Jean de la Ceppède (1548-1623), magistrat et poète chrétien

Jean de la Ceppède est né à Marseille vers 1548 (la date exacte de sa naissance est inconnue) de Jean-Baptiste de la Ceppède et de Claudette de Bompard.
Après ses études, il est reçu en la charge de Conseiller au Parlement d’Aix le 22 octobre 1578. Il accèdera plus tard au poste de second Président de la Cour des comptes (1586), puis, le 4 juillet 1608 à celui de Premier Président, fonction dont il aura la charge jusqu’à sa mort.
La famille La Ceppède est réputée d’origine espagnole (Tolède) et apparentée à une branche de laquelle est issue Thérèse d’Avila (qui portait le patronyme de Cepeda). Cette famille se serait installée à Marseille au milieu du XIVe siècle.
Il épousa Magdeleine de Brancas-Céreste. Sa fille, Angélique de la Ceppède, épousera Henri de Simiane, président à mortier du Parlement.
Page de titre des Théorèmes, Toulouse, 1613.

Page de titre des Théorèmes,
Toulouse, 1613.

Partisan d’Henri de Navarre, ses amitiés lui attirèrent l’opposition des Ligueurs. En une circonstance, il dut à la présence du baron de Vins d’être sauvé de la mort in extremis, malgré la différence religieuse qui les opposait.
Jean de la Ceppède est resté dans la mémoire aixoise, ville dans laquelle il vivait, comme un grand poète. On trouve de nombreuses allusions à La Ceppède dans la correspondance entre Malherbe et Peiresc. Malherbe le tenait en haute estime, comme en témoigne la phrase : « C’est une amitié que la sienne que je tiens extrêmement chère et que je veux conserver, par toutes sortes de témoignages de mon affection [1]. »
L’œuvre majeure de la Ceppède se nomme Les Théorèmes.Cette oeuvre se divise en trois livres qui sont des méditations en sonnets sur des thèmes bibliques. Ces Théorèmes auraient été entamés vers 1598, « après l’embrasement de nos derniers malheurs [2]« , dit-il, référence sans doute aux troubles suivant l’avènement d’Henri IV (1595-1598).
Ami de la plupart des poètes de son temps, la Ceppède jouissait de l’amitié de César de Nostredame, le fils de Michel de Nostredame (Nostradamus). Nostredame écrivit notamment deux sonnets en l’honneur des Théorèmes.
Après une carrière de magistrat qui dura quarante-quatre ans, La Ceppède mourut à Avignon en juillet 1623. Pierre-Joseph de Haitze, historien de la ville d’Aix, écrivit après sa mort : « L’amour qu’il portait à la vertu et sa faveur envers les gens de lettres, joint à son zèle pour la religion et à sa charité envers les pauvres, le firent généralement regretter et lui ont fait une réputation qui dure encore aujourd’hui [3]. »
Sa sépulture se trouve dans l’église des Carmes, aux Aygalades.

Notes

[1] Lettre du 11 janvier 1610.
[2] Préface, À la France, p. 8.
[3] Pierre-Joseph de Haitze, Histoire de la ville d’Aix, capitale de la Provence, t. IV, p. 114-115.

Biographies