Le 21 avril 1840, un événement survint dans la commune d’Apt (Vaucluse) et fut le sujet de toutes les conversations, jetant l’effroi dans le quartier de la Poste aux lettres. Un certain Jules Chauvet, ouvrier cordonnier de 36 ans, né à Ribiers (Hautes-Alpes), et habitant Apt depuis 5 mois seulement dans la rue Neuve, s’était donné la mort dans la nuit à l’aide d’un couteau-stylet qu’il s’était plongé dans la poitrine.
L’homme s’était frappé dans son lit. Sa femme, qui dormait à côté de lui, déclara à la police n’avoir rien entendu et ne s’être aperçue de la mort de son mari que lorsque ses enfants, couchés près de là, l’avait réveillée. Elle retira elle-même le poignard de la poitrine de son mari et sortit de la maison. Le lieutenant de gendarmerie vint enquêter au petit matin et le cadavre fut transporté dans la chapelle du cimetière où l’autopsie eut lieu. L’arme avait traversé le sternum, pénétré jusque dans le péricarde, et fendu le ventricule du cœur.
Ce malheureux laissait cinq enfants en bas-âge, dont deux de sa femme illégitime, car il s’était rendu coupable du crime de bigamie et avait, à l’aide, dit-on, de faux papiers, contracté un second mariage devant l’état civil.
Informations généalogiques :
Jules Chauvet, né à Ribiers (05), 36 ans.
Époux de Marie-Marguerite Daumas, née à Sisteron (Basses-Alpes).
- Sources : Le Mercure aptésien, 26 avril 1840, p. 3.
- Registre d’état-civil de la commune d’Apt, Archives départementales de Vaucluse.