L’accident de la voiture du courrier (Le Vernet, 22 mai 1857)

Voiture vers 1880. DR.
Voiture vers 1880. DR.

La route de Barcelonnette fut, le 22 mai 1857, le théâtre d’un terrible accident qui aurait pu avoir des conséquences dramatiques. Les chevaux de la voiture du courrier qui faisaient la liaison entre Digne et Barcelonnette s’emportèrent dans la descente du Labouret et le conducteur se vit bientôt dans l’impossibilité de s’en rendre maître.

La voiture fut dès lors entraînée avec une rapidité toujours croissante et, à l’un des virages que forme la route, elle vint buter avec force contre un rocher. La violence du choc fut telle que les traits du cheval de droite et le timon se brisèrent et la capote fut presque entièrement enlevée. Le contrecoup rejeta la voiture sur le côté opposé de la route et, en peu de temps, elle commença à rouler dans le ravin, qui présentait une profondeur de 40 à 50 mètres.
Une dame qui se trouvait dans la voiture eu l’avant-bras fracturé en deux endroits ainsi qu’une blessure à la tête. Par un hasard heureux, sa fille qu’elle tenait dans ses bras n’eut aucune blessure. Mais le voyageur dont la situation était la plus préoccupante fut un vieillard de 82 ans qu’on avait, par précaution, attaché à l’arrière de la voiture et qui eut la cuisse cassée près du pli de l’aine. Le conducteur, lui, fut fortement contusionné mais son état ne présentait pas d’inquiétude.
Les blessés furent transportés à l’auberge du Gallant où les premiers soins leur furent prodigués par l’officier de santé de La Javie, M. Convers.
Le maire de Saint-Martin-lès-Seyne, M. Margaillan, faillit à cette occasion être victime de son dévouement. En effet, au moment de l’accident, il se trouvait sur la route et voulut, avec l’aide du sieur Arnoux, retenir par l’arrière le véhicule qu’il voyait emporté. Mais les efforts des deux hommes furent vains. Arnoux dut bientôt lâche prise. Quant à M. Margaillan, il ne lâcha pas immédiatement la voiture et, lorsque celle-ci roula dans le ravin, il fut précipité avec elle. Fort heureusement, il s’en sortit indemne.

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