
Le lundi 22 août 1869, alors qu’une procession passait vers les 18h30 dans la rue Gilly, à Toulon (Var), quartier du Pont-du-Las, un Italien, Michel Parnolo, un journalier de 26 ans, né à Reggiana (Sicile), qui sortait de prison à laquelle il avait été condamné le 3 juillet 1868, pour coups et blessures, attendit le moment où les congréganistes passaient à son niveau, pour éclabousser leurs robes blanches en piétinant tout à côté le ruisseau boueux qui longeait la rue.
Timothée Lis, qui assistait à la scène, était préposé par la commune au balayage des rues du faubourg. Aussi fit-il des reproches à l’Italien quant à son attitude. Celui-ci visiblement n’en avait cure. Aussi, Lis alla prévenir l’agent de police placé en tête du cortège.
Celui-ci fit aussitôt cesser l’étrange amusement auquel se livrait l’homme, mais l’Italien se mit alors dans une colère noire au point qu’il échangea avec le balayeur des paroles violentes mêlées d’insultes, lui disant notamment : « Maintenant, à nous deux ». Puis, sortant un couteau, un stylet à lame triangulaire, il lui porta successivement six coups dans le bas-ventre et dans le dos. Certains témoins affirmèrent même que Parnolo poussa l’audace à porter la lame de son couteau à sa bouche pour en sucer le sang, et ce de façon ostensible, dans la volonté de choquer les gens présents.
Un des collègues de travail de Lis, dénommé Richi, tenta d’intervenir et de porter secours à son camarade mais il reçut à son tour un coup de couteau dans la cuisse.
Non content de son agression, l’homme brandit son arme encore toute sanglante et prit la fuite en direction du centre-ville.
Mais, arrivé à la porte Impériale, en face de la porte de Castigneau, il fut arrêté par deux gendarmes qui, à sa vue, avaient croisé la baïonnette en menaçant de le frapper s’il ne se rendait pas. Le misérable fut aussitôt jeté derrière les barreaux.
M. Lis, quant à lui, mourut dans la nuit.
Le procès
Le procès de l’affaire eut lieu en novembre de la même année. À l’issue des délibérations, Parnolo fut condamné à la peine de mort, sans circonstances atténuantes.
- Source : Le Progrès du Var, 23 août 1869, p. 3, 4 ; ibid., 12 novembre 1869, p. 2.