Instruction Archives - GénéProvence https://www.geneprovence.com/category/instruction/ 500 ans de faits divers en Provence Sat, 21 Sep 2024 09:15:55 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.3 https://www.geneprovence.com/wp-content/uploads/2024/04/cropped-434541497_912630390609581_141579584347965292_n-32x32.png Instruction Archives - GénéProvence https://www.geneprovence.com/category/instruction/ 32 32 L’accident du maître d’école (Apt, 31 octobre 1776) https://www.geneprovence.com/laccident-du-maitre-decole-apt-31-octobre-1776/ https://www.geneprovence.com/laccident-du-maitre-decole-apt-31-octobre-1776/#respond Tue, 13 Aug 2024 18:17:43 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=21804 « L’an mil sept cent soixante et seize et le premier novembre, fut enseveli aux Cordeliers, mort le jour précédent, muni de l’extrême-onction, âgé d’environ soixante ans, sieur Honoré Geoffroy, qu’on…

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« L’an mil sept cent soixante et seize et le premier novembre, fut enseveli aux Cordeliers, mort le jour précédent, muni de l’extrême-onction, âgé d’environ soixante ans, sieur Honoré Geoffroy, qu’on nous a dit être du lieu de La Roque-[d’Anthéron], diocèse d’Aix.
Il faisait fonction de maître d’école à la paroisse de Castellet[-en-Luberon], en ce diocèse, et se trouvant ici en passant pour affaires, il a été surpris d’un accident.
Témoins les soussignés. »
[Beauchamp curé]
  • Registre paroissial d’Apt, Archives départementales de Vaucluse.

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Émeutes à l’école des Arts-et-Métiers (Aix-en-Provence, 31 décembre 1847-3 janvier 1848) https://www.geneprovence.com/emeutes-a-lecole-des-arts-et-metiers-aix-en-provence-31-decembre-1847-3-janvier-1848/ https://www.geneprovence.com/emeutes-a-lecole-des-arts-et-metiers-aix-en-provence-31-decembre-1847-3-janvier-1848/#respond Fri, 09 Aug 2024 19:49:48 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=21739 De graves désordres éclatèrent à Aix-en-Provence, à l’École royale des Arts-et-Métiers entre le 31 décembre 1847 et le 2 janvier 1848. Depuis longtemps, les élèves avaient fait un complot pour…

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De graves désordres éclatèrent à Aix-en-Provence, à l’École royale des Arts-et-Métiers entre le 31 décembre 1847 et le 2 janvier 1848.
Depuis longtemps, les élèves avaient fait un complot pour se débarrasser d’un surveillant qui maintenait rigoureusement la discipline.
Ils profitèrent de la nuit du 31 décembre, où il était d’usage de souhaiter la bienvenue aux élèves de première année en les poursuivant dans les couloirs à coups de traversins.
Les mutins, drapés dans leurs couvertures et la tête enveloppée dans leurs draps de lit, se ruèrent dans la chambre du surveillant et la mirent au pillage.
Menacé, l’homme, qui avait cherché refuge dans la chambre du surveillant en chef, sauta par la croisée au moment où l’on enfonçait la porte à coups de pierres. Il s’enfuit chez le directeur, où l’on n’osa pas le poursuivre.
Le désordre continua toute la nuit. Les élèves avaient jeté les lampes par la fenêtre. Le directeur, quant à lui, avait rassemblé autour de lui tout le personnel de l’établissement. Tous se tenaient prêts à repousser toute violence qui aurait lieu.
Le lendemain, 1er janvier, on devait donner aux élèves des galons d’or au lieu de ceux de laine. On leur refusa cette récompense et ils renvoyèrent avec dédain les habits portant ces derniers galons, disant qu’ils n’en voulaient pas. Cependant, la journée fut assez paisible.
Le 2 janvier était un dimanche. Dans l’après-midi, toute l’école fut conduite en promenade au Jas-de-Bouffan, mais les élèves se révoltèrent de nouveau.
Abandonnant leurs tambours et les instruments de musique, ils se rendirent à Roquefavour.
Les élèves de dernière année hésitaient mais, placés entre les deux autres divisions, ils furent contraints de marcher.
Le soir, le directeur rassembla les élèves dans le grand amphithéâtre de l’école et leur annonça tout simplement que les cours et les travaux étaient suspendus jusqu’à nouvel ordre et les invita à rester dans les salles d’étude.
Le lendemain, les élèves qui avaient des parents à Aix furent retirés par ceux-ci.
Un grand nombre d’autres élèves obtinrent des congés pour plusieurs jours et, le jeudi suivant, il ne restait plus que 180 élèves environ.
  • Source : La Gazette du Midi, 8 janvier 1848, p. 3.

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Marie-Henriette Eberlin, directrice d’une école maternelle d’Aix https://www.geneprovence.com/marie-henriette-eberlin-directrice-ecole-maternelle-suffren-aix-provence/ https://www.geneprovence.com/marie-henriette-eberlin-directrice-ecole-maternelle-suffren-aix-provence/#respond Wed, 07 Aug 2013 00:38:56 +0000 http://www.geneprovence.com/?p=8664 Marie-Henriette Eberlin n'est pas originaire de Provence. Née à Wissembourg (Bas-Rhin) le 4 mars 1855, cette Alsacienne est la cadette d'une fratrie de huit dont le père, Jean-Henri Eberlin, 55 ans, est tanneur, et dont la mère se nomme Catherine Kautz, 41 ans1.

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marie-henriette-eberlinMarie-Henriette Eberlin n’est pas originaire de Provence. Née à Wissembourg (Bas-Rhin) le 4 mars 1855, cette Alsacienne est la cadette d’une fratrie de huit dont le père, Jean-Henri Eberlin, 55 ans, est tanneur, et dont la mère se nomme Catherine Kautz, 41 ans1.
En août 1857, la famille quitte l’Alsace et s’installe à Paris, dans l’espoir de donner à ses enfants une instruction de qualité. C’est dans la capitale que grandit la jeune Marie-Henriette, rue Clisson2, dans le XIIIe arrondissement. C’est là que meurt son père en décembre 1869.
En janvier 1872, Marie-Henriette Eberlin quitte Paris et retourne dans l’Est. Elle s’installe chez sa sœur, institutrice à Hombourg-Haut, en Moselle, jusqu’en 1876. Elle a alors 21 ans. Elle retourne à Paris, chez un de ses frères, mais n’y reste que quelques mois. Elle est désormais en mesure de gagner sa vie. En mai 1877, il quitte la France en compagnie d’une famille autrichienne qui rentre chez alle à Vienne.
Pendant cinq ans et demi, elle s’occupe de trois jeunes enfants à qui elle dispense des cours d’éducation physique et de français.

Arrivée en Provence

Pendant que la jeune Marie-Henriette vit en Autriche, sa mère, Catherine Kautz, désormais veuve, part s’installer en Provence, chez une de ses filles domiciliée à Marseille. Et c’est logiquement que, fin 1882, Marie-Henriette vient vivre avec sa mère et sa sœur. À Marseille, elle suit un cours pour les écoles maternelles. Elle ne restera pourtant pas longtemps dans la ville car, après avoir été reçue à l’examen au printemps 1883, elle est nommée à un poste d’adjointe au quartier de la Roquette, à Arles.
Elle ne reste en poste que quelques semaines car, le 11 juin 1883, elle devient directrice de l’École maternelle de la rue Suffren à Aix-en-Provence, poste qu’elle occupera toute sa carrière.
En 1992, sa mère, Catherine Kautz, fille de Johannes Kautz et Marthe Petersohn, meurt à son domicile aixois de la rue Suffren, à l’âge de 78 ans. Le journal provençal Le Mémorial d’Aix s’en fait l’écho.

deces-mere-eberlin

Marie-Henriette Eberlin reçoit une médaille de bronze du ministère de l’Éducation en juillet 1899.

Notes

1. État civil du Bas-Rhin.
2. Pour des vues de la rue Clisson, consultez la page Wikipédia de celle-ci.

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Exercice de mathématiques (Carcès, février 1736) https://www.geneprovence.com/exercice-de-mathematiques-carces-fevrier-1736/ https://www.geneprovence.com/exercice-de-mathematiques-carces-fevrier-1736/#comments Sat, 22 Nov 2008 00:02:00 +0000 http://s430202914.onlinehome.fr/geneprovence/?p=709 Au milieu d'un registre paroissial figure un texte curieux du curé de Carcès : « Règle curieuse. Un marchand s'en va à la foire avec beaucoup d'argent. Il a employé 1/2 de son argent en moutons et 1/3 en bœufs. À son retour, il trouve 600 livres dans sa bourse.

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Au milieu d’un registre paroissial figure un texte curieux du curé de Carcès :

« Règle curieuse.

Un marchand s’en va à la foire avec beaucoup d’argent. Il a employé 1/2 de son argent en moutons et 1/3 en bœufs. À son retour, il trouve 600 livres dans sa bourse. On demande combien il en avait lorsqu’il est allé à la foire ? »

Et, en-dessous :

exercice-mathematiques

  • Registre paroissial de Carcès, 2MI EC 850R1
  • Texte découvert par Lionel Bertrand

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Introduction à la tenue des registres (par le curé de Tavernes, 1750) https://www.geneprovence.com/introduction-a-la-tenue-des-registres-par-le-cure-de-tavernes-83-1750/ https://www.geneprovence.com/introduction-a-la-tenue-des-registres-par-le-cure-de-tavernes-83-1750/#comments Mon, 01 Oct 2007 09:07:00 +0000 http://s430202914.onlinehome.fr/geneprovence/?p=953 Texte transmis par Philippe Coulet« Il n'y a rien dans une parroisse de plus precieux, apres ce qui contribue directement au salut des ames, rien qui merite plus l'attention d'un curé, que les registres.

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« Il n’y a rien dans une paroisse de plus précieux, après ce qui contribue directement au salut des âmes, rien qui mérite plus l’attention d’un curé, que les registres. On peut dire qu’ils en sont comme les fondements, soit pour le temporel, soit pour le spirituel, puisque les actes qui y sont contenus, décident souvent et de l’intérêt des familles, et du repos des consciences. Il est donc du devoir d’un curé de conserver avec soin dans leur entier ceux qu’on lui a laissés, et d’insérer dans ceux de son temps les qualifications des personnes et les autres circonstances, dont la connaissance peut être utile ou nécessaire à la postérité ; surtout quand ce sont des personnes dont le nom est fort commun dans sa paroisse, comme l’est dans celle-ci le nom d’Aubert, de Fabre, de Garcin, de Nicolas.
« Mais quelque soin qu’on ait de bien distinguer ces qualifications, il restera toujours dans les registres une grande confusion, sans le secours d’un répertoire, non seulement par l’uniformité des noms de baptême et des familles, mais encore par le rapport éloigné que les actes ont de l’un à l’autre, comme dans les seconds mariages, et les mortuaires des personnes qui les ont contractés. Ce qui cause souvent de l’embarras à un curé, lui fait perdre beaucoup de temps, et l’expose à de grandes méprises ; au lieu qu’ayant tout à la fois devant les yeux par le moyen d’un répertoire les noms des personnes, de leurs ascendants et descendants, les dates de leur baptême, mariage et mortuaire, il n’y a pas tant de danger de confondre une personne avec l’autre.
« Mais autant qu’un répertoire a paru nécessaire pour la commodité du curé et l’avantage des paroissiens, autant a-t-il paru difficile dans l’exécution et si on l’entreprend, c’est plutôt comme un essai, que comme un ouvrage, dans lequel on se flatte de bien réussir. La difficulté ne vient pas tant de la longueur du temps qui traîne toujours après elle l’obscurité, que des actes mêmes, du mauvais caractère dont ils sont écrits, de leur brièveté excessive, de la corruption du langage, du peu de soin que nos anciens ont eu de distinguer par des qualités particulières les personnes qui y sont nommées, et encore plus du manque de quantité d’actes qui pourraient donner quelque éclaircissement pour ceux qui restent.
« Toutes ces considérations nous ont déterminés à ne commencer le présent répertoire qu’à l’année 1674, temps auquel on a commencé à se servir du papier timbré, et à tenir les registres en meilleur état ; d’autant mieux que les registres plus anciens deviennent d’une année à l’autre moins utiles. On se contente donc de faire ici à l’égard de ces anciens registres quelques remarques qu’on a jugées plus essentielles pour ne pas s’y méprendre, ou pour ne pas chercher inutilement.
« 1. Jusqu’en 1668 on a écrit les baptêmes, les mariages, et les mortuaires dans des cahiers séparés.
« 2. Le plus ancien qui nous reste des baptêmes, est de 1592 et les actes y sont si mutilés pendant plusieurs années, qu’on n’y fait aucune mention de la mère et quelquefois même du père. On ne s’est pas aperçu qu’il y en manque, excepté peut-être quelques uns sur la fin de 1637.
« 3. A l’égard des mariages, on en trouve d’abord deux, célébrés au mois de février 1625, et écrits à la tête du registre des baptêmes. On en trouve encore plusieurs autres depuis le 22 septembre même année jusqu’au 29 avril 1637 insérés dans un cahier des baptêmes avant l’année 1638. Enfin ceux qui ont été célébrés dans cette paroisse depuis le 9 août 1638 jusqu’au 8 février 1643 sont contenus dans un cahier séparé et joint à celui des mortuaires. Depuis ce temps là on ne trouve plus aucun acte de mariage jusques en 1668, qu’on a commencé d’écrire tout de suite les baptêmes, mariages, et mortuaires.
« 4. Pour ce qui est de ces derniers, ils ne commencent qu’au 25 octobre 1636 et se suivent assez bien jusqu’au 9 avril 1668.

« Les nouveaux registres, c’est à dire ceux depuis l’an 1674 quoique mieux suivis, ne sont guère moins défectueux. Car
« 1. il manque tous les actes du commencement de 1692 jusqu’au 31 mars. Il est aussi à craindre qu’il n’en manque quelques uns depuis le 17 décembre 1696 jusqu’au 5 janvier 1697. Cette crainte est fondée sur le mortuaire de Geneviève Nicolas du 21 juin même année.
« 2. Les noms y sont très souvent changés, non seulement dans le mortuaire des petits enfants, ce qui arrive ordinairement par la faute de ceux qui sont chargés de leurs funérailles, mais encore dans les autres actes. Souvent quand une personne a deux noms de baptême, on la nomme tantôt par l’un, tantôt par l’autre. v. g. Jean Antoine Fabre marié avec Anne Garcin le 26 novembre 1691 est nommé dans le baptême de ses enfants, tantôt Jean, tantôt Antoine, et tantôt Jean Antoine. Souvent on a changé les noms de famille, v. g. Elisabeth Auvet pour Avon, 1er juin 1687 et 4 septembre 1689. Marguerite Blanque, au lieu de Gaud, 19 juin et 4 juillet 1702, souvent on a substitué au nom de famille un sobriquet, v. g. Lorraine pour Blesin, 20 et 22 octobre 1686. Catoye pour Guigou, 9 novembre 1693. ou bien le nom de la mère ou de la grand-mère : Martel ou Peiré pour Nicolas ; Peiron pour Gaud 5 novembre 1732. Catherine Bayol pour Fabre, parce qu’elle est fille d’une Bayol, 16 septembre 1730. ou bien le nom adjectif pour distinguer les différentes familles, Moricaud ou Bouvet au lieu d’Aubert, 22 mai 1679 (23 avril 1696) 26 juin 1707.
« 3. Quelquefois … on a omis les noms du père et de la mère, v.g. dans le mortuaire de Catherine Mandin, 13 décembre 1689, de Catherine Nicolas, 3 décembre 1690, d’Honorate Aubert 1er juillet 1691. On n’a pas moins négligé d’y marquer l’âge, 24, 27 et 29 juillet 1693, en sorte qu’on ne sait point, si les personnes dont il est parlé dans ces actes, sont des adultes ou des petits enfants.
« 4. Mais le plus grand défaut de ces nouveaux registres est d’y avoir omis dans le mortuaire des personnes mariées ou veuves le nom du mari ou de la femme. De quatre de ces mortuaires, à peine y en a-t-il un, ou l’on n’ait pas fait cette omission : omission qui laisse dans un grand nombre de cas une obscurité, à travers de laquelle il n’est pas possible de percer. C’est pourquoi on a été longtemps en balance, s’il ne serait pas mieux de marquer ces sortes de mortuaires au jour courant, que de les joindre sans preuve au baptême ou au mortuaire des personnes du même nom : mais on a fait réflexion que cette multiplication de notes, bien loin de dissiper l’obscurité, ne ferait au contraire que l’augmenter. On a donc pris le parti d’y remédier autant qu’il a été possible par la comparaison des autres actes, par l’attention à l’âge, et par l’information qu’on a prise de personnes vivantes. Peut-être qu’avec toutes ces précautions aura-t-on encore erré en quelques uns : mais au moins ce sera toujours un avantage de voir dans ce répertoire la note d’un mortuaire de tel et tel nom, sauf de l’attribuer à une autre personne, si on en a de bonnes preuves.

« Pour éviter la confusion qui s’ensuit de la multitude des noms, on a suivi dans ce répertoire deux méthodes différentes, eu égard à deux sortes de personnes, les naturels du pays, et les étrangers. On a compris les premiers sous le nom de leur famille, et les seconds sous celui de leur baptême par lettre alphabétique. On n’a pas pourtant laissé que de mettre au nombre des premiers les étrangers qui sont venus s’établir ici, en marquant autant qu’on a pu, le pays de leur origine ; comme on a mis au nombre des seconds les femmes venues d’ailleurs qui quoique mariées ici, portent un nom, pour ainsi dire, étranger. On a mis aussi dans ce second rang le baptême de plusieurs enfants, qui sont nés ici casuellement, ou dont les parents n’ont fait ici qu’une courte demeure.

« Or comme dans l’une et dans l’autre de ces méthodes on a cru devoir marquer tout à la fois et dans une même ligne le baptême, le mariage, et le mortuaire de chaque personne, on a été obligé d’user de beaucoup d’abréviations : abréviations, qu’on distinguera facilement, dès qu’on y fera un peu d’attention. Ainsi on a désigné les noms d’Antoine, de Barthélemy, de François, d’Honoré, par Ant. Barth. Franc. Hon. et ceux de Catherine, Geneviève, Magdeleine, Marguerite etc. par Cath. Genev. Magd. Marg. De même on a marqué qu’une personne a été baptisée, par un B. ; mariée, par un gros M. ; qu’elle est morte, par un petit m. Enfin on a abrégé les noms des mois, de janvier par jr, de février par fév., juillet par jt, etc. Par la même raison on a souvent laissé les articles, le, la, de, etc. qui devraient précéder les noms selon l’usage de notre langue.

« À ces avis qu’on a cru nécessaires pour faire usage du présent répertoire, il ne sera pas inutile d’en ajouter encore quelques uns, pour éviter à l’avenir les fautes que nous remarquons dans le passé. Le 1er est de continuer tous les ans, ou au moins de trois en trois ans ledit répertoire, parce qu’on est mieux en état de marquer exactement les choses, quand elles sont de fraîche date, que quand il s’est écoulé un grand nombre d’années.
« 2. Il faut empêcher autant qu’on peut, qu’on n’impose plusieurs noms aux enfants qu’on présente à baptiser ; désabuser là-dessus les parents, parrains et marraines, et leur faire entendre avec douceur, non seulement que cette multiplicité des noms est sujette dans la suite à de grands inconvénients, mais qu’eux-mêmes ne peuvent pas s’accoutumer à nommer les enfants par tous ces différents noms, et les oublient entièrement dans les occasions les plus importantes.
« 3. Il sera à propos de faire lire à tous les Prêtres qui viennent servir cette paroisse, tout ce qui est marqué ci-dessus ; afin que sentant combien il importe d’écrire avec exactitude et netteté dans les registres, ils y apportent toute l’attention convenable.
« 4. Il conviendra encore mieux de leur faire lire la liste des noms des familles qui composent cette paroisse, pour éviter l’équivoque à laquelle la ressemblance des noms peut donner lieu, comme ceux d’Aubert, et Robert ; de Ricaud, Richaud, et Rigaud ; de Rougiez, et Rouvier : et non pas écrire Gaus pour Gos (17 février 1746), ce qui peut faire équivoque avec le nom de Gaud ; ni Vallac, pour Verlaque, (5 novembre 1747) ni Dor, pour Dol, (3 octobre 1750) méprises qui n’arrivent que parce que ces noms sont inconnus à un Prêtre nouvellement venu. »
  • Texte transmis par Philippe Coulet

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L’enseignement public à Aix au XIXe siècle https://www.geneprovence.com/lenseignement-public-a-aix-au-xixe-siecle/ https://www.geneprovence.com/lenseignement-public-a-aix-au-xixe-siecle/#respond Tue, 06 Feb 2007 18:20:00 +0000 http://s430202914.onlinehome.fr/geneprovence/?p=1101 AU XIXe SIÈCLE, l’enseignement à Aix ressemble à celui qui prévaut dans l’ensemble de la France : opposition entre religieux et laïcs, avec souvent victoires aux Frères, hormis sous la Troisième République qui lance la véritable offensive du laïcisme.

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lycee-mignet AU XIXe SIÈCLE, l’enseignement à Aix ressemble à celui qui prévaut dans l’ensemble de la France : opposition entre religieux et laïcs, avec souvent victoires aux Frères, hormis sous la Troisième République qui lance la véritable offensive du laïcisme.
En 1833, François Guizot, ministre de l’Instruction Publique, fait passer une loi qui prévoit la création dans toutes les communes françaises d’une école primaire publique. Les conditions pour enseigner sont réévaluées et les programmes sont uniformisés.
C’est ainsi qu’en 1836, Aix voit la création dans ses murs de l’École normale d’instituteurs des Bouches-du-Rhône, et, en 1843, de l’École normale d’institutrices.

Les facultés

En 1846, la ville, déjà dotée d’un bel ensemble universitaire, avec la Faculté de droit et la faculté de théologie, accueille une faculté des lettres. La Faculté de théologie, qui végète depuis sa création, semble connaître un essor à la fin du Second Empire (vers 1870), mais sera définitivement supprimée en 1885. La Faculté de droit est, elle, beaucoup plus fréquentée. Elle compte à la fin du siècle treize enseignants pour trois cent cinquante étudiants. Les effectifs de la Faculté des lettres progressent régulièrement, quoique modestement, tout au long du siècle : cinquante étudiants en 1885 et quatre-vingt-quinze en 1893. Cette même année voit Maurice Blondel y soutenir une thèse remarquée, intitulée « l’Action ».

Le lycée Mignet

Au niveau de l’enseignement secondaire, la réalité n’est pas vraiment reluisante. Un seul collège municipal existe et il se trouve dans l’actuelle rue Mignet. Il porte alors le nom de collège Bourbon. Pour le lycée, il faut aller à Marseille. C’est pourquoi les Aixois ont souvent demandé la transformation de leur collège en lycée. Il faudra attendre 1879, avec une visite de Jules Ferry, alors ministre de l’Instruction Publique pour obtenir gain de cause. De 1882 à 1884, les bâtiments sont construits et le lycée est inauguré le 3 octobre 1884. Il prendra le nom de lycée Mignet le 25 septembre 1887, suite à un décret du maire Mandel.

L’École nationale des Arts et Métiers

On ne peut parler de l’enseignement à Aix sans évoquer la très célèbre Ecole nationale des Arts et Métiers. C’est Adolphe Thiers (1797-1877), Marseillais de naissance, Aixois d’adoption suite à ses études de droit et la charge de député qu’il y exerça, premier Président de la IIIe République (1871), c’est grâce à Thiers, donc, qu’Aix obtint en 1843 la création de cette école, la troisième de France. Tous les ans, cent élèves y étaient admis. C’est au sein de cette école que l’agitation politique était la plus fréquente. Des manifestations y virent le jour en 1848, en 1870, en 1872 et en 1896. C’est pour cette raison que les étudiants étaient généralement l’obsession des forces de l’ordre qui les surveillaient de près. Des arrestations à la limite de la brutalité n’étaient d’ailleurs pas rare1. Une des raisons aux agitations politiques qui voyaient le jour dans les Ecoles supérieures tient probablement au fait que l’essentiel des étudiants venait d’autres villes, d’autres régions et, parfois, d’autres pays.
Rappelons que, tout au long du XIXe siècle, la population d’Aix tournait autour des 25.000 âmes. Une petite ville en somme. Le réseau éducatif y était donc considérable pour une ville de cette taille.

Note

1. On trouve un exemple de ces brutalités à la page « L’arrestation illégale de l’étudiant Cauvet (Aix, 1832)« .

Photographie

Le lycée Mignet (DR). C’est au collège Bourbon que Paul Cézanne fit ses études. Il y entra en 1852, à l’âge de treize ans, en classe de 6e. C’est là qu’il se lia d’amitié avec Émile Zola. Ce dernier est plus jeune d’un an et est alors en classe de 7e. D’origine parisienne, Zola est la tête de Turc de ses camarades de classe et se fait traiter de « Parisien » et de « franchimand ». Mais Cézanne, grand et fort pour un gamin de treize ans, prend Zola sous sa protection et les deux enfants deviennent les meilleurs amis du monde.

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La furie d’un étudiant (Aix-en-Provence, 20 février 1873) https://www.geneprovence.com/la-furie-dun-etudiant-aix-en-provence-20-fevrier-1873/ https://www.geneprovence.com/la-furie-dun-etudiant-aix-en-provence-20-fevrier-1873/#respond Thu, 01 Feb 2007 21:14:00 +0000 http://s430202914.onlinehome.fr/geneprovence/?p=1140 Sources : Archives communales d'Aix-en-Provence, série I1. L’an mil huit cent, etc. Pardevant nous Monge Hippolyte, commissaire de police, etc.

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L’an mil huit cent, etc.
Pardevant nous Monge Hippolyte, commissaire de police, etc.
S’est présenté le sieur Coudoy Quinquis, âgé de 22 ans, étudiant en droit, cours St Louis [1], n°47, lequel a déclaré ce qui suit :
DR.
Étudiant. DR.
« En passant la nuit dernière sur le cours [2], entre trois et quatre heures du matin, un nommé Boyer Jacques, étudiant en droit, et qui était accompagné de ses amis, étudiants comme lui, les sieurs Allardi François et Médecin Adolphe, m’a appelé à plusieurs reprises, sur le ton de la plaisanterie, comme il en a l’habitude ; m’étant borné à lui répondre que je n’étais nullement disposé à m’attarder davantage et que j’étais décidé à aller me coucher, l’étudiant Boyer m’a traité brutalement en me portant des coups de canne. En même temps, ses camarades déjà nommés m’ont frappé de la même façon et m’ont ensanglanté la tête. Dans cette circonstance, j’ai pris la fuite et je suis allé faire ma déclaration au poste de police et je me suis rendu de là à l’hôpital pour réclamer quelques soins. Je ne puis désigner des témoins de cette scène ; j’ajoute qu’Allardi, après m’avoir volé quelque monnaie d’argent dans l’une de mes poches, voulait s’emparer de ma montre. »
Nous, commissaire de police, avons procédé à une information extra-judiciaire, et le sieur Boyer Jacques, âgé de 21 ans, étudiant, rue Pont-Moreau [3], n°18, déclare ce qui suit :
« Dans la nuit du 19 au 20 courant, je me trouvais avec mes collègues Allardi, Médecin, Peillon et Abattuci dans un local contigu à celui du cercle situé au-dessus du café Clément où nous dînions, lorsque le sieur Coudoy, étudiant, d’origine égyptienne, entra, s’assit auprès de nous ; nous ayant exprimé le désir de boire, bien qu’il fût pris de boisson. Nous lui répondîmes qu’on allait mettre un verre à sa disposition. Mais, sans attendre davantage, il prit mon verre pour boire son contenu. Je lui observai que son attitude n’était pas convenable et qu’il voulût bien se servir du verre qu’on lui offrait pour boire tant qu’il voudrait. Coudoy s’obstina à prendre mon verre qu’il vida et qu’il brisa ensuite. Il lança contre le mur le verre d’un assistant et qui brisa également.
« Nous invitâmes alors Coudoy à se retirer, mais au lieu de déférer à notre invitation, il saisit une carafe qui se trouvait à sa portée et allait me frapper sur la tête, lorsque je fus assez heureux pour éluder un mauvais coup. La carafe fut se briser contre le mur. Nous intervînmes alors plus énergiquement et nous le chassâmes. Nous ne nous préoccupions plus de lui lorsque des clameurs insolites vinrent frapper notre attention. Nous ouvrîmes une fenêtre donnant dans la rue de la Monnaie [4] et nous aperçûmes Coudoy gesticulant et proférant des mots inarticulés. Nous nous remîmes à table.
« À l’expiration d’un intervalle de dix minutes, nous comprîmes que Coudoy appelait l’un de nous, le nommé Allardi. Ce dernier descendit mais, à mesure qu’il rejoignit Coudoy, celui-ci l’attaqua à coups de pied, cherchant à l’atteindre aux parties sexuelles. En percevant comme le bruit d’une lutte, nous descendîmes, Médecin, Peillon, Abattuci et moi, pour nous assurer de ce qui se passait et, après avoir cherché à modérer et à calmer Coudoy, nous remontâmes, ainsi qu’Allardi. Mais peu après Coudoy revint à la porte du cercle, nous agonit d’injures, nous qualifiant de canaille, disant qu’il voulait nous enculer et frappa tellement la porte du cercle située sur la rue qu’on eût dit en constatant ultérieurement son état, qu’elle avait été criblé de coups de canne à épée.
« Nous descendîmes encore et nous poursuivîmes Coudoy. C’est alors que Médecin, d’après ce que dit Allardi, aurait frappé Coudoy d’un très fort coup de canne sur la tête et qui a déterminé une effusion de sang dont la chemise et les effets du plaignant se trouvent empreints. Pour vous donner la mesure du cynisme de Coudoy, je dois vous dire qu’à l’occasion d’un repas auquel nous l’avions invité antérieurement, il avait pissé sur la table et considérablement vexé l’assistance par ses obscénités. »Les sieurs Allardi François, âgé de 20 ans, rue Grande Saint-Esprit [5], n°21, Médecin Adolphe, âgé de 19 ans, rue des Gantiers [6], n°12, Boyer Jacques, âgé de 20 ans, rue Pont-Moreau [2], n°18, Peillon Francis, âgé de 20 ans, rue Grande Saint-Esprit [5], n°21, et Abattuci Charles, âgé de 23 ans, rue du Louvre [7], n°3, confirment le langage de Boyer.
Rue Espariat (ancienne rue Grande-Saint-Esprit), à Aix. DR.
Rue Espariat (ancienne rue Grande-Saint-Esprit), à Aix. DR.
Médecin Adolphe, âgé de 19 ans, étudiant, rue des Gantiers, n°12, avoue d’avoir frappé très fortement Coudoy à la tête avec sa canne, mais il dit que sa conduite se justifie par les violences dont Allardi était l’objet de la part de Coudoy qui l’avait traîtreusement attiré dans la rue. D’un autre côté, les étudiants entendus s’indignent en présence de l’accusation de vol qui serait imputée à l’un d’eux, le sieur Allardi, et demandent quel caractère de vraisemblance peut offrir cette allégation de la part d’un sujet ivre et sur quelle preuve elle repose.
Quant au pardessus du plaignant, on l’avait ramassé dans la rue et on le tient à sa disposition. En ce qui concerne la fracture de la première phalange du doigt indicateur gauche, les étudiants entendus l’attribuent aux manoeuvres de Coudoy à mesure qu’il attaquait la porte du cercle ; ils ajoutent que l’état d’excitation sous l’influence de laquelle se trouvait Coudoy n’avait pas laissé que d’éveiller ultérieurement leur sollicitude et qu’ils étaient allés s’assurer s’il était enfin rentré chez lui.
Il résulte de mon information que Coudoy était ivre dans la nuit du 19 au 20 courant et qu’il assume ses torts très graves en se compromettant lui-même sérieusement vis-à-vis de ses collègues, dont l’un, le nommé Médecin avoue d’avoir usé de représailles, poussé enfin à bout, ainsi qu’il a été dit.
M. Mattenet, demeurant à Aix, rue Grand Boulevard [8], n°45, chargé par le gouvernement égyptien de surveiller les étudiants qui appartiennent à cette nationalité, déclare que depuis longtemps les habitudes d’ivrognerie contractées par Coudoy, qui, d’ailleurs, est intelligent, avaient attiré à ce dernier des reproches et avaient inspiré au déclarant le dessein de le renvoyer dans son pays ; qu’il n’avait pas encore pris cette décision dans l’espoir que Coudoy s’amenderait, mais que ses prévisions ayant été déçues et en présence de l’incident scandaleux qui s’était produit dans la nuit du 19 au 20 courant il est bien déterminé à le faire partir.
De tout quoi, nous avons dressé le présent procès-verbal.
Fait à Aix, etc.

Notes

1. Actuel cours des Arts-et-Métiers.
2. « Le cours » désigne le cours Mirabeau.
2. Rue Thiers.
3. Rue Frédéric-Mistral, dans le quartier Mazarin.
5. Rue Espariat.
6. Rue Marius-Reinaud. Elle prolonge la rue Espariat après avoir passé la place d’Albertas, puis la place Saint-Honoré.
7. Rue Maréchal-Joffre, dans le quartier Mazarin.
8. Rue Émeric-David.

  • Sources : Archives communales d’Aix-en-Provence, série I1.

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L’arrestation illégale de l’étudiant Cauvet (Aix-en-Provence, 6 juillet 1832) https://www.geneprovence.com/larrestation-illegale-de-letudiant-cauvet-aix-en-provence-6-juillet-1832/ https://www.geneprovence.com/larrestation-illegale-de-letudiant-cauvet-aix-en-provence-6-juillet-1832/#respond Mon, 22 Jan 2007 08:32:00 +0000 http://s430202914.onlinehome.fr/geneprovence/?p=1171 Sources : Archives communales d'Aix-en-Provence, I1,50, lettre manuscrite. Monsieur le Maire(1),Lorsque le soin de nos études nous force de quitter la tutelle de nos parens, nous sommes placés d'une façon spéciale, sous celle de nos professeurs et des magistrats.

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etudiant-policier-aix-1837-2

Monsieur le Maire(1),

Lorsque le soin de nos études nous force de quitter la tutelle de nos parens, nous sommes placés d’une façon spéciale, sous celle de nos professeurs et des magistrats. Nous aimons à invoquer leur double secours, parce que les hommes honorables, chargés de notre instruction, accomplissent leurs fonctions au nom de nos parens et de la société, et que les magistrats comprennent que toute la sollicitude de la loi est due aux jeunes gens, qu’elle doit particulièrement protéger, afin qu’ils s’accoutument à la respecter.
C’est à cause du respect pour la loi, de la confiance que nous avons dans les personnes qu’elle place au-dessus de nous, que nous recourons à leur intervention tutélaire afin qu’elles réparent les violations qui sont faites à nos droits et qu’elles en préviennent de nouvelles.
Ainsi, Monsieur, c’est à vous que je suis venu me plaindre de la brutalité d’un agent de la police et de l’arrestation illégale que m’a fait subir un autre de ces agens. L’impartialité avec laquelle vous avez reconnu leur tort, la réprimande que vous leur avez aussitôt adressée afin que nous ne soyons plus exposés à de semblables actes de violence et d’arbitraire; le désir que j’ai d’étouffer, dans l’intérêt de la tranquillité publique, les principes d’irritation que les actes illégaux soulèvent, m’ont engagé à me désister de la poursuite que j’avais résolu d’intenter. Si j’en étais venu à ce moyen extrême que les lois mettent entre mes mains, c’eut été sans aigreur, sans esprit de vengeance, mais dans le seul but de veiller au maintien de mes droits.
Si je l’abandonne, c’est uniquement parce que j’espère atteindre le même but, par la voie de la publicité que j’adopte aujourd’hui. Car si nous devons dans toutes les circonstances de la vie tenir à notre titre de Français, c’est peut-être encore plus au moment où la vie publique va s’ouvrir pour nous, afin que nous conservions toujours cette qualité intacte; et que les devoirs de citoyens qui nous seront imposés trouvent en nous des hommes qui les apprécient et qui les accomplissent avec prudence et fermeté.
J’ai l’honneur d’être,
Monsieur le Maire,
votre très humble et très obéissant serviteur.
[Cauvet, étudiant]

(1) Le maire d’Aix-en-Provence est alors Joseph Chambaud.
  • Sources : Archives communales d’Aix-en-Provence, I1,50, lettre manuscrite.

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