« Vu par la cour le procès criminel et procédures faites par le lieutenant criminel de cette ville à la requête du substitut du procureur général du Roy, querellant en vol et incendie nocturne joint le procureur général du Roy contre Marguerite Sarcusse, de la ville d’Hyères, prisonnière détenue aux prisons royales de ce palais, extrait de sentance rendue par le lieutenant criminel de cette ville le huit may mil sept cents deux, et pièces mentionnées au nom d’icelle par laquelle auroit déclaré la ditte Marguerite Sarcusse atteinte et connaissance du crime d’incendie, à elle imposé pour réparation duquel l’auroit condamnée à être livrée en les mains de l’exécuteur de la haute justice la hart (1) au col pour l’amener et la conduire par tous les lieux et carrefours de cette ville accoutumés et au-devant la principalle porte de l’église métropolitaine Saint-Sauveur et la déchevelée tenant un flambeau ardent entre ses mains demander pardon à Dieu et au Roy et de là à la place des Prêcheurs sur la potence qui y est dressée, être pendue et étranglée jusque à ce que mort naturelle s’ensuive et avant d’être exécutée, auroit ordonné qu’elle sera appliquée à la question ordinaire et extraordinaire pour les exploits de torture faits et communiqués, et l’auroit en outre condamnée en dix livres d’amande envers le Roy, publication faite de lad. sentance.
Il sera dit que la cour rejette l’appellation de Marguerite Sarcusse au néant, a ordonné et ordonne que la sentance contre elle prononcée par le lieutenant criminel de cette ville le huit du courant qui la condamne à l’amande honorable, à la mort, en dix livres d’amande envers le Roy et aussi appliquée à la question et torture ordinaire et extraordinaire, tiendra et sortira son plain et entier état et sera exécutée de l’authorité de lad. cour suivant sa forme, et l’amande honorable faite par la ditte Sarcusse au devant de l’église métropolitaine Saint-Sauveur et l’exécution à la mort à la place des Prêcheurs sur la potance qui y est dressée par l’exécuteur de la haute justice. (…) »
- Sources : Archives départementales des Bouches-du-Rhône, dépôt d’Aix-en-Provence.
1. Corde utilisée pour la pendaison des criminels.