L’assassinat de Louis Peyre (Aureille, 21 octobre 1798)

Aujourd’hui, trente vendémiaire an sept de la République française1, une et indivisible, à cinq heures du soir, pardevant moi, Pierre Bounoird, membre du Conseil général du chef-lieu du canton d’Eygalières, département des Bouches-du-Rhône, élu le douze germinal de l’an six de la République2 par l’assemblée communale de cette commune d’Aureille pour recevoir les actes destinés à constater les naissances, mariages et décès des citoyens,
aureille-arriere-chateau-peyre
Sont comparus en la salle publique de la maison commune d’Aureille les citoyens François Demontau, agriculteur et juge de paix du canton d’Eygalières, âgé de quarante-neuf ans, et Joseph Trouchet, cardeur en laine et assesseur du juge de paix, tous deux domiciliés dans ladite commune, le première à la rue de la Place et le second à la rue des Pontins,
Lesquels ont déclaré à moi, Pierre Bounoird, que Louis Peyre, d’Orgon, âgé de vingt-huit ans, fils en légitime mariage de Jean Jacques Peyre et de feue Magdelaine d’Arnade, a été trouvé mort derrière3 le vieux château et qu’il a été reconnu avoir été tué par un coup d’arme à feu.
D’après cette déclaration que les citoyens Demontau et Joseph Trouchet ont certifié conforme à la vérité, je me suis sur-le-champ transporté sur le lieu. Je me suis assuré du décès dudit Louis Peyre et j’en ai dressé le présent acte que j’ai signé avec lesdits témoins.
Fait à Aureille le jour, moi et an que dessus.
[JOSEPH TROUCHET] [DEMONTAU] [BOUNOIRD off. p.l.c.]
  • Registre d’État-civil d’Aureille, an VII
  • Photographie : Vue derrière le château d’Aureille. © Jean Marie Desbois, 2001.

Notes

1. 21 octobre 1798.
2. 1er avril 1798.
3. Le texte emploie le mot « dernier » que nous avons préféré traduire par «derrière» puisqu’il est utilisé dans ce sens. L’emploi du terme « dernier » au sens de « derrière » est très fréquent en Provence à cette époque. À Aureille, il existait notamment une « rue dernier celle des Pontins ».