« Dans le Moyen Âge, l’économie politique de nos ancêtres ne tournait pas toujours à l’accroissement de la richesse générale ; elle ne voyait que la cité, et tant pis pour les populations d’alentour qui tombaient sous les privilèges de notre aristocratie bourgeoise et marchande. Ainsi, en l’année 1317, messire Bertrand de Lioncel, évêque de Gap, accordait généreusement des lettres patentes par lesquelles il était permis aux habitants de sa ville épiscopale de faire rompre le chemin de traverse qui passe par Lettret, et conduit, le long de l’Avance, à Montgardin, de telle sorte que les gens à pied et à cheval fussent obligés de passer par Gap; permission confirmée par le dauphin en 1336, moyennant cent florins d’or payés par la ville; confirmée de nouveau par une foule de lettres patentes ou exécutoires pendant les deux siècles suivants, et en vertu desquelles nos consuls allaient planter aux abords et le long dudit chemin les panonceaux aux armes delphinales, et faisaient publier les défenses de le pratiquer, dans les foires et marchés à vingt lieues à la ronde. En conscience, lorsque cet honnête privilège fut aboli, l’on aurait bien dû nous rendre nos florins ainsi que Humbert II l’avait stipulé en ses lettres du 24 novembre 1336.
« Quel n’eût pas été l’étonnement de ces dignes magistrats du XIVe siècle, de quelle indignation n’eussent-ils pas été saisis s’ils avaient vu le susdit chemin de traverse se restaurer sous le nom pompeux de chemin vicinal « de grande communication », où bourgeois, manants et habitants des villes et communes voisines passent à pied, à cheval et même en tilbury, sans respect pour le panonceau delphinal, sans crainte des amendes et confiscations portées par les lettres patentes et se riant de nos cent florins d’or ! »
« Quel n’eût pas été l’étonnement de ces dignes magistrats du XIVe siècle, de quelle indignation n’eussent-ils pas été saisis s’ils avaient vu le susdit chemin de traverse se restaurer sous le nom pompeux de chemin vicinal « de grande communication », où bourgeois, manants et habitants des villes et communes voisines passent à pied, à cheval et même en tilbury, sans respect pour le panonceau delphinal, sans crainte des amendes et confiscations portées par les lettres patentes et se riant de nos cent florins d’or ! »
- Photographie : La route de Montgardin à Tallard, de nos jours. © Jean Marie Desbois, 2004.