Le sergent Garini, un sous-officier de l’infanterie de marine, se trouvait au cœur d’un procès pour abus de confiance. Ses agissements avaient ébranlé la quiétude de la garnison.
Selon l’acte d’accusation, Garini avait soutiré deux montres à des subordonnés. Pour cela, il avait invoqué des motifs divers, jamais clairement établis. Ces objets, d’une valeur modeste, il les avait ensuite engagés au Mont-de-Piété, une sorte de prêteur sur gages. Les jours passèrent, les échéances de remboursement arrivèrent.
Une décision radicale
Mis en demeure de restituer les fonds, le sergent Garini se retrouva acculé. Les poursuites judiciaires imminentes le poussèrent à une décision radicale. Il s’enfuit et trouva refuge dans une maison publique de Toulon, en compagnie d’une femme qui était son amante. Là, dans un acte de désespoir, il tenta de mettre fin à ses jours et la convainquit de le rejoindre dans ce dessein funeste. Le projet macabre impliquait l’ingestion de gaz carbonique.
Fort heureusement, une voisine alertée par des bruits inhabituels intervint. Elle donna l’alarme et appela les secours. Leur intervention rapide permit de sauver le sergent et sa compagne d’une mort certaine. Cet épisode dramatique marqua un tournant dans l’affaire.
Procès et condamnation
C’est à la suite de ces faits que Garini comparut devant le Conseil de guerre. Le capitaine rapporteur, qui faisait office de ministère public, mena l’accusation. La défense, assurée par le remarquable avocat Me Moulard du barreau de Toulon, plaida avec éloquence. Cependant, le verdict tomba, sans appel. Le sergent Garini fut reconnu coupable d’abus de confiance. Il écopa d’une peine de six mois d’emprisonnement.
- Source : Le Progrès du Var, 13 septembre 1869, p. 5.