Ordonnance sur le marc des olives (Aix-en-Provence, 1775)

OlivenReif«  Sur les plaintes réitérées à nous portées que, malgré les anciennes ordonnances du bureau de police, on transporte hors du terroir le marc des olives détritées [1] dans les moulins à huile de cette ville, ce qui est très préjudiciable aux habitants d’Aix, par les abus qui peuvent se commettre au détritage de leurs olives et par la privation de ce même marc aux boulangers, servant à chauffer leur four, en épargne des fascines [2] de bois dont la rareté ne se manifeste que trop chaque jour, tous ces objets ayant de tout temps attiré l’attention de la police.
Vu nos anciennes ordonnances et notamment celle du 1. xbre 1768 [3] et ouï le Procureur du roi, nous maire, consuls et assesseur, lieutenants généraux de police, avons ordonné et ordonnons que l’ordonnance de police du 1. xbre 1768 sera exécutée suivant sa forme et teneur et de nouveau publiée et affichée partout où besoin sera ; ensemble la disposition de notre ordonnance du jour d’hui, par laquelle en ajoutant en tant que de besoin à cette dernière ordonnance, avons défendu et faisons défenses à tous maîtres des moulins à huile de cette ville, soit comme propriétaires ou locataires desdits moulins, et à tous meuniers d’iceux, de vendre leur marc d’olives à des étrangers pour être transporté hors de la ville, à peine de confiscation, de même que des voitures et bêtes qui serviront pour le transport d’iceluy, enjoignons aux gardes des portes de la ville de ne laisser sortir de ladite ville aucun marc d’olives de quelque façon que ce soit, à peine de destitution, sans billet de permission du bureau de police qui seront expédiés sans frais audit bureau à tous ceux qui voudront faire porter ledit marc à leur bastide dans le terroir pour leur usage ;<
Et la présente sera publiée et exécutée nonobstant oppositions et appellations quelconques et sans y préjudicier. »

[1] Détriter : broyer des olives.
[2] Fascine : « Fagot de branchages, dont on se sert pour combler des fossés, accommoder de mauvais. chemins, faire des batteries pour le canon, et d’autres ouvrages semblables. » Dictionnaire de l’Académie française, 5e éd., 1798.
[3] 1er décembre 1768.

  • Photographie : © Rainer Deml, 2005, Creative Commons Attribution ShareAlike 2.0 German.
  • Archives communales d’Aix-en-Provence, FF95