Jules Martin, de Moissac, avait l’habitude de passer, chaque année, les fêtes de Pâques chez les parents de sa femme, à Sainte-Croix-du-Verdon.
Le 18 avril 1900, il revenait avec sa famille, sa femme, sa fille et sa belle-mère, dans une charrette, lorsqu’il eut la malencontreuse idée de vouloir traverser à gué le Verdon, à un kilomètre au-dessus de Fontaine-l’Evêque[ref]Le site n’existe plus de nos jours. Il a été englouti par les eaux du lac de Sainte-Croix en 1973.[/ref] pour se rendre à Sainte-Croix.
La charrette était attelée d’un mulet qui, au milieu de la rivière, dut dévier du gué. La roue rencontra une grosse pierre et, le courant étant assez fort sur ce point, la charrette fut renversée dans la rivière.
Martin eut le temps de se cramponner à une roue et d’y maintenir sa belle-mère, mais sa femme et une petite fille de quatre ans, qui se trouvaient sur l’arrière de la charrette furent emportées par le courant.
Le corps de l’enfant fut retrouvé dans les environs. Quant à celui de Mme Martin, ce ne fut que le lendemain qu’on le retrouva, à plus d’un kilomètre, dans le Verdon.
Toute la population de Bauduen fut dans le deuil, car M. Martin était très estimé dans le pays. On le ramena dans un état lamentable ; quant à sa belle-mère, on craignait qu’elle devînt folle de douleur.
- Source : Le Petit Marseille, 20 avril 1900.