Mutinerie de jeunes filles (Avignon, 13 décembre 1910)

Une mutinerie s’est produite au collège de jeunes filles, dans la classe de solfège. Lassées de vocaliser des gammes autant que de recevoir des réprimandes qu’elles jugent injustifiées, une vingtaine de fillettes décidèrent un mouvement d’insurrection contre leur professeur.

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L’accord, dans l’esprit de ces gamines, se fit avec beaucoup plus d’ensemble que dans les morceaux d’harmonie qu’elles essayent parfois d’exécuter et, dans un geste de révolte, elles faisaient voler hier, en présence de leur maîtresse ahurie, les pages de leur solfège.
Celle-ci crut tout d’abord à une espièglerie et invita avec douceur son petit auditoire à chanter mezza voce le morceau en sourdine. Mais voilà, de ces mignons gosiers sortirent les chants les plus divers dans le genre de Viens Poupoule et autres romances plus irrévérencieuses encore.
Dans un mouvement de juste indignation, la maîtresse congédia les petites mutines qui, sans crainte aucune, se répandirent dans les cours de l’établissement.
Des mesures de discipline ont été prises contre quelques-unes d’entre elles.
On se rendra compte de l’éducation moderne de ces gamines par la réponse de l’une d’elles que nous croyions embarrasser en lui demandant si elles n’avaient rien « saboté ».
« Oh non, monsieur ! Mais il ne faudrait pas que le professeur recommence ! »

  • Source : Le Petit Marseillais, 15 décembre 1910.

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