Dispute à l’auberge Deleuil (Aix-en-Provence, 15 décembre 1802)

« Ce jourd’huy vingt-cinq frimaire de l’an onze de la République française (1),
« Nous com[missair]es de police informés que hier vingt-quatre sur les six heures du soir, plusieurs bourgeois s’étoient portés dans l’auberge du c[itoy]en Deleuil (2), hors la porte d’Italie, dans l’intention de chercher dispute à plusieurs officiers de la garnison qui étoient à souper dans la ditte auberge, avons mandé pardevant nous le dit Deleuil, lequel a déclaré qu’il est vrai qu’à peu près à la même heure, plusieurs officiers étant à souper chez lui, aussi deux femmes,
« Plusieurs personnes se sont présentées dans son auberge, luy demandant du vin, que, voulant les placer dans une autre chambre que celle où étoient les officiers, ceux cy ont persisté à vouloir boire dans le même appartement, que, s’y étant placés et au bout de quelques minutes, il a entendu du bruit dans le dit appartement, que, s’y étant porté, il a trouvé les bourgeois aux prises avec les militaires et les femmes et qu’il a vu que les militaires étoient parvenus à faire sortir les bourgeois qui, en s’en allant, menaçaient les militaires du lendemain, ayant demandé au dit Deleuil, s’il n’auroit pas reconnu quelqu’un de ces bourgeois, celuy cy nous a d’abord répondu que non et, luy ayant demandé s’il n’auroit pas vu parmi eux le nommé Pierre Blanc dit Boileau, Martin et Bouc Beaucaire(…), le dit Deleuil a répliqué qu’il craint fort que ces individus étoient du nombre.
« Pour éviter que la menace de la veille s’effectua, ayant donné des ordres pour amener pardevant nous les individus, malgré toutes nos recherches, nous n’avons pu atteindre que le dit P[ierr]e Blanc Boileau, que nous avons fait conduire au violon et, après avoir informé le com[mandemen]t d’armes de ce qu’il se passoit, avons dressé le présent procès-verbal pour être par nous envoyé au magistrat de sûreté, pardevant lequel nous faisons traduire ledit Boileau et avons signé. »

  • Archives communales d’Aix-en-Provence I1-1.

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