Correspondance épistolaire Archives - GénéProvence https://www.geneprovence.com/category/correspondance-epistolaire/ 500 ans de faits divers en Provence Thu, 03 Oct 2024 20:49:37 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.3 https://www.geneprovence.com/wp-content/uploads/2024/04/cropped-434541497_912630390609581_141579584347965292_n-32x32.png Correspondance épistolaire Archives - GénéProvence https://www.geneprovence.com/category/correspondance-epistolaire/ 32 32 Une attestation de moralité (Saumane, 1er septembre 1834) https://www.geneprovence.com/une-attestation-de-moralite-saumane-1er-septembre-1834/ https://www.geneprovence.com/une-attestation-de-moralite-saumane-1er-septembre-1834/#respond Sat, 01 Sep 2012 08:19:00 +0000 http://s430202914.onlinehome.fr/geneprovence/?p=14 Le document présenté ici est rédigé par le maire de Saumane, petit village des Alpes-de-Haute-Provence, abrité sur le versant sud de la montagne de Lure. Il consiste en une attestation de moralité dont la raison n'est pas connue. Faite en 1834, cette attestation survient 3 ans avant le mariage de celui dont elle est l'objet, Michel Eugène Blanc.

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Le document présenté ici est rédigé par le maire de Saumane, petit village des Alpes-de-Haute-Provence, abrité sur le versant sud de la montagne de Lure. Il consiste en une attestation de moralité dont la raison n’est pas connue. Faite en 1834, cette attestation survient 3 ans avant le mariage de celui dont elle est l’objet, Michel Eugène Blanc.
Il est possible qu’il s’agisse d’une attestation émise avant son départ à l’armée puisque celui-ci n’est alors âgé que de 19 ans.
Voici le contenu de ce document (cliquez sur les images pour les agrandir) :

Transcription

saumane1« Mairie de Saumane
« Nous Maire de la Commune de
« Saumane, département des Basses-Alpes,
« certifions en faveur de la vérité que
« Mr Michel Eugène Blanc né dans
« cette commune le 12 mars 1815 fils
« de Mr Joseph Michel Blanc notaire royal,
« et de dame Rosalie Rouchon, Est de
« Bonnes vie et mœurs, que ses antécédans
« ont toujours parlé en sa faveur, et que
« par ses principes politiques bien connus
« de nous il mérite l’attention l’estime et la confiance
« du gouvernement.
« En foi de quoi nous lui avons délivré
« le présent pour lui servir et valoir ce
« que de raison.

« à Saumane le 1er 7bre 1834.
« Vial maire »

Analyse du document

On remarque l’écriture et l’orthographe parfaite témoignant du niveau d’instruction de son auteur malgré un usage aléatoire des signes de ponctuation. Sa transcription est très simple et il n’est pas nécessaire d’avoir des connaissances poussées en paléographie pour en faire une lecture.
On notera toutefois l’emploi des majuscules à des mots que l’on veut accentuer (Est de Bonnes vie et mœurs).
Notez aussi la forme de certaines lettres, comme le R majuscule caractéristique de l’époque.

Forme du R en capitale
Forme du R en capitale

La forme du n bas de casse interpelle : l’auteur ne le trace pas toujours de la même manière. Voyez comment il l’écrit dans le mot Eugène, puis dans le mot Blanc :

Variantes du n bas de casse.
Variantes du n bas de casse.

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Réception d’un mandat – Lettre d’Avignon à Céreste (2 mars 1858) https://www.geneprovence.com/reception-dun-mandat-lettre-davignon-a-cereste-2-mars-1858/ https://www.geneprovence.com/reception-dun-mandat-lettre-davignon-a-cereste-2-mars-1858/#respond Sat, 21 Jul 2012 23:01:00 +0000 http://s430202914.onlinehome.fr/geneprovence/?p=36 La lettre que nous considérons aujourd'hui est un document écrit le 3 mars 1858. Il s'agit d'une lettre à la pliure audacieuse dont l'expéditeur, Louis Calvet d'Avignon, accuse réception d'un mandat émis par M. Regne (faut-il lire Reyne, un patronyme présent dans la région de Céreste ?), un marchand de bois de Céreste (Alpes-de-Haute-Provence).

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La lettre que nous considérons aujourd’hui est un document écrit le 3 mars 1858. Il s’agit d’une lettre à la pliure audacieuse dont l’expéditeur, Louis Calvet d’Avignon, accuse réception d’un mandat émis par M. Regne (faut-il lire Reyne, un patronyme présent dans la région de Céreste ?), un marchand de bois de Céreste (Alpes-de-Haute-Provence).

cereste1

Voici le contenu de cette courte lettre

cereste2

Avignon le 2 mars 1858
Monsieur
Je réponds à votre honorée du 27 la qu’elle que vous me dittes que vous m’envoyez par la poste 476 francs que nous avons reçu par les conducteurs de Poulin Martin.
Nous avons fait bon accueil à votre mandat que je vous envoie ici dans cette lettre ci inclus.
Dans l’attente d’avoir le plaisir de vous voir
Je vous salue respectueusement.
P.M.P.
[Calvet Louis]

 

Une courte analyse

La lettre est courte et l’écriture est de très bonne qualité, bien que l’on constate quelques fautes d’orthographe.
La tournure « votre honorée du 27 la qu’elle que vous me dittes » est évidemment erronée mais ne remet pas en question l’instruction de son auteur. Bien au contraire, Louis Calvet sait écrire très correctement quoique son style est empreint de tournures empruntées à la langue parlée.
Notez aussi la belle écriture des majuscules en début de phrase. L’homme accorde visiblement beaucoup d’attention à sa manière d’écrire. (Vous pouvez cliquer sur les images pour les agrandir.)

cereste3

Une recherche sur Martin Poulin ne donnant rien, je fais appel à vous pour m’apprendre qui était cet Avignonais.
  • Sources : archives personnelles de l’auteur

 

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Une lettre au maire de Maussane (Arles – Maussane, 3 décembre 1868) https://www.geneprovence.com/une-lettre-au-maire-de-maussane-arles-maussane-3-decembre-1868/ https://www.geneprovence.com/une-lettre-au-maire-de-maussane-arles-maussane-3-decembre-1868/#respond Sat, 26 Sep 2009 01:01:00 +0000 http://s430202914.onlinehome.fr/geneprovence/?p=544 La lettre qui suit est à l'image de nombreuses lettres que nous avons considérées les mois précédents : un homme n'a pas été payé et demande réparation. Ici, nous sommes en présence d'une lettre de Marcellin Raynaud. Ce Marcellin Raynaud se trouve être marchand de bois ; il est donc en mesure d'écrire sa lettre sur une feuille de sa production propre.

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maussanelettre1

La lettre qui suit est à l’image de nombreuses lettres que nous avons considérées les mois précédents : un homme n’a pas été payé et demande réparation. Ici, nous sommes en présence d’une lettre de Marcellin Raynaud. Ce Marcellin Raynaud se trouve être marchand de bois ; il est donc en mesure d’écrire sa lettre sur une feuille de sa production propre.
Voici le contenu de sa lettre.

 

« Trinquetaille le 3 décembre 1868
Monsieur Delespine, maire à Maussane,
maussanelettreAyant fait toutes les fournitures de bois pour la construction de la mairie de Maussane au sieur Gustave Germond le maître maçon depuis le mois de juin écoulé, j’ai réclamé à ce dernier le paiement et il m’a dit que depuis cette époque il n’avait plus touché aucun mandat de la mairie ; veuillez être assez bon Monsieur le Maire de me dire si cela est car il ne me semble pas possible que depuis cette époque il n’est plus touché de mandat vu que le travail doit être terminé ; ces jours-ci j’ai reçu une lettre de Monsieur Germond me disant qu’il devait toucher un mandat à la fin du mois de novembre et qu’il viendrait me solder mon compte ; ainsi Monsieur le Maire je viens vous prier d’être assez bon de me donner des renseignements pour voir si Monsieur Germond n’a plus touché de mandat depuis le mois de juin comme il me le dit ; et dans le cas qu’il n’en aurait pas touché me fixer à peu près l’époque qu’il pourra en toucher un à seule fin de me faire régler par Mr Germond.
maussanelettre2Pardon Monsieur le Maire de la peine que je vous donne et merci d’avance.
Dans l’attente d’être honoré d’une réponse au plus tôt
Veuillez me croire votre très humble et dévoué serviteur.
Raynaud Marcellin M[archa]nd de bois, faubourg Trinquetaille, à Arles sur Rhône. »

Le texte est écrit dans un français très correct et l’orthographe est tout aussi correcte.

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Les travaux à la bastide de M. Garidel (Lettre de Mane à Aix, 16 avril 1867) https://www.geneprovence.com/les-travaux-a-la-bastide-de-m-garidel-lettre-de-mane-a-aix-16-avril-1867/ https://www.geneprovence.com/les-travaux-a-la-bastide-de-m-garidel-lettre-de-mane-a-aix-16-avril-1867/#respond Sun, 01 Jun 2008 00:55:00 +0000 http://s430202914.onlinehome.fr/geneprovence/?p=790 Le document qui suit est une lettre datée du 16 avril 1867, en provenance de Mane, un village des Alpes-de-Haute-Provence. L'auteur, dénommé Arniaud, est ce que nous pourrions appeler un travailleur. Il semble proposer régulièrement ses services à M. Garidel, un bourgeois d'Aix-en-Provence, qui possède une bastide dans la région de Mane.

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Le document qui suit est une lettre datée du 16 avril 1867, en provenance de Mane, un village des Alpes-de-Haute-Provence. L’auteur, dénommé Arniaud, est ce que nous pourrions appeler un travailleur. Il semble proposer régulièrement ses services à M. Garidel, un bourgeois d’Aix-en-Provence, qui possède une bastide dans la région de Mane. La présente lettre, écrite sur papier Bath*, évoque les soucis d’un nommé Aillaud, de Mane, qui souhaite travailler à la bastide de Garidel. doit une somme importante à Garidel. Il s’agit peut-être de la bastide que son ancêtre avait fait construire à Villemus et dont une lettre du 13 novembre 1814 témoignait. Peut-être Arniaud se sent-il quelque peu responsable du non-remboursement de la somme due (a-t-il lui-même réalisé la vente pour le compte de Garidel ?), car il charge nettement Aillaud.

(Cliquez sur les images pour les agrandir.)

Sur l’enveloppe, l’adresse du destinataire :doc0508a
Monsieur Garidel, rue d’Italie n° 12, à Aix

« Mane, mardi 16 avril 1867
Monsieur, doc0508bAillaud m’a parlé plusieurs fois de l’espérance que vous lui donnâtes la dernière fois qu’il a été à Aix, de lui faire réparer au beau temps une chambre à la Grand-Bastide.
L’époque étant arrivée, il me rappela la chose mercredi, en passant au ménage, à mon retour de Reillanne : sur quoi j’ai fait venir le maçon sur les lieux et après avoir examiné les réparations il en a porté la dépense de 50 à 55 fran[c]s.
doc0508c Veuillez, Monsieur, me faire connaître vos intentions à ce sujet et je m’y conformerai.
Aillaud me dit mercredi qu’il n’était pas sur d’aller à la foire du Jeudi-Saint à Aix par la raison que les moutons ne sont pas encore bien prêts, qu’au reste cette foire n’est guère bonne que pour la vente des boeufs. Il devait venir hier à notre foire de Mane pour m[‘]en mieux assurer. Il paraît que le temps à la pluie l’en a empêché, car je ne l’ai pas vu. Serait-ce une échappatoire pour se le servir plus longtemps et retarder le paiement des 7628 fr 50 qu’il vous doit de la vente des 162 charges 3 panaux de blé dont 17 ch. 3 pan. du président, que je lui ai vendu à raison de 47 par charge le 31 Xbre** expiré et sur lesquelles il a déjà pour les 4 mois de délai qui vont expirer*** un intérêt gagné à votre préjudice de 127,12 c., je ne sais. Quoiqu’il en soit, je trouve qu’il est un peu long. Les blés ici se vendent toujours de 44 à 46 fr. par charge.

Veuillez agréer l’hommage du profond respect avec lequel nous sommes, ma femme et moi, Monsieur,
Vos très humbles et très obéissants.doc0508a1

ARNIAUD »

 


* Le papier Bath est un papier à lettres très usité pour les correspondances au cours du XIXe siècle. De format 22,86 x 17,78 cm, il était généralement de couleur bleue, d’où son surnom de « petit bleu ». Celui qui nous intéresse ici est blanc.
** 31 décembre 1866.
*** Au 30 avril 1867, soit dans 4 mois.

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Des oiseaux à la pension (Lettre de Forcalquier à Pertuis, 4 octobre 1819) https://www.geneprovence.com/des-oiseaux-a-la-pension-lettre-de-forcalquier-a-pertuis-4-octobre-1819/ https://www.geneprovence.com/des-oiseaux-a-la-pension-lettre-de-forcalquier-a-pertuis-4-octobre-1819/#respond Tue, 01 Apr 2008 09:59:00 +0000 http://s430202914.onlinehome.fr/geneprovence/?p=841 La lettre qui suit a été écrite le 4 octobre 1819 à Forcalquier par Eugène Cornarel, à destination de sa mère, Mme Cornarel, née Roquesante. Le contexte laisse globalement deviner la situation d'un jeune homme en pension dans un collège religieux, semble-t-il, et passionné d'aviculture. Il écrit à sa mère pour lui demander de lui envoyer des oiseaux.

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La lettre qui suit a été écrite le 4 octobre 1819 à Forcalquier par Eugène Cornarel, à destination de sa mère, Mme Cornarel, née Roquesante. Le contexte laisse globalement deviner la situation d’un jeune homme en pension dans un collège religieux, semble-t-il, et passionné d’aviculture. Il écrit à sa mère pour lui demander de lui envoyer des oiseaux.
L’écriture est très lisible et d’une orthographe très correcte. Il s’agit d’un jeune homme d’une culture évidente.

Forcalquier le 4 8bre 1819.

pigeon-blanc-femme-1819

Chère maman,
Je prends la plume pour te dire un mot par le retour de Mr Dugas qui a ramené ses enfans avant-hier. On m’a dit que peut-être on mettroit les cinquièmes avec les petits et que par conséquent la huitième, la septième, la sixième, et la cinquième formeroient la division des petits, cela me fait déjà ennuyer.
Je te prie de m’envoyer toutes les fois que tu pourras des bêtes de quelque espèce qu’elles soient. Fais-moi chercher des écureuils où du moins un, envoie-moi, s’il-te-plaît, par la première occasion deux pigeons des plus jolis que tu trouveras dans la maison où dans la campagne. Si tu peux, fais qu’ils soient blancs et bien minsses. Envoie-moi aussi si tu peux un pigeon-patu (1). Fais-moi chercher, je te prie, des tourterelles et des collombes avec tout les oise[a]ux jolis que tu trouveras, mais je ne veux pas qu’ils te coûtent cher. Fais ce que je t’ai prié de faire dans ma dernière lettre.
Écris, je te prie, à Mr Dutems et à Mr de Raze pour qu’ils aient la bonté de me faire faire la cabane qu’ils t’ont promise. Pour acheter les oiseaux, puise sur mes fonds et envoie-moi aussi de la graine qu’on appelle pesolle et que les pigeons mangent cela. Tu te le feras donner à papa de ma part.
Je suis tout à fait consolé. j’ai répondu à Julliany. Mon canari et le chardonneret d’Édouard se portent bien. L’on est content de moi à ce que je crois. M. Bayard, qui est mon professeur maintenant dans le temps des vacansses semble s’attacher un peu à moi et, quoique je n’ai pas travaillé tout le temps de la semaine parce que je n’avois pas mes livres, m’a donné un satisfecit parce que j’ai bien fait ce que j’ai fait.
Envoie-moi les livres que je t’ai demandé. Édouard et Jules Bonnaud se portent bien. Ils te font bien des compliments. Je ne sais pas si tu fais vers les une heure la prière dont nous étions convenus qui est un pater et un ave quoique j’ai le bonheur de rester toujours où je suis, et de même je ne sais si tu n’as pas oublié de m’envoyer le baiser dont nous étions convenus.
Ne manque pas de rappeler à Caroline la prière pour papa qui est Souvenez-vous, ou bien, en latin, Memoriam.
On commence déjà à en chasser. Je ne sais pas si Jules ne sera pas du nombre, n’en dise rien. Peut-être tu trouveras à Aix des tourterelles chez quelque oiseleur. Fais bien des compliments à papa, à mes soeurs, et à tous nos parents et amis. Adieu encore une fois.
Ton bon fils.
Eugène Cornarel
PS. : Je viens de recevoir ta lettre et ton panier il n’y a qu’un moment. Je te remercie bien de tout ce que tu m’as dit et de tout ce que tu m’as envoyé. Envoie-moi aussi si tu peux une ou deux perdrix. Ce matin, un écureuil a mangé la tête à une tourterelle qui étoit superbe. C’étoit la plus jolie de toutes celles de la pension. je te répondrai plus au long dans ma première lettre.

PS. 2 : Il me semble que Mr Dutems se reffroidit un peu envers moi. Je ne sais si c’est par rapport au canari, que nous lui avons dit s’il aurait la bonté de le garder dans sa chambre et qu’ensuite nous l’avons mis dans celle de Mr Coulom. Mr Coulom a eu la bonté de me donner un nouvel habitant qu’il a pris dans le jardin et que je lui garde dans ma cache. Ce qui disparoit le plus vite, ce sont les biscuits car le canari les aime beaucoup. Je m’apperçois que de temps en temps il y a de gros ra[t]s comme ceux que Mr Coulom vous a nommés qui viennent manger le sucre qui étoit accroché à la cage. Maintenant l’on a ôté les caisses que nous avions à notre lit. Quand à la caisse on l’a mise la haut avec ma ma[l]le. j’y suis allé, j’ai pris ma cais[s]e par contrebande et j’ai l’ai portée sous mon lit. Quand Mr Deraze l’a vu, il s’est mis à rire et m’a laissé ma caisse ; mais quand à ce qui étoit dedans je ne l’ai plus vu. On m’a dit que ce devoit être à la lingerie dans ma case : mais cela n’y étoit. Ensuite l’on m’a dit que Mr Deraz savoit où cela étoit.
Je te fais passer ma lettre par […] et par chez Mariette Lati. Dans ce momment même où je te mets ces dernières lettres, il fait un grand orage. Il pleut depuis hier au soir. Il tombe aussi de la grelle. Mais pas boucoup cependant. Envoie-moi aussi mon chardoneret d’Alfrède aussi que les pigeons et toutes les bêtes que tu auras par le retour de Victor Diolouffet et qui doit être bientôt.

PS. 3 : Pardonne moi mon écriture, car elle est très mauvaise. Ton bon ami pour la vie, Eugène Cornarel.

Note
(1) « Pattu » désigne un pigeon dont les pattes sont couvertes de plumes.
  • Sources : Archives personnelles de l’auteur.

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Candidature à un poste de maître d’école (Auriol, 1775) https://www.geneprovence.com/candidature-a-un-poste-de-maitre-decole-auriol-1775/ https://www.geneprovence.com/candidature-a-un-poste-de-maitre-decole-auriol-1775/#respond Sat, 01 Mar 2008 09:11:00 +0000 http://s430202914.onlinehome.fr/geneprovence/?p=862 Marseille, une maison vis à vis de l’hôpital du Saint-Esprit ; l’atelier d’un artisan. Nous sommes chez monsieur Pin, menuisier.M. Bellamy rédige une lettre destinée aux conseillers d’Auriol. Il a appris que cette ville a besoin d’un maître d’école.

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adresseMarseille, une maison vis à vis de l’hôpital du Saint-Esprit ; l’atelier d’un artisan.
Nous sommes chez monsieur Pin, menuisier.M. Bellamy rédige une lettre destinée aux conseillers d’Auriol. Il a appris que cette ville a besoin d’un maître d’école. Sur la table, à côté de l’encrier, des certificats de notables de Marseille, des approbations des évêques d’Aix et de Cavaillon prouvant ses compétences.
M. Bellamy a besoin de ce poste pour gagner son pain.
M. Bellamy doit convaincre les conseillers. Que saura-t-il apporter aux enfants des bourgeois auriolais ? Il fait un brouillon, barre, recommence. Sa lettre doit être belle et claire.Voilà. Il est satisfait et va recopier sa demande près de la fenêtre, par où le jour entre dans cette chambre où il a pris pension avec sa seule malle pour richesse.
Il s’applique, de sa plus belle plume, à bien former les lettres, à écrire régulièrement, sans tache ni rature… ayansCette lettre est un peu une preuve de son savoir-faire…
« […] Je vous offre mes services ; outre la lecture, l’écriture et l’arithmetique que j’enseigne, je donne aussi des principes de latinité aux enfans des Bourgeois, je leur apprends la fable, l’histoire et la Mythologie, qui ouvrent beaucoup l’esprit de la jeunesse, en leur proposant des exemples de vertus à imiter, et de vices a fuir. Je leur apprends de plus à lire dans les anciens contrats et a dechifrer les vieilles Écritures. »

Lieu date, et signature.

Ah, peut-être lui faut-il rajouter au bas de sa lettre quelques précisions importantes ?

D’abord sa disponibilité :

« À tous évenement, si l’on veut me venir prendre avec une monture, je suis prest à partir avec ma male : je vis dans le Celibat. »
« Si vous aviés changé de sentiment, et que vous sçussiés quelques paroisse voisine et amie de la vôtre, qui fût dans la peine de trouver un Regent, vous l’obligeriés ainsi que moi, en voulant bien prendre la peine de lui faire part de mes intentions. »

M. Bellamy peut plier sa lettre. Pourtant, il se ravise. Il a oublié quelque chose : un petit plus qu’il saurait apporter à ses élèves :
jenseigne« J’enseigne l’accent français peu usité en Provence »…

Françoise Suzanne

 

Source : Archives municipales d’Auriol.
Françoise Suzanne est l’auteur de Histoires d’inventaires, auto-éd., 2007.

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Une lettre d’Arles (juillet 1823) https://www.geneprovence.com/une-lettre-darles-juillet-1823/ https://www.geneprovence.com/une-lettre-darles-juillet-1823/#respond Sat, 13 Jan 2007 07:25:00 +0000 http://s430202914.onlinehome.fr/geneprovence/?p=1210 Sources : Archives personnelles de l'auteur. Une lettre, expédiée fin juillet 1823, et dont l'adresse indique : "A Monsieur Chevojon fils patron faux-bourg St George À Seurre Côte d'Ôr" Plus exactement, lisons : "À M.

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  • Sources : Archives personnelles de l’auteur.

adresseA01Une lettre, expédiée fin juillet 1823, et dont l’adresse indique :

« A Monsieur Chevojon fils patron faux-bourg St George
À Seurre
Côte d’Ôr »

Plus exactement, lisons :

« À M. Chevojon fils, patron,
Faubourg Saint-Georges,
SEURRE (Côte-d’Or) »

Seurre est une petite ville de Côte-d’Or, située à environ quarante kilomètres à l’ouest de Dôle (Jura) et trente à l’est de Beaune (Côte-d’Or).

1. « Arles le … juillet 1823,
2. Mon cher Chevojon fils,
3. Je reçois à l’instant avec plaisir ta lettre de Châlons,
4. 26 cour[an]t. Je suis aise que tu ayes profité de la crüe, si tu
5. t’est rendu à Lyon. Je pense que tu auras dit au père
6. Chavanne de faire sortir le soir, pour soulager, sa savoyarde,
7. ce que je lui écris aujourd’hui.
8. J’aurais été rendu à Seurre le 12 du cour[an]t si ma savoyarde
9. saisie n’avoit pas été rendue à Lyon. Maintenant, je resterai
10. pour la vendre.
11. Tu trouveras chez Mr Cordelier 350 francs en attendant
12. que je sois de retour. J’aurai fini d’embarquer mes
13. soies le 6 août.
14. Je te salue

J. B. CELLARD, fils aîné.

Il semble que Cellard adresse cette lettre à un associé resté au pays, en Côte-d’Or. La profession de colporteur exigeait de longs déplacements durant parfois des saisons entières.

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La taille des arbres – Lettre de Céreste à Reillanne (10 février 1853) https://www.geneprovence.com/la-taille-des-arbres-lettre-de-cereste-a-reillanne-10-fevrier-1853/ https://www.geneprovence.com/la-taille-des-arbres-lettre-de-cereste-a-reillanne-10-fevrier-1853/#respond Sat, 13 Jan 2007 06:40:00 +0000 http://s430202914.onlinehome.fr/geneprovence/?p=1213 Sources : Archives personnelles de l'auteur. Une lettre, écrite le jeudi 10 février 1853 et expédiée le samedi 12, et dont l'adresse indique : "À Monsieur Monsieur Miane père de Monsieur Miane notaire à Reillanne" L'expéditeur écrit de Céreste (Alpes-de-Haute-Provence) à destination de Reillanne, même département, situé à environ 8 kilomètres à l'est.

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  • Sources : Archives personnelles de l’auteur.

envA07Une lettre, écrite le jeudi 10 février 1853 et expédiée le samedi 12, et dont l’adresse indique :

« À Monsieur
Monsieur Miane père

de Monsieur Miane notaire

à Reillanne »

L’expéditeur écrit de Céreste (Alpes-de-Haute-Provence) à destination de Reillanne, même département, situé à environ 8 kilomètres à l’est. Cette lettre présente un moment de vie quotidienne particulièrement charmant : la période de la taille des arbres.

 

a071. « Céreste le 10 février 1853.,
2. Monsieur,
3. Ne pouvant me rendre à Reillanne pour
4. raison d’affaire, je viens par la présente vous
5. prévenir que je me rendrai chez vous pour
6. tailler vos arbres, ainsi que je vous le promis
7. l’année dernière, après avoir taillé vos mûriers
8. sur la fin de la semaine prochaine , si toutefois
9. vous aviez changé d’idée là-dessus, ayez la bonté
10. de m’en informer au plus tôt, à mon
11. domicile à Maubec (Vaucluse) , et dans ce
12. cas je ne prendrais pas la peine de venir à
13. Reillanne.
14. Votre tout dévoué serviteur

MATHIEU Jean Claude »

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Construction d’une bastide à Villemus – Lettre de Forcalquier à Aix-en-Provence (13 novembre 1814) https://www.geneprovence.com/construction-dune-bastide-a-villemus-lettre-de-forcalquier-a-aix-en-provence-13-novembre-1814/ https://www.geneprovence.com/construction-dune-bastide-a-villemus-lettre-de-forcalquier-a-aix-en-provence-13-novembre-1814/#respond Sat, 13 Jan 2007 05:26:00 +0000 http://s430202914.onlinehome.fr/geneprovence/?p=1220 Sources : Archives personnelles de l'auteur. Photographie : © Jean Marie Desbois, 2001. Une lettre, écrite le 13 novembre 1814 et dont l'adresse indique : "Monsieur de Garidel, ancien magistra, à Aix (Dépt des Bouches du Rhone)." Le document comporte deux pages écrites lisiblement et avec une orthographe de belle qualité. L'expéditeur, M.

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  • Sources : Archives personnelles de l’auteur.
  • Photographie : © Jean Marie Desbois, 2001.
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Une lettre, écrite le 13 novembre 1814 et dont l’adresse indique : « Monsieur de Garidel, ancien magistra, à Aix (Dépt des Bouches du Rhone). » Le document comporte deux pages écrites lisiblement et avec une orthographe de belle qualité.
L’expéditeur, M. Aubert, écrit de Forcalquier (Alpes-de-Haute-Provence) à destination d’Aix-en-Provence, à un notable qui se fait construire une bastide à Villemus (Alpes-de-Haute-Provence). Aubert est visiblement maître-d’oeuvre et Garidel souhaite être mis au courant des avancées. Le maçon, un certain Turcan, a réalisé un très bon travail, même si un détail mérite d’être revu.
Ce document est passionnant car il nous plonge dans le domaine de la maçonnerie et nous éclaire sur la façon dont étaient construites les bastides de Haute-Provence au début du XIXe siècle.
Forcalquier, le 13 9bre 1814
Monsieur,
D’après la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire de Villemus en date du 6 9bre dernier, je me suis transporté audit Villemus quelques jours après mon arrivée de Sisteron. Je fis avertir votre chargé d’affaires pour qu’il fut présent à la vérification de votre bâtiment, afin d’avoir avec lui une conférence particulière, dans laquelle il m’a assuré que Turcan avait exactement suivi les ordres qu’il avait reçu de moi lors de ma dernière visite, avant mon départ pour Sisteron. J’ai ensuite fait la vérification de chaque article. J’ai reconnu que Turcan s’était assez bien conformé aux clauses et conditions de chaque article du devis relativement aux matériaux. Les cloisons sont bien faites et solides, le plâtre blanc est beau et bien employé. Les planchers sont bien faits et bien carrelés; Turcan a employé, d’après ce que votre chargé d’affaires m’a dit en sa présence, quelque peu du mortier pour ébaucher les anses paniers. Ce mélange avec du plâtre ne nuit point à la solidité de l’ouvrage lorsque l’emploi en est fait à propos. L’escalier est bien fait, la rampe est solide. Enfin, dans tout votre bâtiment, il n’y a qu’un seul article qui mérite d’être censuré : c’est le lait de chaux passé au pinceau sur les parois des murs de la cage de l’escalier, qu’il n’est pas bien uni. Cet article est peu de chose. C’est à vous à l’admettre ou à le rejeter, si vous n’en êtes pas content.
doc4Turcan a posé les pitons des alcôves et ceux des fenêtres, les tourniquets des contrevents et le gond de la porte de l’une des chambres des domestiques. Le tout s’est fait en ma présence, car je ne suis parti que lorsqu’il n’y a plus rien eu à faire.
Ledit Turcan fait une réclamation relative au temps qu’il a été obligé d’employer lui-même pour équarrir les bois de l’escalier et les poutres des planchers, qu’il évalue à dix francs. Votre chargé d’affaires a dit en ma présence qu’il était vrai qu’il lui avait dit de le faire, attendu qu’il ne pouvoit alors avoir un charpentier pour faire ces équarrissages et qu’on lui en tiendrait compte. Je pense que la demande de Turcan peut se compenser avec l’article des parois des murs de la cage de l’escalier qui a été mal fait.
J’ai révisé et corrigé le rôle du serrurier, après m’être assuré des nombres et des longueurs. Quant au poids des pentures [?], j’en étois assuré d’avance, puisque j’avois eu soin de prendre une note des différentes pesées. Vous trouverez ci-joint un état que j’ai fait moi-même et duquel j’ai donné connaissance au serrurier.
Je suis fâché que vous n’ayez point approuvé les pentures de la porte d’entrée. J’ai cru bien faire en suivant les intentions de feu M. Detaud et les miennes. J’ai l’honneur de vous observer que la qualité de fer que j’ai fait employer est celle dont on fait usage pour les principales fermetures d’un bâtiment, non seulement pour soutenir le poids, mais encore pour leur conservation. Quant aux arcs-boutants, je conviens qu’ils sont un peu trop forts ; le serrurier les avoit fait à mon insu. Je les examina au moment qu’on étoit venu les prendre pour les porter à Villemus. Cela fut cause que je consentis à les laisser tels qu’ils étoient, pour ne point retarder la pose de la fermeture, qui ne gagnait rien, n’étant point en place. J’ai cru devoir laisser en place ces mêmes arcs-boutants, attendu que les cramps [?] des anneaux qui les soutiennent sont longs et très solidement scellés dans le piedroit de la baie de la dite porte et, pour les enlever, il faudrait nécessairement dégrader le dit piedroit. D’ailleurs, l’économie ne pourroit consister qu’à sept ou huit livres fer, car il faut que tout soit la proportion. Si, d’après mes observations, vous persistez dans l’intention de les faire enlever, je vous prie de m’en faire part.
L’indemnité que je retiens pour frais de plan, de devis et de direction des ouvrages dont je suis chargé, et suivant l’usage, est de cinq pour cent de toute la dépense. Vous n’en paierez pas plus, quoique votre bâtiment soit à deux lieues de ma résidence.
J’évalue en total la dépense de votre bâtiment à 5 720 francs pour le vingtième, ou 5 %
286 francs
Reçu 150
Reste du 136
J’ai l’honneur d’être avec respect
Monsieur

Votre très humble et très obéissant serviteur

[AUBERT]

Pour des commentaires ou des corrections, n’hésitez pas à laisser un message en cliquant ci-dessous. Si vous connaissez la localisation exacte de ce bâtiment, pourrez-vous m’en avertir?

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lettre-chaixCette belle lettre manuscrite me fut communiquée au printemps 2004. Je fus ému de lire les mots écrits dans un français imparfait par nos cousins d’Amérique. L’auteur est, semble-t-il, une certaine Adele Chaix. Elle est probablement l’épouse d’un Chaix, peut-être bien Fidèle Chaix, résidant à Oakland (Californie). Comme on le remarquera, en 1918, les Français comme les Américains souffraient de la Grande Guerre…
Voici la retranscription intégrale du document :

chaix-oaklandOakland, le 14 février 1918,
Cher neveu,

Nous avons reçu ta lettre carte quelle nous a fait bien plaisir et surtout de te savoir encore vivant, car tous ne peuvent en dire autant après une si longue période de guerre, sans sortir sain et sauf et avoir passé le temps que tous les guerriers vous avez passé.
Quant à moi, je ne peux en dire autant. J’avais deux frères à la guerre, un qui était parti d’ici et un autre qui était en France. Celui qui est parti d’ici il a été tué au champ de bataille le 31 octobre en Belgique.
Ici nous sommes tous bien et nous désiron que tu soit de même. Enfin nous avons la fin de la guerre depuis si longtemps désiré, mais on ne sais pas si sa sera pour lonptent d’après les papiers enfin il y en aurait assez. Nous regrettons bien de t’écrire sans rien t’envoyer, mais en ce moment il y a ton oncle qui ne travaille pas, et je ne sais quand il travaillera encore. En se moment les affaires ne marchent guère alors sa ne va pas.
Le bonjour de toute la famille.
Ton oncle, tante et cousines, Éléonore, Irma, Adèle.

Aux plaisirs de te relire aux plutot.

Mrs. A. Chaix
2826 Myrtle Street
Oakland

On trouvait jointe à la lettre une photographie représentant sans doute les petites Éléonore et Irma, Américaines de naissance et dont la reproduction figure ci-contre.

Voir aussi :
Chaix-Michel (1888-1904), l’épopée américaine

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