Émeutes à l’école des Arts-et-Métiers (Aix-en-Provence, 31 décembre 1847-3 janvier 1848)

De graves désordres éclatèrent à Aix-en-Provence, à l’École royale des Arts-et-Métiers entre le 31 décembre 1847 et le 2 janvier 1848.
Depuis longtemps, les élèves avaient fait un complot pour se débarrasser d’un surveillant qui maintenait rigoureusement la discipline.
Ils profitèrent de la nuit du 31 décembre, où il était d’usage de souhaiter la bienvenue aux élèves de première année en les poursuivant dans les couloirs à coups de traversins.
Les mutins, drapés dans leurs couvertures et la tête enveloppée dans leurs draps de lit, se ruèrent dans la chambre du surveillant et la mirent au pillage.
Menacé, l’homme, qui avait cherché refuge dans la chambre du surveillant en chef, sauta par la croisée au moment où l’on enfonçait la porte à coups de pierres. Il s’enfuit chez le directeur, où l’on n’osa pas le poursuivre.
Le désordre continua toute la nuit. Les élèves avaient jeté les lampes par la fenêtre. Le directeur, quant à lui, avait rassemblé autour de lui tout le personnel de l’établissement. Tous se tenaient prêts à repousser toute violence qui aurait lieu.
Le lendemain, 1er janvier, on devait donner aux élèves des galons d’or au lieu de ceux de laine. On leur refusa cette récompense et ils renvoyèrent avec dédain les habits portant ces derniers galons, disant qu’ils n’en voulaient pas. Cependant, la journée fut assez paisible.
Le 2 janvier était un dimanche. Dans l’après-midi, toute l’école fut conduite en promenade au Jas-de-Bouffan, mais les élèves se révoltèrent de nouveau.
Abandonnant leurs tambours et les instruments de musique, ils se rendirent à Roquefavour.
Les élèves de dernière année hésitaient mais, placés entre les deux autres divisions, ils furent contraints de marcher.
Le soir, le directeur rassembla les élèves dans le grand amphithéâtre de l’école et leur annonça tout simplement que les cours et les travaux étaient suspendus jusqu’à nouvel ordre et les invita à rester dans les salles d’étude.
Le lendemain, les élèves qui avaient des parents à Aix furent retirés par ceux-ci.
Un grand nombre d’autres élèves obtinrent des congés pour plusieurs jours et, le jeudi suivant, il ne restait plus que 180 élèves environ.
  • Source : La Gazette du Midi, 8 janvier 1848, p. 3.

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