Don de l’abbé de Thomassin à l’hôpital de la miséricorde d’Aix (1708)

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Ce document nous fait pénétrer dans l’histoire locale de la ville d’Aix et dans celle de la célèbre famille de Thomassin. L’hôpital de la Miséricorde a été fondé en 1590 dans l’actuelle rue Vauvenargues, en pleine ville comtale. Il était destiné aux familles de condition élevés réduites à l’indigence.
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Je soubsigné déclare que au don et aumone que je viens de faire a l’hopital de la miséricorde de cette ville d’Aix de la somme de deux mil livres, sous la réserve de la pension annuelle de cent livres ma vie durant et de la personne après moy que je nommerais aussy pour la vie durant, j’ay voulu et entendu et telles a esté ma volonté que ce fut pour ma chère nièce soeur Radégonde de Thomassin de Rougnac religieuse au second monastère de la Visitation de cette ville, qu’elle en jouit et qu’elle se faira payer au dit hopital de la miséricorde par la seule exhibition de ma présente déclaration qui fait voir ma destination et mon application en conformité de la délibération prise aujourd’huy, qui est au registre des délibérations du dit hopital sous la datte du treizieme du mois de may mil sept cent huict, au moyen de quoy elle en sera exactement payée toutes les années sa vie durant

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tant seulement espérant de son bon coeur et de l’amitié qu’elle a pour moy qu’elle priera le bon Dieu pour le repos de mon âme. Fait à Aix le quatorzieme du mois de may mil sept cent huict.

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L’ABBÉ DE THOMASSIN

 

Le texte qui précède a été rédigé le 14 mai 1708 par l’abbé de Thomassin comme attestation d’un don de 2.000 livres à l’hôpital de la Miséricorde. Ce don est effectué sous la condition du versement d’une rente annuelle de 100 livres pour l’abbé et pour sa nièce, Radégonde de Thomassin. L’expression « de Rognac » peut laisser perplexe car il ne semble pas que la famille Thomassin était liée seigneurialement à la ville de Rognac. On peut alors peut-être lire le texte sous la forme « Radégonde de Thomassin, de Ro[u]gnac ».
À Aix, la famille de Thomassin s’est éteinte en 1781 (le dernier Thomassin était viguier à Aix). Elle y était présente depuis le milieu du XVIIe siècle, précisément dans l’actuelle rue des Eyguésiers et au 12 de l’actuelle rue Piere-et-Marie-Curie. Cette famille de seigneurs de la Garde et marquis de Saint-Paul possède quelques noms renommés, tel celui du grand oratorien Pierre de Thomassin (fondateur de bonnes oeuvres à Aix vers 1680). L’abbé de Thomassin qui écrivit la lettre ci-dessus pourrait (sans en être tout à fait certain) être lié au célèbre évêque de Sisteron, doyen des évêques de France, qui mourut accidentellement en 1718, soit dix ans après la présente, en tombant d’une terrasse du château de Lurs (Basses-Alpes). Cet évêque aurait reçu une épitaphe humoristique dont voici le contenu :

CI-GÎT MONSIEUR DE THOMASSIN / QUI DE LA MORT SE VOYANT PROCHE / SE PRÉCIPITA D’UNE ROCHE / POUR ÉPARGNER LE MÉDECIN.


Quelques exemples d’écriture :

doc06a = « ville d’Aix »
doc06b = « soeur Radégonde »
  • Sources : Archives personnelles de l’auteur.

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