Raoul Viola (né en 1858), chanteur marseillais

Portrait de Raoul Viola vers 1900. DR.
Portrait de Raoul Viola vers 1900. DR.
Marie Alphonse Raoul Viola, dit Raoul Viola, était un ténor renommé de la fin du XIXe siècle. Il était le frère de l’acteur de théâtre et élève de Monticelli, Fernand Viola.
Né au 50, rue des Minimes, à Marseille, dans la soirée du 20 juin 1858, d’Alexandre Ferdinand Nicolas Viola et d’Adélaïde Albine Guillaumine Chabrier, propriétaires, Raoul interpréta les plus grands airs des opéras français et italien dans de nombreuses salles en Europe et en Amérique, comme Sigurd, d’Ernest Reyer, dont il interpréta le per­son­nage prin­ci­pal. Il était l’époux d’une actrice de théâtre.
Élève d’Édouard Barthélemy Brion d’Orgeval1 dès 1879, avec lequel il se produira dans ses premières années d’ap­pren­tissage, et, comme artiste très prometteur, Raoul Viola se fit remarquer tôt pour sa voix à la sonorité toute par­ticulière. Le journal L’Europe-artiste, « organe spécial des théâ­tres & des intérêts artistiques », écrivait de lui le 7 janvier 1883 (Viola avait alors que 24 ans) :
« M. Raoul Viola, notre ténor, ne manque pas […] de qualités ; il est jeune, joli garçon et très distingué. La voix est un peu sourde dans le médium mais les notes hautes sont brillantes et sortent avec aisance. Le rôle d’Éléazar lui a été très favorable, mais celui de Raoul de Nangis lui a conquis les faveurs du public. »
L'Europe-artiste, 7 janvier 1883
L’Europe-artiste, 7 janvier 1883, 31e année, no 1, p. 3. Bibl. nat. de France.
En 1886, il fut engagé par le célèbre acteur parisien Alfred Dieudonné pour participer une importante tournée en France au cours de laquelle, et en compagnie d’acteurs illustres, comme Eugène Lassalle, il interpréta de grands airs d’opéra. Alors qu’il n’a que 27 ans, Le Figaro parlait de lui en ces termes :
« M. Raoul Viola, un ténor, très beau cavalier, doué d’une voix charmante et énergique à la fois. »
C’est dire la progression de l’artiste en peu de temps.
Le Figaro, 2 janvier 1886
Le Figaro, 2 janvier 1886, 32e année, 3e série, no 2, p. 4. Bibl. nat. de France.
À partir de 1903 et après une carrière quasi exclusivement parisienne, revenu dans sa ville natale, Marseille, Viola devient à son tour professeur de chant au Conservatoire2 et enseigne des élèves comme Jaume3, considéré comme un très bon ténor.
On ne connaît pas la date de sa mort. Tout au plus sait-on que son épouse, professeur elle aussi, était veuve lorsqu’elle mourut en octobre 1923 à son domicile de la rue Paradis, à Marseille.

Notes

1 Le Gaulois, Paris, 28 mai 1879, p. 3.
2 La Vedette, Marseille, 7 février 1903, p. 96.
3 La Vedette, Marseille, 18 novembre 1905, p. 1077.

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