Démosthène Ollivier est né rue Franklin, à Toulon (Var) de Jean-Baptiste Ollivier, bourgeois originaire de Vannes (Morbihan) et de Marie-Agnès Pétrès.
Dès sa jeunesse, il se destine au commerce et dirige une société prospère à Marseille.
Entrée en politique de Démosthène Ollivier
Ollivier a des opinions démocratiques qui le poussent à désapprouver la Restauration et la monarchie de Louis-Philippe et à s’inscrire dans de nombreuses luttes. Il devient conseiller municipal à Marseille en 1836. De graves problèmes surviennent alors et, alors que son entreprise périclite, il parvient à obtenir une réhabilitation qui lui permet de conserver son mandat politique.
Arrive la Révolution de 1848. Ollivier fait nommer commissaire général de la République à Marseille son fils, Émile Ollivier (1825-1913), âgé de 23 ans. Un biographe dit alors de lui :
« [Son fils] a dû, ainsi que monsieur son père, bénir l’heureux avènement de la République, et la chute du despotisme, qui, jusqu’en février, a empêché les grands hommes sans barbe d’être préfets1. »
À l’Assemblée constituante
Le 23 avril 1848, Démosthène Ollivier est élu représentant des Bouches-du-Rhône à l’Assemblée constituante, le deuxième sur dix 10, par 58 706 voix. Lors de la séance d’ouverture, le 4 mai, il demande que le serment à la République soit prononcé individuellement à la tribune. La motion étant repoussée, il dit :
« Je demande qu’il soit constaté au procès-verbal que nos acclamations en faveur de la République ont été faites à l’unanimité. »
L’Assemblée tout entière se lève, faisant valoir son approbation.
Par la suite, il fait partie du comité du commerce et vote avec la portion la plus avancée du parti républicain contre l’établissement du cautionnement, contre les poursuites à l’encontre de Louis Blanc et de Marc Caussidière, contre le rétablissement de la contrainte par corps, pour l’abolition de la peine de mort, pour l’amendement Grévy, pour le droit au travail, contre l’ordre du jour en l’honneur de Cavaignac, pour l’amnistie, contre l’interdiction des clubs, contre les crédits de l’expédition de Rome et pour l’abolition de l’impôt des boissons.
Comme adversaire déclaré de la politique de Louis-Napoléon Bonaparte, il est un des signataires de la motion tendant à la mise en accusation du président et de ses ministres, à l’occasion des affairés de Rome.
Ollivier et le coup d’État de 1851
Bien que non réélu à l’Assemblée législative, il continue de lutter, dans les Bouches-du-Rhône, pour les idées républicaines et radicales, proteste énergiquement contre le coup d’État du 2 décembre 1851, est arrêté et expulsé de France, et se réfugie en Belgique, puis en Italie. Il réside successivement à Nice et à Florence. Une offre de retour lui est officiellement signifiée. Il répond :
» J’ai été atteint par une mesure collective ; une mesure du même genre peut, seule, m’ouvrir les portes de la patrie. Quelle que soit ma douleur d’être séparé de vous, je resterai dans l’exil tant qu’un seul de mes compagnons demeurera sous le coup de la proscription. Pendant plus de quarante années, j’ai, par mes paroles et par mes actes, essayé d’accroître le nombre des défenseurs du peuple ; je ne puis abandonner dans la souffrance ceux qui m’ont suivi dans le combat. »
Il ne rentrera en France qu’en 1860.
La fin de sa vie
À son retour, Ollivier se retire dans le Var. Dans son édition du 27 avril 1884, le journal Le Var fait cette annonce :
« Une dépêche de notre correspondant de Saint-Tropez nous annonce que M. Démosthène Ollivier, père de M. Émile Ollivier, l’ancien ministre de la fin de l’Empire, est mort dans la nuit de mercredi à jeudi dernier [22 avril 1884], au château de La Motte. »
Note
1 Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889, éd. Edgar Bourloton, 1889-1891.