Condamnations pécuniaires :
- de Jacques la Calotte, 12 s. 6 d., pour avoir dit à Boisette Nostre-Dame : « Yeu renegue la Verges1. »
- de Rousse, l’épouse de Fayne le pêcheur, 10 s., pour avoir si fortement pincé Guillaumette Arnaud qu’elle en est tombée à terre.
- de Pierre Peyssonnier, 15 s., pour avoir qualifié de « trogne » la femme Baudette et l’avoir menacée du bâton.
- de Bertrane True, 10 s., pour avoir appelé Pierre Engrand : « Vilan merdos2 ».
- de Bérengère Nicolas, 10 s., pour avoir dit à Johannette, de Bouc : « Vay te far fotre a Ricardon ! »
- d’Esmenarde, la veuve de Bourde, 5 s., pour avoir dit qu’elle trouvait mauvais que sa fille eût des relations avec une femme de mauvaise vie : « quia ipsa Bertranda est meretrix3 ».
- de Mariette Coste, 15 s., pour avoir dit d’un ton goguenard à dame Alasacie Durante : « Va-t-en voir à l’étable d’Isnard Pierre, “ubi puer Ortolani ascendit super ventrem filie tue4.” »
de Bertrand Bastonnet, 5 s., pour avoir traité de voleur Jean Vinaigre.
- de Ferrier Durand, 10 s., pour avoir dit à un voisin, en parlant de sa femme : « Si tu ti lanshavas vituperar aquella vieilha prascassa, malum tibi veniret5. »
- de Jacob la Sabotière, 10 s., pour avoir accusé Bernard, le barbier, d’être un juif, ou au moins de l’avoir été.
- d’Astruge Terrasse, 10 s., pour avoir dit à Béatrix Chifre : « Vay orra, truega, quam ego ter te reperii una cum marito meo subtus mensam, qui tibi in altum elevabat tibias tuas6. »
- de Mariette Vincent, 1 l. 15 s., pour avoir dit à Simonette Ferrari : « Na Bibaudella, a mon filh anas, que li prenias sas colhas et metias lo sien vit en vostre cul7. »
- de Béatrix d’Eygalières, 10 s., pour avoir dit d’Isnarde Blansaqui : « Da questa p…, centum femoralia merdosa fuerunt baysata8. »
- de dame Christole, 1 l. 5 s., pour avoir prétendu qu’elle aimerait mieux sa fille dans un lupanar que vendeuse de poissons à la poissonnerie.
Notes
1 « Je renie la Vierge. »
2 « Vilaine m… »
3 « Que Bertrande elle-même est une prostituée. »
4 « Où le garçon d’Ortolan est monté sur le ventre de ta fille. »
5 « Si tu te mettais à critiquer cette vieille teigneuse, il te viendrait le mal. »
6 « Va-t-en, laiderone, truie, que je t’ai retrouvée sous la table avec mon mari qui te mettait les jambes en l’air. »
7 « Buveuse, mon fils va prendre ses c… et mettre son vit dans ton c… »
8 « Avec cette p…, cent cuisses merdeuses ont été baisées. »
Sources
- Texte transmis par Jean-Luc Soler.
- Source : « Inventaires sommaires des archives départementales antérieures à 1790 », par Louis Blancard, t. II.
- Crédit photographique : © A.W.P – Fotolia.com.
Question d’inculte :
C’est du latin ou du provençal !!
Pour moi c’est du chinois :-)))Dommage car je suis sûre que ce doit être rigolo.
Odile
Je n’ai pas tout compris, non plus …
Mais j’adore, c’est fabuleux …toutes ces petites chamailleries de l’époque …
surian13
C’est de l’ancien provençal, comme il se parlait au Moyen Âge.