16 heures. Je suis assise à la mairie, dans un coin, tout près de l’armoire aux trésors (les registres de BMS 1673-1792, magnifiquement rénovés et reliés).
Entre un vieil homme hésitant.
« Bonjour Monsieur.
— Bonjour Madame. »
Il s’approche de la table, regarde par-dessus mon épaule.
« Mais qu’est-ce que vous faites ? C’est quoi, ce livre que vous lisez ?
— C’est un registre de baptêmes.
— Des baptêmes à la mairie?… Et ça date de quand ?
— 1735.
— Pas possible ! Je peux voir ? Ça alors… Et vous arrivez à lire ?
— Mais oui… On s’habitue en lisant. »
Malicieusement, je rajoute:
« Oh, mais il y en a de bien plus vieux. Regardez… »
Je vais chercher un registre étroit, tout en haut de l’armoire et dis :
« Voyez : 1548 !! »
Le vieil homme est abasourdi… bouche bée.
« C’est incroyable !! De vieux baptêmes comme ça !! »
… et il rajoute, soupçonneux :
« … et Monsieur le Curé, il le sait ? »
« Et le curé, il le sait ? »
Une anecdote réjouissante citée par Françoise Suzanne, que nous remercions :
Photographie : Françoise Suzanne, 2007.