Victor Leydet (1845-1908), sénateur de la IIIe République

victor-leydetVictor Augustin Leydet, dit Victor Leydet (Aix-en-Provence, 5 juillet 1845 – Paris, 22 octobre 1908) était un industriel aixois qui devint sénateur des Bouches-du-Rhône en 1897 et le demeura jusqu’à sa mort, survenue dans sa 64e année, en 1908.
Né le 5 janvier 1845 à Aix-en-Provence de Joseph Vincent Leydet, marchand tailleur, et Marie Françoise Laurin, Victor Leydet ambitionne de devenir industriel. Mais c’est surtout la politique qui l’attire.
Dès 1865, sous l’Empire, il n’a que vingt ans mais, en républicain convaincu, soutient la candidature de Jules Favre comme député de Paris aux élections de 1869. Le 6 octobre 1868, il épouse à Aix Louise Lucie Ély, issue comme lui d’une famille de négociants*. Dans le même temps, Leydet écrit dans plusieurs journaux républicains de Provence, dont le National d’Aix, à la création duquel il a participé.
En 1874, il devient conseiller d’arrondissement du canton sud d’Aix. Il le reste jusqu’en 1880. Durant la même période (1875-1881), il est premier adjoint au maire d’Aix**.
Outre son élection au poste de conseiller général de Peyrolles en 1880, il devient député l’année suivante en remplacement d’Édouard Lockroy (1838-1913). Il sera réélu en 1885, en 1889 et en 1893.
Il deviendra enfin sénateur, en 1897, en remplacement de Paul-Armand Challemel-Lacour (1827-1896). Il fait adopter notamment le principe des retraites pour les travailleurs âgés et se bat pour faire passer des lignes ferroviaires dans la région d’Aix, comme la ligne La Calade-Salon.
Pour la ville d’Aix, il obtient la création d’une fabrique d’allumettes, ainsi que d’un tribunal de prudhommes. Malgré ses réalisations flatteuses, il ne jouit pas toujours dans sa ville natale d’une bonne réputation, ni même dans le département où on lui reproche un manque d’action. Témoin un texte acrimonieux, sous la plume de Jean Coulet (1888), journaliste des Alpes, reproduit en note***.
À l’automne 1908, alors qu’il assiste à Septèmes aux obsèques d’un vieux compagnon, il prend froid en raison du fort mistral qui souffle. À Paris, huit jours plus tard, il succombe à une congestion cérébrale. Son corps est rapatrié à Aix où il reçoit des obsèques somptueuses.
Peu après sa mort, il donne son nom à une rue de la ville comtale, la rue Villeverte, aujourd’hui encore dénommée rue Victor-Leydet.

Notes

* De cette union naissent à Aix sept enfants :
11/07/1869 : LEYDET Edmond Francis Marius, homme politique, comme son père,
25/06/1871 : LEYDET Fernand Barthélemy Marie,
07/02/1873 : LEYDET Louis Pierre Lucien, artiste peintre,
18/11/1874 : LEYDET Lucien André Marc,
27/04/1876 : LEYDET Paul Gabriel,
07/06/1877 : LEYDET Marthe Lucie Francia,
11/04/1883 : LEYDET Sextia Marie Louise.
(source : relevés de GénéProvence)
** Municipalités Mougins-de-Roquefort et Bédarrides.
*** « Victor Leydet. Que dire de celui-là ? A-t-il tenu ses promesses envers ses électeurs ? Non. S’est-il rendu au milieu d’eux quand sa présence était nécessaire, et je dirais même indispensable ? A-t-il jamais fait preuve de républicanisme ? Non encore.
« Comme son collègue Peytral, il se moque de ses mandats. Comme l’aimable Chevillon, il croit que le mandat de député se borne à toucher 25 francs par jour, pour ne rien faire.
«Encore un que nous signalons tout particulièrement au suffrage universel.
«Il y a des gens qui ne sont pas prophète dans leur pays, nous constations une fois de plus que M. Leydet ne l’est pas davantage… ailleurs.»

 

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