Un suicidé sauvé (Toulon, 4 juillet 1881)

Plusieurs personnes se rendant ce matin à la pêche aperçurent vers 4 heures et demie le corps d’un homme étendu sur la grève, à l’endroit dit « La Source », près du fort Lamalgue.
On courut aussitôt avertir le commissaire de police du Mourillon qui procéda aux constatations légales.
Lorsque le commissaire fut transporté sur les lieux, il constata que ce malheureux, la mâchoire inférieure brisée par un coup d’arme à feu, respirait encore.
fort-de-lamalgue-toulonIl a été aussitôt transporté d’urgence à l’hospice civil pour recevoir les soins que réclamait son état.
Cet homme, dont l’identité n’a pas encore pu être établie, paraît âgé de 70 ans. Il a une taille de 1 mètre 65. Les cheveux et les sourcils sont gris, le front découvert, les yeux gris, le nez épaté, la bouche grande, le visage large entièrement rasé.
L’extérieur de cet inconnu dénoterait un ouvrier : il est vêtu d’une vareuse pointillée gris et marron, d’un gilet et d’un pantalon de velours noirs, d’une chemise à carreaux rouges et blancs et est chaussé de brodequins en veau et de chaussettes à raies bleues et blanches.
C’est avec un pistolet à un coup que ce malheureux a accompli sa funeste résolution. Lorsqu’il a été découvert sur la plage, sa main crispée serrait encore son arme. À ses côtés, se trouvaient une boîte à poudre, une boîte de capsules et dix balles.
Un peu plus loin, on a trouvé également un petit pain et quelques tranches de saucisson, près d’une bouteille de vin rouge aux trois-quarts vide.
  • Le Petit Var, n° 284, 4 juillet 1881
  • Photographie : DR.

 

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