Le 10 mai 1840, un événement musical d’exception anima le versant sud du Luberon. C’est au bord du somptueux étang de la Bonde, propriété de la duchesse de Caumont, que se réunirent les formations musicales de La Tour-d’Aigues, Cucuron, Lourmarin et La Motte-d’Aigues. Un concours était organisé, et un prix de 200 francs récompensait le vainqueur. Après une prestation magistrale, ce fut l’orchestre de La Tour-d’Aigues qui remporta les suffrages du public, démontrant une maîtrise technique et une harmonie remarquables.
Les festivités se poursuivirent par un bal champêtre où la jeunesse et l’élégance étaient de mise. Sur les pelouses, au milieu d’une foule en liesse, se croisaient des couples élégants. Parmi les cavaliers, on remarquait notamment le marquis de Forbin-Janson. La soirée s’acheva en beauté avec un feu d’artifice éclatant et un grand concert où résonnèrent les airs les plus célèbres de l’opéra, tels que ceux de La Muette de Portici.
Jamais les habitants de la région n’avaient assisté à un tel événement. Les voitures affluaient de toutes parts, et les cavaliers galopaient vers le lieu de la fête. Cette journée mémorable, qui témoignait du bon goût de la duchesse de Caumont, évoquait les grandes fêtes musicales du passé, comme celle de Saint-Symphorien qui avait marqué les esprits quelques années auparavant.
Fort du succès de cette journée, on se promettait de renouveler l’expérience le 1er septembre suivant.
- Sources : Le Mercure aptésien, 31 mai 1840, p. 3.