Un douanier retrouvé mort dans les marais salants (Arles, 17 janvier 1881)

Salin-de-Giraud, paisible hameau d’Arles (Bouches-du-Rhône), localisé en Camargue, habituellement rythmé par le lent ballet des sauniers, fut le théâtre d’un triste fait divers en janvier 1881. Un douanier, Emmanuel Rigal, chargé d’une mission simple entre le village et le salin de la Vignole, fut retrouvé sans vie dans un fossé, perdu au cœur des marais.
C’est dans la nuit du 15 au 16 du mois que l’homme avait disparu. Chargé de porter d’importantes instructions, il devait regagner son foyer à la tombée de la nuit. Or, les heures passèrent et le douanier ne réapparaissait pas. Inquiets, ses proches lancèrent l’alerte. Des recherches furent organisées et, à quelques kilomètres du Salin-de-Giraud, le corps sans vie du malheureux fut découvert, gisant dans un fossé rempli de neige (l’hiver 1880-1881 fut très froid).
Les premiers éléments de l’enquête semblaient indiquer que l’homme avait succombé à une exposition prolongée au froid. Affaibli par une maladie qui le tenait depuis quelques temps, il n’avait sans doute pas résisté aux intempéries.
Son épouse, Hortense Simonet, 25 ans, enceinte de plusieurs mois, accoucha prématurément en apprenant la terrible nouvelle. Le choc émotionnel aurait provoqué un déclenchement prématuré de l’accouchement.
Une enquête fut ouverte par le juge de paix du canton-ouest afin de déterminer les circonstances exactes de ce décès. Rigal était né à Prats-de-Mollo (Pyrénées-Orientales) de Jean-Antoine Rigal et Marie Grasacos, tous deux décédés.
  • Sources : L’Homme de bronze, 23 janvier 1881, p. 3.
  • Registre d’état civil de la ville d’Arles, année 1881, Archives départementales des Bouches-du-Rhône, 203 E 1411, acte no 25.

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