arrestation. – Allons, vite ! tous les deux en prison, jusqu’à ce que la chose s’éclaircisse. Puis, la chose éclaircie, celui qui aura dit vrai en sortira et y laissera l’autre. »
Le témoin ajouta qu’en se voyant en butte à une imputation de vol, le sieur Bonis versait des larmes grosses comme le poing.
À l’audience, les rôles furent changés, c’était Monsieur Gilly qui pleurait comme un enfant.
Interrogé par le président, il essuyait ses larmes et invoquait sa bonne foi, l’absence de toute intention malveillante envers le sieur Bonis qu’il ne connaissait pas, la préoccupation sous l’empire de laquelle il avait agi et qui était suffisamment justifiée par les vols dont nous avons parlé et par le désir d’en prévenir la reprise en les signalant à la justice.
Le défenseur de Gilly soutint que là où il n’y a pas d’intention criminelle, il ne saurait y avoir délit et conclut donc à son acquittement.
Maître Pin, tout en reconnaissant la bonne foi de M. Gilly et en droit le principe plaidé dans son intérêt, insista sur sa légèreté vraiment inconcevable, sur le tort qui avait pu en résulter pour la réputation de M. Bonis, auprès des personnes qui, témoins du début de la scène, ne l’auraient pas été également des explications, enfin sur la nécessité de réparer ce tort et de donner, dans tous les cas, une leçon à Gilly, tout au moins par une condamnation à des dommages-intérêts.
M. Rigolet de Saint-Pons, procureur du Roi, conclut à l’acquittement de M. Gilly, et, en ce qui touchait la réparation civile demandée, déclara s’en rapporter à la justice du tribunal.
Le tribunal, après une courte délibération, prononça l’acquittement du prévenu et néanmoins le condamna à 10 francs de dommages-intérêts envers le sieur Bonis, et aux frais.

Note

1. Hameau de Saint-Saturnin-lès-Apt (Vaucluse).

  • Sources : Le Mercure aptésien, 21 février 1841, p. 3, 4.

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Apt, petite ville, grand barat https://www.geneprovence.com/apt-petite-ville-grand-barat/ https://www.geneprovence.com/apt-petite-ville-grand-barat/#respond Sat, 10 May 2025 05:30:58 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=25356 Aujourd’hui, si vous visitez Apt, charmante ville de Vaucluse située sur le versant nord du Luberon, vous vous promènerez probablement dans ses ruelles animées sans imaginer son passé. Pourtant, l’histoire…

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Aujourd’hui, si vous visitez Apt, charmante ville de Vaucluse située sur le versant nord du Luberon, vous vous promènerez probablement dans ses ruelles animées sans imaginer son passé. Pourtant, l’histoire de cette cité est riche et nous révèle une anecdote linguistique surprenante.
Autrefois, selon les historiens, Apt n’était pas située là où nous la connaissons. La ville primitive se dressait sur la montagne d’Olivet, là où fut ensuite construite l’église Saint-Michel. Puis, les habitants descendirent progressivement s’installer au pied de cette montagne, le long des deux rives du Calavon. À cet endroit se trouvait jadis une cité romaine.

Barat : le cœur économique d’Apt

Or, à l’époque où les Aptésiens vivaient sur les hauteurs, ils possédaient un quartier important, un faubourg très peuplé. Son nom ? Barat. En gaulois, ce mot signifiait « marché » (*barato). C’est là que, chaque semaine, les villageois des environs se rassemblaient pour commercer, pour faire du « trafic » comme on disait alors.
Ce lieu d’échange, une sorte de forum, se trouvait sur la rive droite du Calavon, du côté de la montagne d’Olivet. Au XIIIe siècle, en 1258, il y avait même plus de maisons à Barat que sur la rive gauche, où se situe aujourd’hui le centre d’Apt. L’importance de ce marché donna naissance à un dicton populaire, un proverbe bien ancré :
« Apt, petite ville, grand barat. »

Un écho au XVIe siècle

Un habitant d’Apt du XVIe siècle a même immortalisé ce proverbe dans des vers, que l’historien Remerville a conservés dans son Histoire d’Apt, un manuscrit précieux exposé au musée Inguimbert de Carpentras. Ces quelques lignes témoignent de la notoriété de ce « grand barat » :

La ville d’Apt, de renom fort antique,
Petite fut comme elle est d’à présent,
Et toutefois toujours belle, authentique,
Très convenable à son latin luisant.
Elle eut un bourg riche, grand et plaisant,
Barat nommé, plus ample que la ville,
Qui a causé qu’en des parts plus de mille
Ayant propos de cette ville d’Apt,
Un tel proverbe on dit, sans qu’il soit vile,
La ville d’Apt petite et grand barat.

Mise en musique du poème « Apt, petite ville, grand barat »

L’évolution du mot « barat »

Toutefois, le sens du mot « barat » a évolué avec le temps. À l’époque où ce faubourg était florissant, en 1364, le terme était courant. Mais au XIXe siècle, il était perçu comme insultant.
En effet, « barat » vient du gaulois *barato, qui signifie « troquer », « échanger », mais aussi « tromper ». Cette double signification rappelle Mercure, le dieu du commerce et des voleurs dans la mythologie romaine.
Dans le vocabulaire maritime actuel, « barat » désigne une malversation, une tromperie sur la qualité des marchandises, une fraude ou un larcin. Le terme « baraterie » est même utilisé pour parler d’une indication de fausse route dans le but de tromper les assurances maritimes.
Ainsi, l’histoire de ce proverbe aptésien nous offre une plongée fascinante dans le passé de la ville et l’évolution surprenante d’un mot. La prospérité d’un marché a laissé une empreinte durable dans la mémoire collective, même si le terme qui le désignait a pris une connotation bien différente aujourd’hui.
  • Sources : Le Mercure aptésien, 31 janvier 1841, p. 1.
  • Photographie : Apt (Vaucluse), la Place du Postel, dite « Place aux Œufs ». DR.

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Les petites histoires de la foire Saint-Clair à Apt au début à la fin des années 1830 https://www.geneprovence.com/les-petites-histoires-de-la-foire-saint-clair-a-apt-au-debut-a-la-fin-des-annees-1830/ https://www.geneprovence.com/les-petites-histoires-de-la-foire-saint-clair-a-apt-au-debut-a-la-fin-des-annees-1830/#respond Mon, 14 Apr 2025 05:30:04 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=25055 Il se tenait à Apt (Vaucluse) au mois de janvier une foire dédiée à saint Clair. À cette occasion, comme dans toutes les foires, on y achetait et on y…

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Il se tenait à Apt (Vaucluse) au mois de janvier une foire dédiée à saint Clair. À cette occasion, comme dans toutes les foires, on y achetait et on y vendait matériaux et ressources agricoles.
À la fin des années 1830, quelques anecdotes y eurent lieu qui méritent d’être rappelées.

Les trois frères et la mule

Trois frères, bien connus à Apt, avaient formé le projet d’acheter à la foire, pour leur service commun, une jolie mule. Ils chargèrent de ce soin important l’un d’eux, c’est-à-dire celui qui, avec raison, était le plus expérimenté des trois.
Celui-ci se rend donc sur le quai où stationnaient, selon l’usage, chevaux, juments et ânes.
Une superbe mule fixe ses regards et son choix, le prix en est débattu avec le maquignon et l’argent compté sur-le-champ.
L’acheteur se dispose à conduire chez lui la mule en la tenant par le licol. À son arrivée les deux autres frères impatients de juger la bête, se récrient en l’apercevant :
« Nous t’avions dit d’acheter une mule et tu nous amènes une ânesse !
— Bah ! et comment cela se fait-il ? répond l’autre. J’ai été trompé. En effet, ce n’est pas une mule et pourtant c’était une mule que j’ai choisie. »
Eh oui ! c’était une mule, mais comme elle suivait son nouveau maître et sans que celui-ci s’en fut le moins du monde aperçu, un malin ou un vendeur avait, dans le trajet, substitué une ânesse à la mule, en ayant coupé la courroie que le frère tenait dans la main.

Le cheval et le bourgeois

Un bourgeois se présente le jour de la foire, dans une des écuries où se trouvaient réunis les chevaux à vendre et il en marchande un.
« Vingt louis et il est à vous, dit le maquignon.
— Non, dit l’amateur, j’en offre quinze. »
Et aussitôt, les autres maquignons présents de se récrier sur cette offre qu’ils trouvent insuffisante. Aussitôt, le marchand fait signe à l’amateur de le suivre sur le quai et là, lui parlant tout bas à l’oreille :
« Je n’ai pas voulu accepter vos quinze louis, lui dit-il, devant mes confrères qui me croiraient dans de mauvaises affaires et forcé de vendre à perte, mais si vous le voulez, le marché est conclu. Je vous recommande seulement de le garder secret. »
Le bourgeois accepte et il entre dans l’écurie après avoir préalablement compté les quinze louis.
Qu’arrive-t-il ? C’est que le cheval choisi avait disparu pendant le colloque sur le quai. Les compères, c’est-à-dire les autres maquignons, s’étaient probablement entendus avec le vendeur, et force fut à l’acheteur de se contenter d’un autre cheval, non sans pester contre la ruse des marchands.

Le vieux canasson se fait une jeunesse

Un vieux cheval, un cheval hors de service et qui même avait perdu l’usage de ses jambes depuis qu’il s’était laissé choir dans un précipice d’où il avait été retiré à l’aide de cordes, fut vendu le jour de la foire à un maquignon, nous allions dire à un équarrisseur, moyennant la somme de 10 francs.
Eh bien ! ce même cheval fut revendu le même jour 250 francs et voici le singulier moyen pris par le maquignon pour rajeunir et restaurer sa bête :
Il la fait coucher dans l’écurie sur une litière de paille fraîche en ayant soin de projeter dans ses deux oreilles de l’argent vif, ce qui contribuait à lui donner un air d’agilité et de vigueur. Un pauvre acrobate, dont le maquignon était, et pour cause, le spectateur le plus assidu et le plus émerveillé, se laissa prendre à ces dehors trompeurs.
La plus grande intimité s’était établie entre nos deux hommes.
« N’auriez-vous pas besoin d’un cheval pour traîner votre baraque ou pour vos exercices ? dit le marchand à l’acrobate.
— Sans doute, répond celui-ci, mais je ne pourrais pas, vu l’état de mes finances, y mettre un grand prix.
— J’ai votre affaire, répond vivement l’autre individu. Venez voir dans cette remise un cheval que je puis vous céder à bon marché, quoique excellent. »
En effet, l’animal accroupi paraissait leste et fringant.
« Combien ?
— Cent écus.
— Oh ! c’est trop cher.
— Allons, je vous le laisse à 250 francs. »
Tope là et le marché est convenu.
L’argent est aussitôt compté et il est convenu que le lendemain le cheval partira avec la troupe et les bagages.
On le laisse la nuit dans l’écurie et quand vient le moment de partir il fallut le soulever à l’aide de deux bâtons de cornues. Il ne fut pas plutôt attelé que ses forces le trahirent et qu’il fallut renoncer au voyage. Pendant la nuit, le maquignon avait disparu, emportant les 240 francs que le pauvre danseur de corde lui avait fait gagner !
  • Sources : Le Mercure aptésien, 17 janvier 1841, p. 3.

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C’est avec stupéfaction que, le dimanche 17 janvier 1841, le village de Cadenet (Vaucluse) apprit la mort de son ancien maire, Joseph Hippolyte Auguste Ollivier, par ailleurs conseiller municipal et propriétaire.
Né le 5 juin 1784 à Éguilles (Bouches-du-Rhône), M. Ollivier, époux de Marie Julie Zoé Dubouquet, vivait depuis plusieurs années à Cadenet, au bout de la place du Marché. Non seulement la famille Ollivier était-elle considérée comme estimable dans le village mais M. Ollivier était l’un des plus riches propriétaires du département de Vaucluse et peut-être le plus riche de tout l’arrondissement d’Apt, puisque sa fortune s’élevait à plus d’un million de francs, somme qui équivaudrait aujourd’hui à plus de 500 millions d’euros.
Âgé de 56 ans, il avait attendu que sa famille parte à la messe pour accomplir un sinistre projet qu’il mûrissait depuis déjà quelque temps. Il avait pris en main son fusil qu’il avait fortement chargé et s’était tiré un coup à bout touchant dans le crâne. La mort avait été instantanée.
Difficile de poser des conjectures sur les raisons de ce drame et le village, d’ailleurs, le commenta abondamment. Il semblerait toutefois que, depuis un certain temps, M. Ollivier était en proie à ce que l’on appelait alors des aberrations, symptômes auquel on pourrait peut-être aujourd’hui poser le diagnostic d’un alzheimer.
  • Sources : Le Mercure aptésien, 24 janvier 1841, p. 2.

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Deux cas jugés à Apt (Apt, 2 janvier 1841) https://www.geneprovence.com/deux-cas-juges-a-apt-apt-2-janvier-1841/ https://www.geneprovence.com/deux-cas-juges-a-apt-apt-2-janvier-1841/#respond Sun, 16 Mar 2025 05:30:23 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=24749 Le 2 janvier 1841, deux prévenus comparaissaient sur la sellette de la police correctionnelle, à Apt (Vaucluse). C’était d’une part un nommé Charles Petit, et de l’autre Rose Masse, dite…

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Le 2 janvier 1841, deux prévenus comparaissaient sur la sellette de la police correctionnelle, à Apt (Vaucluse). C’était d’une part un nommé Charles Petit, et de l’autre Rose Masse, dite Chauchon de Viens.
Charles Petit était venu du nord de la France et, de ville en ville, jusqu’à Apt, où il s’était présenté à divers titres chez plusieurs personnes, réclamant des secours, alléguant tantôt qu’il était victime des inondations, tantôt qu’il manquait de travail comme ouvrier imprimeur.
C’est en cette qualité, et bien qu’il se fût déjà donné ailleurs comme boucher, comme taillandier, comme maréchal de logis, comme verrier, qu’il s’était adressé à un imprimeur d’Apt, M. Cartier, où il déclara être venu de Bourg-de-Péage (Drôme), après avoir été imprimeur en titre à Dijon.
Ses papiers n’étant pas en règle et le sous-préfet le soupçonnant sur la véracité de ses dires et sur sa conduite, il fut arrêté et appelé à s’expliquer sur ses antécédents.
Les témoins entendus, il avoua que le certificat qui le désignait comme ancien maréchal des logis d’artillerie était faux et qu’il lui avait été donné dans une auberge de Valence par des jeunes gens qui avaient voulu s’amuser, qu’il s’en était servi comme enveloppe de ses autres papiers.
Les juges lui ayant demandé pourquoi il s’était présenté chez les deux imprimeurs de la ville puisqu’il ne savait ni lire ni écrire, il répondit qu’il avait cru s’adresser à des imprimeurs en indienne.
Après quelques mots présentés en sa faveur par Maître Anastay, qui avait accepté sa défense par un sentiment d’humanité, Charles Petit fut condamné à un mois de prison, à l’amende et aux frais, le tribunal ayant admis des circonstances atténuantes.

*

On s’occupa ensuite du cas de la fille Chauchon de Viens qui avait à répondre à la prévention qui pesait sur elle pour avoir outragé un des fonctionnaires publics, Barthélemy, greffier du tribunal. Cette fille, dont les propos grossiers et l’étrange conduite étaient bien connus des habitants d’Apt, avait publiquement apostrophé le greffier, l’avait traité de coquin, d’échappé de galères, lui avait reproché de l’avoir précédemment fait condamner à trois mois de prison.
Malgré ses dénégations et les bizarres explications qu’elle donna à l’audience du 2 janvier, elle se vit condamner à quatre mois de prison, à cent francs d’amende et aux dépens, les témoins entendus ayant tous raconté la scène scandaleuse qui s’était passée sous leurs yeux, à la porte des demoiselles Clément, buralistes, à la grand-rue d’Apt.
En sortant de l’audience, cette mendiante n’épargna pas ses invectives ni aux juges, ni aux huissiers, ni aux gendarmes, ni aux assistants.

  • Sources : Le Mercure aptésien, 10 janvier 1841, p. 4.

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Une altercation tourne au drame (Bonnieux, 26 juin 1840) https://www.geneprovence.com/une-altercation-tourne-au-drame-bonnieux-26-juin-1840/ https://www.geneprovence.com/une-altercation-tourne-au-drame-bonnieux-26-juin-1840/#respond Wed, 18 Dec 2024 05:30:20 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=23766 Le soleil d’un après-midi de juin illuminait les champs de blé de Bonnieux (Vaucluse) quand un événement tragique vint troubler la paisible routine des habitants. Au cœur de cette journée…

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Le soleil d’un après-midi de juin illuminait les champs de blé de Bonnieux (Vaucluse) quand un événement tragique vint troubler la paisible routine des habitants. Au cœur de cette journée estivale, une dispute éclata entre deux hommes, Stanislas Devaux et Xavier Chabaud. Le premier était cafetier, le second cultivateur.
Les deux hommes, qui travaillaient côte à côte dans un champ, se querellèrent pour une raison indéterminée. Leurs camarades, témoins de la scène, tentèrent de les séparer et de calmer les esprits. Ils y parvinrent momentanément, mais la tension était palpable.
Alors que le travail reprenait, Devaux, emporté par la colère, saisit sa faucille et s’en prit à Chabaud. D’un geste vif, il porta un coup violent à la cuisse de sa victime, lui infligeant une blessure profonde. Les autres moissonneurs, horrifiés, assistèrent impuissants à cette scène de violence.
Chabaud fut rapidement transporté sur une charrette à l’hôpital où il reçut les premiers soins. Sa vie n’était pas en danger, mais sa blessure nécessitait une longue convalescence. Quant à Devaux, il fut interpellé et écroué dans les prisons d’Apt.
Un détail troublant émerge de cette histoire : il semblerait que Devaux, après avoir commis son acte, ait été le premier à porter secours à sa victime. Il se serait agenouillé auprès de Chabaud, lui demandant pardon les larmes aux yeux.
  • Le Mercure aptésien, 5 juillet 1840, p. 3.
Faits divers de Bonnieux

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Le mort vivant de l’aqueduc (Apt, 23 juin 1840) https://www.geneprovence.com/le-mort-vivant-de-laqueduc-apt-23-juin-1840/ https://www.geneprovence.com/le-mort-vivant-de-laqueduc-apt-23-juin-1840/#respond Sun, 24 Nov 2024 05:30:04 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=23360 Le mystère de l’aqueduc Mardi 23 juin 1840, à 5 heures du matin, une rumeur sinistre se propagea dans les rues d’Apt (Vaucluse) : un homme avait été trouvé sans…

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Le mystère de l’aqueduc

Mardi 23 juin 1840, à 5 heures du matin, une rumeur sinistre se propagea dans les rues d’Apt (Vaucluse) : un homme avait été trouvé sans vie sur la promenade de la Madeleine. Aussitôt, les autorités se mirent en mouvement.
La police, accompagnée du médecin légiste et d’une procession funèbre, se dirigea vers le lieu du drame dans le but d’identifier le cadavre et de l’enlever.
Des témoins, des cantonniers qui empruntaient quotidiennement cette voie, avaient aperçu, à plusieurs reprises, un homme étendu sous un aqueduc. Au début, ils avaient cru qu’il dormait, épuisé par la fatigue. Mais au fil des jours, sa présence immobile les avait inquiétés. Ils avaient alors alerté les autorités.

Le réveil de l’inattendu

Sur place, le médecin légiste dut se faufiler sous l’aqueduc étroit pour examiner le corps. Avec précaution, il retourna la tête du défunt. À cet instant, un cri retentit : « Que me voulez-vous ? Que faites-vous là ? Si vous n’êtes pas aveugle, vous voyez que je dors. »
Stupéfaits, les témoins assistèrent à une scène surréaliste : un homme, vivant et en bonne santé, sortit de sa cachette sous l’aqueduc.
Cet individu expliqua qu’il avait choisi cet endroit insolite comme refuge. Il affirmait qu’il ne souhaitait pas être dérangé et qu’il ne comprenait pas pourquoi on voulait l’emmener ailleurs. Après quelques échanges houleux, le docteur sortit de l’aqueduc avec l’homme qui vint saluer la compagnie. C’était un jeune maraudeur qui ne demandait que de la tranquillité et de la discrétion.
Cette histoire, aussi étrange qu’ironique, fit rapidement le tour de la ville.
  • Le Mercure aptésien, 28 juin 1840, p. 4.

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Une tentative d’assassinat (Auribeau, 13 juin 1840) https://www.geneprovence.com/une-tentative-dassassinat-auribeau-13-juin-1840/ https://www.geneprovence.com/une-tentative-dassassinat-auribeau-13-juin-1840/#respond Wed, 13 Nov 2024 05:30:03 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=23204 Le samedi 13 juin 1840, le sieur Chauvet, un marchand de moutons de Cucuron, se rendait au marché d’Apt lorsqu’un drame inattendu vint troubler la quiétude des campagnes. Alors qu’il…

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Le samedi 13 juin 1840, le sieur Chauvet, un marchand de moutons de Cucuron, se rendait au marché d’Apt lorsqu’un drame inattendu vint troubler la quiétude des campagnes. Alors qu’il cheminait dans le Luberon, sur les hauteurs d’Auribeau, au quartier de la Fayette, un individu sortit des bois et le prit en embuscade.
Armé d’une arme de poing, l’agresseur tira à bout portant sur l’homme. La balle vint pénétrer son bras droit, le blessant grièvement. Le mulet, chargé d’une importante somme d’argent, 571 francs, s’emporta et s’enfuit dans la colline, empêchant ainsi le vol.
M. Chauvet reconnut parfaitement son agresseur qu’il connaissait mais il se refusa à le nommer auprès des autorités qui, alertées, se rendirent sur les lieux. Les gendarmes, accompagnés du procureur du roi et du juge d’instruction, ainsi que du greffier du tribunal et du lieutenant de gendarmerie d’Apt, procédèrent à un minutieux examen du chemin et de ses abords, mais aucun élément concret ne permit d’en apprendre davantage.
En outre, on ne retrouva ni le mulet ni l’argent.
Cette tentative d’assassinat, qui aurait pu tourner au drame, marqua les esprits. Elle témoignait d’une violence inattendue dans ce coin de campagne paisible.
  • Sources : Le Mercure aptésien, 21 juin 1840, p. 4.

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L’étrange visiteur de la ferme Jean (Lourmarin, 19 avril 1840) https://www.geneprovence.com/letrange-visiteur-de-la-ferme-jean-lourmarin-19-avril-1840/ https://www.geneprovence.com/letrange-visiteur-de-la-ferme-jean-lourmarin-19-avril-1840/#respond Wed, 25 Sep 2024 11:23:52 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=22385 Dans la nuit du 19 avril 1840, un incident inquiétant se produisit sur la route d’Apt, dans le terroir de Lourmarin (Vaucluse), à la maison de campagne de M. Jean,…

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Dans la nuit du 19 avril 1840, un incident inquiétant se produisit sur la route d’Apt, dans le terroir de Lourmarin (Vaucluse), à la maison de campagne de M. Jean, occupée par ses fermiers. Un certain Gautier, âgé de 29 ans et originaire d’Eygalayes (Drôme), fit une apparition des plus troublantes. Présumé atteint d’aliénation mentale, cet individu s’était déjà présenté à la ferme la veille pour demander l’hospitalité. Devant le refus des fermiers, il feignit de se retirer, mais revint sournoisement quelques heures plus tard, s’introduisant furtivement dans l’étable.
C’est seulement le lendemain que l’inquiétude grandit parmi les habitants de la ferme. Alors que le fermier était absent, sa femme aperçut Gautier au moment où il tentait de s’infiltrer dans leur demeure, soulevant une trappe dans l’espoir de pénétrer dans l’une des chambres. Saisie de frayeur, elle appela au secours, redoutant le pire. La menace devint palpable lorsque l’intrus fut découvert armé d’une fourche en fer, une arme improvisée mais néanmoins dangereuse.
La brigade de Lourmarin fut rapidement appelée pour mettre fin à cette scène d’épouvante. Gautier fut appréhendé et conduit dans les prisons d’Apt, où les autorités, en raison de son comportement erratique, conclurent à son transfert immédiat vers Eygalayes. Sur ordre du sous-préfet, il fut escorté sous bonne garde par les gendarmes, pour éviter tout autre danger pour la communauté.
  • Sources : Le Mercure aptésien, 26 avril 1840, p. 3.

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Un homme en état de bigamie (Apt, 21 avril 1840) https://www.geneprovence.com/un-homme-en-etat-de-bigamie-apt-21-avril-1840/ https://www.geneprovence.com/un-homme-en-etat-de-bigamie-apt-21-avril-1840/#respond Fri, 13 Sep 2024 15:41:46 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=22190 Le 21 avril 1840, un événement survint dans la commune d’Apt (Vaucluse) et fut le sujet de toutes les conversations, jetant l’effroi dans le quartier de la Poste aux lettres.…

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Le 21 avril 1840, un événement survint dans la commune d’Apt (Vaucluse) et fut le sujet de toutes les conversations, jetant l’effroi dans le quartier de la Poste aux lettres. Un certain Jules Chauvet, ouvrier cordonnier de 36 ans, né à Ribiers (Hautes-Alpes), et habitant Apt depuis 5 mois seulement dans la rue Neuve, s’était donné la mort dans la nuit à l’aide d’un couteau-stylet qu’il s’était plongé dans la poitrine.
L’homme s’était frappé dans son lit. Sa femme, qui dormait à côté de lui, déclara à la police n’avoir rien entendu et ne s’être aperçue de la mort de son mari que lorsque ses enfants, couchés près de là, l’avait réveillée. Elle retira elle-même le poignard de la poitrine de son mari et sortit de la maison. Le lieutenant de gendarmerie vint enquêter au petit matin et le cadavre fut transporté dans la chapelle du cimetière où l’autopsie eut lieu. L’arme avait traversé le sternum, pénétré jusque dans le péricarde, et fendu le ventricule du cœur.
Ce malheureux laissait cinq enfants en bas-âge, dont deux de sa femme illégitime, car il s’était rendu coupable du crime de bigamie et avait, à l’aide, dit-on, de faux papiers, contracté un second mariage devant l’état civil.

Informations généalogiques :
Jules Chauvet, né à Ribiers (05), 36 ans.
Époux de Marie-Marguerite Daumas, née à Sisteron (Basses-Alpes).

  • Sources : Le Mercure aptésien, 26 avril 1840, p. 3.
  • Registre d’état-civil de la commune d’Apt, Archives départementales de Vaucluse.

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