Venelles au XIXe siècle

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Si le site de Venelles fut occupé dès la période gallo-romaine, peu de documents nous renseignent sur la période précédant le XIe siècle. En ce temps, Venelles était dénommée Venenna (1014), puis Velenna (XIe siècle), enfin Venellae (1200), ancêtre de la forme plurielle actuelle : Venelles. C’est sans doute au lieu-dit le Castellas que se trouvait le castrum érigé avant le XIe siècle. Un autre castrum, construit sur une hauteur dominant les vallées de l’Arc et de la Durance, est cité en 1200.
Les chartes du XIe siècle attestent de l’existence de deux églises à Venelles : l’une à Velenna vetuta dépendait du chapitre, l’autre, à Velenna nova, de Saint-Victor.
La haute seigneurie appartenant aux Hospitaliers d’Aix fut vendue en 1192 au comte Alphonse I Charles dont la famille la transmit en 1291 à l’archevêque Rostang de Noves. Elle revint ensuite à la couronne, puis concédée en 1237 par le comte Raymond à la famille Artaudi. On ne connaît pas précisément l’évolution de ces familles et, par là même, de cette seigneurie. Tout juste sait-on que Venelles comprenait en 1785 plusieurs fiefs : Venelles appartenait à Joseph Alphonse de Caussiny, baron de Valbelle, Arnayon appartenait à Le Blanc de Castillon, procureur général, Fontcuberte à Bertrand, avocat. Enfin, Montravail appartenait à d’Albert.
À la Révolution, Venelles fut décrétée commune du district d’Aix-en-Provence et du canton de Peyrolles (1790). En l’an X, elle passa au canton d’Aix-Nord.

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La population de Venelles au XIXe siècle

La population venelloise a régulièrement décru au cours du XIXe siècle. Il faudra attendre la deuxième moitié du XXe siècle pour voir le commune passer au-dessus de ses chiffres du XIXe siècle et connaître aujourd’hui une démographie très importante (7.553 habitants en 1999). On notera que la population des campagnes est, elle, restée stable. C’est la population du village même qui l’a progressivement déserté, pour atteindre le nombre de 80 seulement en 1926 et même en 1931.

1820185119111926
Population totale8331753511514
Population agglomérée43310780
Population éparse400404434

L’explication de cette différence entre population agglomérée et éparse tient au fait que le village de Venelles était sur sa colline, à l’écart des voies de communication (route Aix-Meyrargues). Pour cette raison, c’est le quartier des Logis (centre) qui a profité de l’apport d’habitants. Peu à peu d’autres quartiers se sont développés, notamment les Logissons, plus au sud. Dans les années 1830, le comte de Villeneuve, dans sa Statistique des Bouches-du-Rhône, décrivait les habitants de Venelles comme « uniquement occupés des travaux agricoles. Ces occupations les rendent peu communicatifs et peu désireux de savoir ce qui se passe autour d’eux ; mais ils vivent dans la plus grande union, et leurs moeurs sont simples et régulières2. »

Hygiène et santé

Venelles n’a pas subi d’épidémie notable au cours du XIXe siècle. Le service médical était assuré par un médecin d’Aix.

Éducation

Les renseignements concernant l’instruction à Venelles au XIXe siècle sont assez épars. Nous nous contenterons de préciser que, comme dans la plupart des communes, on trouvait à Venelles une école de garçons et une de filles. Au début du XXe siècle, 23 garçons étaient scolarisés et 15 filles.

Emploi

Comme le comte de Villeneuve le précisait plus haut, Venelles est globalement une commune de cultivateurs. En 1851, voici les chiffres que le recensement permet de dégager :
97 propriétaires-cultivateurs, 15 fermiers propriétaires, 50 journaliers propriétaires, 14 fermiers, 4 métayers, 35 journaliers hommes et 47 journalières femmes, et 45 domestiques. En somme, l’image d’une société rurale commune à de nombreux villages de Provence.

Assistance publique

Outre le fait que les Venellois s’étaient constitué une mutuelle agricole-incendie, une coopérative de boulangerie et une coopérative vinicole, ils possédaient aussi un bureau de bienfaisance. Les primes dépensées en 1927 permettent de se faire une idée des cas sociaux auxquels ce bureau avait à faire face : 500 F pour les enfants assistés, 700 F pour les aliénés, 120 F pour l’assistance médicale, 516 F pour les vieillards, 120 F pour les familles nombreuses, 140 F pour les femmes en couches et 300 F pour les primes à la natalité.

Religion et politique

La population de Venelles était dans une grande majorité catholique. Un curé desservait le culte. La paroisse dépendait du doyenné de Saint-Sauveur d’Aix. On trouvait aussi quelques protestants, qui étaient visités par le pasteur d’Aix.
Au niveau politique, nous citerons les chiffres de deux élections législatives :

18771910
Rigaud80 voix48,5%Baron59 voix44,4%
Locroy85 voix51,5%Lefèvre74 voix55,6%
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Économie

Les efforts menés au cours du XIXe siècle ont permis l’extension des surfaces cultivables dans la commune. De 992 hectares cultivables en 1864, on est passé à 1.139 hectares en 1912. Dans le même temps, la surface des terres labourables est passée de 389 hectares à 1.027 hectares. Ce développement des cultures a profité essentiellement aux céréales (555 hectares en 1912), aux plantes fourragères (38 hectares), à la pomme de terre (15 hectares) et aux prairies artificielles (22 hectares).
En revanche, la culture de la vigne a reculé (de 482 à 75 hectares) ainsi que celle des oliviers et des amandiers (83 à 18). Les paysages ont donc sensiblement changé à Venelles au cours des décennies de ce siècle.
En 1912, on produisait tout de même à Venelles dix quintaux d’olives, deux cents d’amandes et cent de feuilles de mûriers.
Il convient, lorsque l’on parle de l’économie à Venelles, d’évoquer le terrible tremblement de terre de 1909 qui a causé de grands dommages et la destruction de l’église de Venelles-le-Haut, ainsi que du presbytère. Heureusement, aucune victime n’y fut déplorée, alors qu’une cinquantaine de personnes perdirent la vie dans la zone touchée.

Les animaux

Il n’y a rien à signaler sur cette question, l’élevage étant, à Venelles, quasiment insignifiant, comme dans la plupart des communes du pays d’Aix.

Notes

  1. Ce chiffre de 833 se divise ainsi : village : 433 ; Saint-Hippolyte : 24 (dont château : 6, ferme : 10, tuilerie : 8) ; les Logissons : 32 ; Gaye (aujourd’hui Gailles) : 28 ; les Logis : 138 ; maisons de campagne disséminées : 178.
  2. « Statistiques des Bouches-du-Rhône », p.879.

Images

  1. Vue générale au début du XXe siècle. DR.
  2. Le moulin de Venelles. DR.
  3. Venelles, vue générale. DR.

Un commentaire sur « Venelles au XIXe siècle »

  1. Bonjour,
    Une brève recherche sur internet m’a affiché cette page sur Venelles.
    Vous parlez d’un probable castrum érigé à Venelles sur le quartier dit « Le Castellas ». J’habite justement ce quartier et un glissement de terrain récent a mis en évidence de très curieux vestiges qui pourrait confirmé votre hypothèse de castrum sur ce lieux. Si vous souhaitez des photos contactez moi.
    saltot c/o free.fr (remplacez c/o par @ )

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