Un incident grave vint troubler la quiétude de la caserne d’Arles, habituellement animée par le va-et-vient des soldats des 2e et 17e bataillons de chasseurs. Le lundi 14 juin 1880, le chasseur Panou, appartenant à ce dernier bataillon, fut surpris en état d’ébriété dans la cantine. Son capitaine, ayant constaté son état, le fit enfermer à la salle de police en guise de punition.
C’est alors qu’un incident regrettable se produisit. Tandis qu’un homme de garde du 2e bataillon venait apporter la soupe à Panou, ce dernier, toujours sous l’emprise de l’alcool et d’une colère sourde, tenta de s’échapper. Malgré les efforts de l’homme de garde pour le retenir, Panou, dans un geste désespéré, le poignarda au ventre.
Il semblerait que Panou avait déjà été condamné à mort par le passé, avant d’être grâcié. Il ne lui restait plus que quelques mois de service à effectuer. Quant à sa victime, elle fut rapidement transportée à l’hôpital où ses blessures, bien que sérieuses, ne mettaient pas sa vie en danger.
Une enquête fut ouverte par les autorités militaires afin de déterminer les circonstances exactes de cet incident et d’en tirer toutes les conséquences.
- Sources : L’Homme de bronze, no 36, 20 juin 1880, p. 3.