« L’an second de la Répulique française, le 6 octobre 1793, après midi, pardevant nous, officier public de cette ville de Marseille et dans la maison commune, est comparu le citoyen Claude Durand, premier assesseur suppléant au défaut du juge de paix du cinquième arrondissement du canton de Marseille, pour se conformer à l’article 8 du titre 5, section 5, de la loi du 20 septembre 1792, nous a remis ce jourd’huy une expédition en forme d’un verbal par lui dressé le jour d’hier, par lequel il conste que, ayant été averti par le citoyen Arnoux, fourrier dans le bataillon des Sans-Culottes de la compagnie Gérard, de garde à la maison commune, que, à la rue de la Coutellerie, un homme s’était brûlé la cervelle.
Sur lequel avertissement, il s’est transporté à la rue de la Coutellerie, au commencement de celle des Auffiers, maison du citoyen Mourraille, où loge le citoyen Louis Megy, fondeur, étant monté accompagné dudit citoyen Arnoux et du citoyen Simon Juge, marchand papetier, et Guillaume Renaud, cordonnier, à la chambre où couchait le citoyen Louis Michel Megy, peseur public.
Ayant ouvert la porte et avons aperçu étendu par terre du côté droit du lit ledit Louis Michel Megy, nageant dans son sang, mort, ayant la face tout emportée, nous avons encore aperçu un pistolet qui paraissait avoir été tiré depuis peu.
Nous avons fait appeler le citoyen Joseph Dozol, chirurgien, pour nous faire le rapport de l’état du cadavre, suivant sa conscience, et, l’ayant visité, nous a dit qu’il lui paraît que ce corps peut être âgé d’environ 36 ans, qu’il a toute la mâchoire tant supérieure qu’inférieure, les os de la pommette de la partie de l’osophage tous dilacérés, ce qui lui a paru être l’effet d’une arme à feu, qui a été la cause de sa mort.
Et, de suite, nous avons fait appeler le citoyen Louis Megy, père, auquel nous avons demandé des renseignements sur la mort de son fils, nous ayant répondu que son fils se plaignait souvent du mal de tête, qu’il lui était allé chercher des herbes dites sauparate pour lui faire de la tisane et qu’il a été ensuite appeler le citoyen Benoit, citoyen médecin et que, avant d’y aller, son fils lui a dit de faire de la tisane, à quoi il s’est occupé de suite.
Et que, dans ce temps, son fils s’est levé du lit pour lui dire d’aller chercher ledit citoyen Benoit, lui ayant répondu que d’abord qu’il aurait fait la tisane, il irait le chercher et l’a engagé de s’aller coucher.
Mais à peine a-t-il été dans sa chambre, il a entendu tirer un coup de pistolet et que, ayant accouru pour voir ce que c’était, a trouvé son fils par terre, mort, et le pistolet à côté de lui.
Ayant de suite fermé la porte et, au bruit du grand cri qu’il a fait, les voisins sont montés et de suite ont été avertir la garde, nous observant qu’il était logé dans ladite maison que depuis deux jours, son appartement étant situé au troisième étage et que sondit fils était âgé de 38 ans.
D’après lesdits renseignements, nous avons dressé le présent acte pour constater son décès et avons signé. »
Sur lequel avertissement, il s’est transporté à la rue de la Coutellerie, au commencement de celle des Auffiers, maison du citoyen Mourraille, où loge le citoyen Louis Megy, fondeur, étant monté accompagné dudit citoyen Arnoux et du citoyen Simon Juge, marchand papetier, et Guillaume Renaud, cordonnier, à la chambre où couchait le citoyen Louis Michel Megy, peseur public.
Ayant ouvert la porte et avons aperçu étendu par terre du côté droit du lit ledit Louis Michel Megy, nageant dans son sang, mort, ayant la face tout emportée, nous avons encore aperçu un pistolet qui paraissait avoir été tiré depuis peu.
Nous avons fait appeler le citoyen Joseph Dozol, chirurgien, pour nous faire le rapport de l’état du cadavre, suivant sa conscience, et, l’ayant visité, nous a dit qu’il lui paraît que ce corps peut être âgé d’environ 36 ans, qu’il a toute la mâchoire tant supérieure qu’inférieure, les os de la pommette de la partie de l’osophage tous dilacérés, ce qui lui a paru être l’effet d’une arme à feu, qui a été la cause de sa mort.
Et, de suite, nous avons fait appeler le citoyen Louis Megy, père, auquel nous avons demandé des renseignements sur la mort de son fils, nous ayant répondu que son fils se plaignait souvent du mal de tête, qu’il lui était allé chercher des herbes dites sauparate pour lui faire de la tisane et qu’il a été ensuite appeler le citoyen Benoit, citoyen médecin et que, avant d’y aller, son fils lui a dit de faire de la tisane, à quoi il s’est occupé de suite.
Et que, dans ce temps, son fils s’est levé du lit pour lui dire d’aller chercher ledit citoyen Benoit, lui ayant répondu que d’abord qu’il aurait fait la tisane, il irait le chercher et l’a engagé de s’aller coucher.
Mais à peine a-t-il été dans sa chambre, il a entendu tirer un coup de pistolet et que, ayant accouru pour voir ce que c’était, a trouvé son fils par terre, mort, et le pistolet à côté de lui.
Ayant de suite fermé la porte et, au bruit du grand cri qu’il a fait, les voisins sont montés et de suite ont été avertir la garde, nous observant qu’il était logé dans ladite maison que depuis deux jours, son appartement étant situé au troisième étage et que sondit fils était âgé de 38 ans.
D’après lesdits renseignements, nous avons dressé le présent acte pour constater son décès et avons signé. »
[CHAUSSEBEAU off. p. b.]
- Registre d’état-civil de Marseille, mairie unique, 201E 1305
- Illustration : Mort de Chatterton, Henry Wallis (1830-1916), DP.